Au programme : Un petit tour autour de l’Erongo, et la rencontre des Bushimen (Sans). Des moments d’échange et d’apprentissage d’un mode de vie préhistorique entretenu par un clan qui nous ouvre les bras, mais qui nous protège aussi d’un danger potentiel. Une bête rôde autour de notre campement. Elle laisse des traces, que nous découvrons au petit matin… La nuit suivante, tout se passe bien, pour nous (!) mais, en réalité, des anges-gardiens ont veillé…
Bonjour,
Entre la ferme Ameib et celle d’Omandumba, nous effectuons un demi-cercle autour du mont Erongo. Sur la route, nous croisons UNE voiture tirée par des ânes. Puis tout un troupeau de biquettes guidées par quelques chiens. Force est d’admettre que cette partie de la Namibie est BEAUCOUP plus peuplée que le sud où nous passions parfois des journées entières sans croiser quelqu’un! Quelques villages plantés dans le sable au coeur de vallées sablonneuses témoignent du bas niveau de vie dans le Damaraland. Nous parcourons aujourd’hui moins d’une centaine de kilomètres ce qui préserve un peu Dom, car les prochaines étapes seront longues à nouveau…
Nous pénétrons dans le domaine d’Omandumba à la mi-journée. La ville la plus proche se nomme Omaruru, nom qui me fait penser à ceux de Polynésie, même consonance, mais ici on ne roule pas les « r » de manière gouleyante comme au Fenua.
Le camp
Au camp, toute une troupe de Dassies nous accueille. Ils fréquentent assidument les « toilettes », qui sont pour eux, une source intarissable d’eau. Nous nous rendrons compte plus tard que ces petites bêtes mignonnes comme des marmottes et aussi inoffensives ne sont pas les seules à avoir découvert l’usage des toilettes…
À 500 mètres de notre camp, un groupe d’une quinzaine de Sans est installé pour deux mois. Ce n’est pas leur lieu d’habitation habituel. En effet, ils sont originaires de la frontière du Botswana. En ligne directe, il y a un peu moins de 900 km. Mais pour eux, le voyage a pris plusieurs jours. Ne possédant pas de voiture, ils utilisent tous les moyens de transport qui se présentent (stop, charrettes tirées par ânes, chevaux… bus, camions, bétaillères… ) pour rallier un point à l’autre.
Dès notre arrivée nous allons nous présenter en tant que voisins passagers. J’ai expliqué déjà dans un blog le mode de vie ancestral des Sans, leur Histoire riche de 40 000 ans d’adaptation à l’un des milieux les plus difficiles de la planète, ainsi que leur accommodation au 21e siècle. Si vous désirez retrouver ces infos, n’hésitez pas à lire ou à relire ce blog : A la rencontre du peuple San
Passer du temps au sein du clan
À l’entrée du camp des Sans nous rencontrons !/ukxa. Oui c’est bien le prénom de ce grand gars tout sourire qui s’applique à me le faire écrire sur mon téléphone. Et en vérifie l’orthographe. Il me présente le patriarche de leur clan !Amace. Il s’amuse de ma manière de prononcer le « !/ » et le « ! » qui frappent les débuts de mots d’un clic inimitable. Je m’essaye aux « clics » de cette langue si particulière. Mais rien n’y fait. Je finis par prononcer Zama pour le vieux qui me répond. Et Johan pour le plus jeune, qui m’avoue que ce sera plus simple que j’utilise le nom qu’on lui a donné à l’école.
Tous les enfants de quelques ethnies que ce soient ont reçu au moment de leur entrée à l’école, un nom « luthérien ». Ce qui permettait aux professeurs de les nommer correctement, mais également de les éloigner de leur culture ancestrale en les débaptisant d’office. Ce dernier stratagème n’a pas forcément marché, car aujourd’hui chaque personne que nous rencontrons se sent avant tout issue de son ethnie : Nama, Damara, Himba, Herero, Sans… Le sentiment d’union nationale n’est pas dans leur priorité, par contre l’identité, et faire vivre le groupe, sont des objectifs communs.
Johan m’apprend quelques mots de la langue Khoisan :
Niwiha : merci
Kaja : Bien, OK, super !
Arekwaje : Bonjour
(je doute que reproduisant ce que j’ai essayé de transcrire, un San un jour me comprenne!)
Nous n’approfondirons pas plus cette langue particulièrement difficile, car si Johan m’a permis d’écrire ces trois derniers mots, la prononciation en restera un mystère.
Nous partons dans la savane avec Zama et Johan. Nous considérons comme un privilège de participer à cette randonnée instructive. Même si nous savons pertinemment, qu’ils mettent en scène leur vie d’antan?! Nous assistons et participons à une « représentation », néanmoins l’émotion est vive, lorsqu’ils allument le feu par simple friction de deux bouts de bois, ou lorsqu’ils miment une scène de chasse, ou bien encore lorsqu’ils nous montrent les peintures de leurs ancêtres. Nous passons là, plusieurs heures seuls en leur compagnie entre les îlots de granit et la savane. Toute cette mise en scène nous permet, mieux qu’un livre, de nous immerger des conditions de vie qui étaient les leurs, il y a à peine quelques dizaines d’années.
De retour au camp, nous pouvons nous rendre compte de ce grand écart entre ce qu’ils parviennent à maintenir comme culture ancestrale et leur familiarisation aux choses « modernes ». Un couple de Sud-Africains a un problème avec sa voiture, les jeunes du clan se glissent sous la voiture et parviennent rapidement à les dépanner.
La fin de notre tour se finit dans la « boutique ». Les femmes et les hommes travaillent l’oeuf d’autruche, la peau de steenbok et de springbok, le bois, le roseau, mais aussi le métal. Ces matières premières se transforment sous leur ingéniosité en sagaie, bijoux, vêtements… Nous finissons l’après-midi par quelques emplettes.
Un risque potentiel ?
Nous ne partons pas sans recevoir les conseils de Johan. Il nous demande de rester bien prudents. Il nous conte alors, les déboires de la propriétaire de la ferme qui a vu sa voiture détruite par un rhinocéros la semaine dernière. Puis, il nous dit pressentir qu’un couple de léopards rôde dans les parages : » je les entends depuis quelques nuits, mais je ne les ai pas encore vus. Ils doivent évoluer dans les parois du mont Erongo, de l’autre côté de la savane ».
Nous revenons vers notre campement isolé. Il ressemble un peu à celui de l’homme des cavernes, coincé entre de gros blocs de granit, nous nous sentons en totale sécurité et admirons les lueurs qui s’emparent des nuages au coucher du soleil.
Pendant la nuit… Tandis que Dom, décidé d’aller faire un petit tour « bien naturel », je ressens comme une angoisse jamais éprouvée depuis le début du voyage. Un moment de chair de poule, les cheveux m’en dressent sur la tête. Je guette les bruits, mais je ne distingue rien. Rien d’autre que ma peur totalement inexplicable. Dom s’en moque et part faire son petit tour dans la nuit noire. Au lendemain, quelle n’est pas notre surprise, à la lueur du jour, de découvrir des traces de grosses, très grosses pattes??
« Un gros chat! »
Les empreintes de ce mystérieux visiteur croisent exactement celles de Dom. Ce ne peut être un dassie assoiffé.
Après le petit déjeuner, Dom grimpe sur les collines de granit qui nous entourent. Je vais voir les Sans et leur demandent s’ils peuvent identifier les traces. Ils me répondent : « pas besoin de venir, un léopard vous a veillé une bonne partie de la nuit ».
Un léopard?
Toute la nuit??
Nous veiller???
Leurs soupçons de la veille sont avérés. Un gros mâle rôle sur les collines de granit, justement où Dom se promène! Les Sans m’explique sont mode de fonctionnement : le gros chat aime se faufiler dans les grottes naturelles du granit. A tout moment il peut bondir hors de sa cachette. Pendant la nuit, il préfère sortir. Johan l’a vu se diriger vers nos toilettes, pour se désatérer. Puis il a grimpé sur le bloc de granit à l’aplomb de notre tente! A-t-il été bercé par le doux ronronnement de nos ronflements? Du moins n’a-t-il pas sauté, sur le toit de notre 4*4, ou… sur notre tente !
Un risque réel endigué par la chance !
Moyennement rassurée, je rappelle Dom, je lui explique qu’il vaut mieux ne pas se balader dans les rochers. Il n’est pas totalement convaincu du danger. Nous partons en savane, sur terrain dégagé, pour explorer la plaine à pied. Puis de retour au camp, Johan nous dit qu’il a identifié une femelle assez jeune, et un gros mâle. Qu’à présent, les Sans ont peur pour les enfants?! Ils savent que le félin s’attaque excessivement rarement aux hommes et femmes adultes (quoiqu’un accident a été recensé). Mais, ces animaux n’hésiteraient pas à emmener un enfant. Les Sans n’ont pas le droit de traquer l’animal et de le tuer, il est protégé (quoique des fermiers blancs n’hésitent pas à les empoisonner pour protéger leur bétail… mais ne mélangeons pas tout!). Les Sans quant à eux, n’ont pour unique ressource que de tenter d’effrayer l’animal pour qu’il choisisse un territoire plus éloigné. Je doute de leur réussite, car le léopard est territorial et déterminé à défendre ce qu’il s’est octroyé! D’autant que les Sans ne possèdent pas d’armes à feu, ou autres pièges à l’instar des Namibiens blancs.
Dans la foulée Johan, me dit qu’il a aperçu un troupeau de Zèbres. J’adore les zèbres! Munis de nos bâtons de randonnée (c’est plus léger encore que des arcs et des flèches) nous partons dans la savane. Je suis enthousiaste à l’idée de voir un troupeau de zèbres, et d’autan plus de nous y rendre à pied, car trop souvent, dans les réserves nous devons rester, pour des questions de sécurité, cantonnés dans nos voitures.
Au bout d’un bon kilomètre, Dom me dit : « finalement, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée »… Nous rebroussons chemin, et rentrons au camp, où nous pensons qu’un feu découragera notre veilleur de la nuit précédente.
Le lendemain, je me réveille persuadée d’avoir découragé la hardiesse du léopard. Nous plions la tente, rangeons nos affaires, préparons un baluchon de vivres, de vêtements et d’eau pour le clan des Sans, et avant de partir nous allons les saluer avec ces quelques dons. Je suis fière d’annoncer à Johan que le léopard n’a pas laissé de traces. Mais il réfute tous mes arguments : le léopard était au rendez-vous, les Sans l’ont surveillé toute la nuit, pour qu’il ne commette pas l’irréparable… Nous devons notre tranquillité à des « anges gardiens » que nous n’oublierons jamais. Espérons que leurs enfants jouissent de cette même perspective!
En Afrique, le facteur chance doit faire partie des bagages…
La suite de l’aventure en photos
Nos vidéos de l’escale
Le peuple San
Un léopard curieux
A bientôt,
Pour la suite de notre voyage en Afrique
Nat & Dom
Texte et photos Nathalie Cathala.
Auteurs des vidéos : Dominique et Nathalie Cathala, montages Dominique Cathala
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Namibie sur notre chaîne Youtube : https://www.youtube.com/playlist?list=PLTpu6KpvPbAmWwrBp1NIcyLm9erS858ti
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Whaou ..en lisant j en avais des frissons ..trop dangereux ..avec ce léopar qui rode , j aurais été morte de peur ..enfin quels souvenirs pour vous ..trop bien ..
Merci Colette de ta fidélité à nous lire… et ce n’est pas fini 😉
Grace à vous, j’ai fait un excellent voyage ,merci à vous deux et continuez de nous faire réver par vos récits
Grace à vous, j’ai fait un excellent voyage ,merci à vous deux et continuez de nous faire réver par vos récits
Merci Roland de ta visite sur le blog, et nous continuerons à te faire voyager
quelle aventure que ce magnifique blog,cela m’impressionne énormément ce léopard !!mais je vois que Dom manie bien la Sagaie!!!tout ce peuple qui est très paisible ,ces enfants si beaux et épanouis .Quel magnifique voyage que je viens de faire au réveil!!Merci de ces superbes photos ,pour tout , et surtout de nous en faire profiter Bonne continuation, prenez soin de vous .Je vous envoie plein de grosses bises.
Merci à toi Françoise de nous accompagner avec ta fidélité qui fait chaud au coeur
Kaja ! Niwiha Nati et Domi, aux anges gardiens….. Aussi en lisant ce merveilleux et passionnant carnet de voyage, on se sent petit !
bisous Dany, bon voyage à toi,
Dear Sir,
I will be in Namibia 14 days in June 2020.I would Know a boshimen village, tosee with resect this population and culture.Can you help me?I can send you my programm
Gabriella Guacci