La montagne d’or

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

29 mars 2013

Bonjour,

Quelques secondes avant de gravir la « golden Mounts », nous étions dans un taxi au milieu des bouchons. Les taxis sont globalement de mauvaise humeur. On les comprend, le rythme du trafic est une plaie. Et puis, ils ont pour sport national l’arnaque. Normalement ils ont tous un compteur à bord. Mais ils ne le déclenchent pas. Les guides touristiques vous disent de ne pas accepter le montant forfaitaire qu’ils vous proposent. Et qu’il y aura toujours quelqu’un pour accepter de mettre en marche le compteur. Ne rêvez pas, il vous aura d’une autre manière. Il vous tournera en bourrique sur les périphériques et vous payerez plus que nécessaire.

Mettez-vous à leur place. Ils gagnent une peau de chagrin à chaque course, et vous allez pinailler pour 2 ou 3 euros. Un changement de vie pour lui, et vous… vous ne l’emporterez pas au paradis. Bref, les lois du business asiatique sont féroces. Et la solidarité entre eux est un vrai ciment en béton armé.

Bon, mais dès qu’on descend du taxi, au pied de la golden Mounts, et bien on oublie tout. Miracle!
En plein coeur de Bangkok, la ville la plus dense, la plus polluée, et la plus embouteillée que j’ai vue depuis des années (il ne faut pas oublier que depuis que nous avons quitté Panama City en tout début de 2010) nous n’avons vécu qu’au bord d’îles tranquilles, peu peuplées, au rythme qui oublie toute horloge fut-elle atomique.

Bref, au coeur de cette mégapole, nous trouvons des havres de paix. Lorsque je dis cela à mon frangin, il me parle « d’insonorisation ». Et je réponds : « bizarrement non, car dans tous les temples, les fenêtres et les portes sont ouvertes! » Comment expliquer qu’en gravissant la seule colline surplombant la ville, nous ne l’entendons plus. Normalement, le bruit monte. Et bien pas vers les temples bouddhistes! Un Mystère. Et Bouddha doit se bidonner s’il lit les mots d’une incrédule.

Les rumeurs de la ville se taisent. Il n’y a plus rien. Plus rien que des cascades, des représentations de Bouddha et des Bonzes qui cognent les âmes des cloches, les gongs résonnent d’un son sourd. De quoi réveiller « L’Eveillé »! Je rigole, mais sachez que sur place, il se passe toujours quelque chose de puissant, d’inexplicable. Il y a vraiment quelque chose de fort dans ces temples bouddhistes!

En tout cas, moi j’aime bien ces temples! Ils sont mon refuge contre le bruit. Des escaliers mènent vers … le Nirvana, forcément. Des moines ne s’y trompent pas. Au sommet, que d’or! Et des représentations de Bouddha tout en pierres scintillantes. Une sensation étrange envahit l’âme au coeur de la ville. Sans doute est-ce cette sensation qui annihile toute perception auditive?

Tout cela est bien difficile à expliquer. Si au début nous n’osons toucher à rien. En fin de balade entre le ciel blème et le sol rauque, nous nous mettons nous aussi à faire sonner les cloches et à faire des voeux. Des bongs, des blings, des klongs… les sonorités s’échappent de toutes les cloches (non je ne résonne pas! Et je l’ai dit avant vous!).

Surprise pour Dom qui gardait un souvenir vieux de 30 ans, il voit les moines munis de téléphones portables, d’appareils photo, et autres objets du 21e siècle. Il m’avait raconté leur parcours. Leur manière de se présenter devant les foyers avec leur « plat » en éteint que chacun remplissait pour nourrir tout le monastère. Il m’avait raconté que les moines ne possédaient rien d’autre que les tissus safran qu’ils portent de traditionnelle manière. Ils portent toujours leur « toge », « robe », « sarong » (j’irai vérifier, mais vous le savez sans doute déjà, tant de reportages éclosent sur la télévision concernant la Thaïlande)!

Une suggestion : qu’elles arrêtent de bombarder les Français de cet Eldorado! Il n’y a rien de parfait sur cette planète, et seule une capacité d’adaptation permet d’être heureux où que l’on soit. La Thaïlande n’est pas meilleure ou pire qu’un autre pays. Elle est elle-même à accepter telle que, sans coller du tout à l’image médiatique véhiculée par les chaînes occidentales.

A plus,
Nat et Dom en voyage en Asie…
Vidéo du jour : Thaïlande Bangkok Jour 2 : http://youtu.be/B6jh0rvnPcg
http://etoile-de-lune.net/etoiledelune/index.php

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