Dans cet article : Des pistes qui nous mènent vers le Petit et le Grand Karoo, des panoramas superbes semi-désertiques, le royaume de l’autruche… Et des rencontres joviales
Bonjour ,
Notre journée commence par de la « gravel road » comme l’on dit par ici, une piste sablonneuse. En 4*4, c’est cool, mais en berline, au ras du sol, on mange du sable, ça croque sous la dent, et au bout de plusieurs semaines de voyage, ça lasse un peu ce régime là. Non mais, vous croyez que je me plains? Pas du tout, pour rien au monde je ne céderais ma place ! D’autant que la piste de sable s’arrête et nous laisse parcourir sur du bitume tout neuf une belle, une très belle route auréolée du bleu des Jacarandas, du bleu d’un ciel pur. Les gorges profondes, dont la route épouse chaque courbe, plongent dans un dédale d’arabesques. De temps en temps un incendie rompt le charme, c’est devenu notre quotidien en Afrique du Sud : voir brûler les monts de tous bords. Les reliefs sont un spectacle de chaque instant, ils se parent tantôt de garrigue, tantôt de roches basaltiques, puis soudain apparaissent d’un rouge incandescent de roches sorties du fond des âges. Nous avalons les 330 kilomètres de cette étape sans nous en rendre compte, établissant des records d’arrêts contemplatifs, et donc de lenteur !
Nous avons choisi de loger dans la région de Oudtshoorn, loin de la ville et au coeur des contreforts des massifs du Swartberg. Cette chaîne de montagnes s’érige en véritable frontière entre le « petit Karoo » et le Grand Karoo. Le premier est une région semi-aride, qui tire parti des eaux-souterraines pour exploiter les sols : cultiver la vigne, l’oignon, élever des bovins, et surtout des autruches! Le second, le Grand Karoo, est une région désertique, désolée… presque lunaire. Nous consacrons une journée entière à cette barrière qui les oppose, et partons à l’assaut du col du Swartberg. La route se change à nouveau en piste, que notre petite voiture grimpe courageusement ! Le contraste entre le Petit et le grand Karoo est saisissant. On passe de champs cultivés, de pâturages verdoyants à un espace minéral, somptueux de beauté par l’absence de vie.
Notre ami « Wiki » nous explique la formation de cette région… » Le désert du Karoo s’est formé il y a deux cent cinquante millions d’années. Une brusque montée des eaux recouvrit alors ce qui était une forêt tempérée. Lors d’une seconde étape, intervenue il y a 130 millions d’années, une éruption volcanique recouvrit la région de lave basaltique. Les effets de l’érosion sur les couches supérieures de grès aboutirent à la formation de collines coniques surmontées de roches dures. »
« Après avoir été un marécage à l’époque des dinosaures, le Karoo est de nos jours une région aride, presque totalement privée d’eau en surface, sauf pendant de brèves périodes où les orages gonflent les rivières asséchées et accélèrent ainsi l’érosion. »
Comment imaginer qu’au fond de ce labyrinthe minéral se cachent des oasis ? Et pourtant, après une route vertigineuse en lacets nous parvenons tout au bout du fond, et nous trouvons un cours d’eau, des arbres, des jeunes qui se baignent, adorables et sympas qui nous montrent les particularités de cet univers insolite.
Dans cette boucle enchanteresse, où le paysage offre à chaque détour de magnifiques panoramas, nous aurions aimé visité la grotte du Cango, mais à la période où nous sommes, soit le début des vacances estivales, elles sont prises d’assaut, et il faut réserver plusieurs heures à l’avance, voire la veille la visite. Nous n’avons pas le courage d’attendre, et nous ne voulons pas non plus changer notre itinéraire et nous passer de sillonner la région, pour faire le pied de grue. Nous aurons encore l’occasion de voir des Stalactites dans notre vie ! Et nous remplaçons cette visite par un détour vers la cascade de Meiringspoort qui attire la population dans la fraîcheur et l’ombre de parois hautes de 60 mètres !
Pour notre troisième jour passé dans la région, nous décidons de partir à la recherche d’un « truc en Plumes » ! Oudtshoorn (je vous assure que j’y ai mis tout mon coeur, mais à chaque fois que je prononçais le nom de cette ville, personne sur place ne comprenait de quel endroit je voulais parler, ainsi, je ne vous ferai aucune suggestion sur l’art de prononcer ce mot!). Oudtshoorn, donc se présente comme la capitale mondiale de l’autruche! Les vieilles demeures au caractère cossu, sont là pour témoigner des années folles, où les plumes s’arrachaient à prix d’or pour orner les tenues à « la mode ». Si au début du xxe siècle, elle fournissait 85 % des plumes à l’industrie de la couture et du spectacle. Aujourd’hui, elle fournit plus de balais à poussière que de « trucs en plumes », mais la région reste néanmoins le lieu de la plus grande concentration d’autruches d’élevage au monde soit à peu près 200 000 oiseaux réparties sur 500 fermes.
Pour en avoir le coeur net, nous visitons une ferme d’autruches! Nous en rencontrons des grandes, des bébés, des oeufs, des affamées, des couples éducateurs, des versions naines et même des émeus infréquentables tant ils sont agressifs (peut-être n’ont-ils pas apprécié d’être délocalisés d’un continent à l’autre ?). Bref, nous passons quelques heures en compagnie de ces trucs en plume, et à vrai dire, nous en sortons non avec un boa, mais un balais, inutilisable dans les ballets du Moulin Rouge, mais qui trouvera certainement sa place un jour, dans un « chez nous ».
Nous finissons ce séjour au frais, dans un coffie shop où nous dégustons un merveilleux brownie maison agrémenté de glace vanille. Dehors, il fait 38 degrés à l’ombre, un vent brûlant lève le sable et la poussière et rend le paysage opaque. Les rues d’ Oudtshoorn sont désertes, nous admirons les demeures témoins d’un passé qui sème encore la nostalgie dans les grandes familles de la région.
Balade en images
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En route vers le petit Karoo !le
A la lisière entre le désert du Grand Karoo, et les vallées agricoles du Petit Karoo
Dom et ses copines
A très bientôt pour la suite du voyage, et notre étape à Wilderness
Escale précédente De Hoop
Nat & Dom
Texte et photos Nathalie Cathala.
Auteurs des vidéos : Dominique et Nathalie Cathala
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Extra ! Jolis moments….. Et j’ai tellement 🙂 …
Délicieux moments ! Et j’ai tellement 🙂
waouuuuh j’ai tellement aimé toutes ces photos….Elles sont comme d’habitude Magnifiques, vous êtes de vrais chefs tous les deux…. Merci Nat et Dom de m’avoir fait voyager en Afrique…..Un pays que j’aime, pour y avoir été aussi plusieurs fois…..Mais pas de la même façon que vous…..