Autour du Chao Praya

Logo

Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

30 mars 2013

Bonjour,

Pour être sincère, cette journée aurait pu être qualifiée de ratée. Et… elle fut l’occasion de belles découvertes. Nous changeons d’hôtel, celui que nous avions pris au départ, à la faveur d’une promo internet, était beaucoup trop loin du centre, nous passions notre temps dans les bouchons avec des taxis peu consentants, nous offrant un florilège de tarifs, des plus excentriques. Donc, nous changeons de catégorie, nous nous rapprochons du centre-ville, des quartiers populaires et populeux.

A 20 minutes du palais royal, nos valises roulées dans la chambre, nous nous échappons bien vite. En route nous trouvons une foule de « bonnes âmes », aussi dangereuses que les sirènes d’Ulysse parti sur la Méditerranée pour son long voyage. Certains nous affirment que le Palais est fermé entre midi et trois heures trente. Et ils nous proposent « un trip » ailleurs ». Dom hermétique à toutes les sirènes du monde, sauf la sienne (une chance qu’il est mon garde-fou contre la naïveté) refuse toute proposition. Et il a raison… Les suggestions sont plus que malhonnêtes. Celui qui nous proposait de revenir à trois heures trente c’était l’heure de fermeture du Palais.

Je reste stupéfaite que les chalands puissent à ce point leurrer les « touristes ». Ici, ils ne sont pas « que » blancs, la majorité des touristes sont asiatiques. Ce qui nous fait confondre locaux et « collègues_touristes ». Heureusement! En tournicotant autour du palais, je perçois, une voix parlant anglais qui dit «  »Don’t trust any body, the entrance is at the central gate, open between 8 AM and 3:30PM ». Malgré sa vigilance, Dom venait de se faire refouler à la mauvaise porte. Un gars, avec une « oreillette », nous dit de revenir à 3H30, lui aussi. Il veut nous embarquer dans un tuk-tuk, pour aller visiter l’autre rive du Tchao Praia, pour la modique somme de 1000 bath (25 euros).

Balader! C’est bien le terme! Traverser le Tchao Praia coûte 3 bath! De 1000 à 3 y a de la marge. Un bon commerce! Dégoûtés nous ne rentrons pas dans le Palais, dont nous trouvons l’entrée, disponible. Je ne suis pas habillée de circonstance. Je porte une robe, les épaules découvertes, néanmoins un long caleçon qui couvre une partie des jambes. Trop de peau découverte. Recalée! On reviendra!

Au passage, un « bon samaritain », nous propose de nous « louer » pour une centaine de bath, des vêtements appropriés. Des vêtements, passés de main en main, toujours mis, jamais lavés, pour le prix d’un achat. Non merci.
Ce commerce me gave, grave!
Des pratiques désagréables. Même si je suis obligée de faire appel à ma mémoire et de me dire qu’ici, on risque seulement l’arnaque. Pas la vie… je pensais à certains pays d’Amérique latine. Et puis il ne faut peut-être pas oublier que nous sommes des enfants gâtés de cette Terre, où tant de gens ont besoin de ces pratiques pour vivre…

Nous nous baladons dans les rues adjacentes. Et nous prenons le « bateau-mouche », sur le Tchao Praia, fleuve qui traverse Bangkok. Il est aussi bondé que les périphériques routiers! De l’autre côté, nous trouvons un temple en réfection, je n’en ai pas retenu le nom. Je reviendrai pour l’interrogation, ici tout est écrit en thaï (les lettres me paraissent plus proches des maths que du français)!
Un changement d’atmosphère. Un peuple démuni. Des moines qui marmonnent dans des micros tandis que d’autres regardent la télé. Des bouddhas enrobés de feuilles d’or. Des chiens, des chats qui viennent trouver pitance.

Un « Saint Bordel » comme diraient nos Québécois. Peu de touristes, rien que du local.

Retour sur la rive opposée du fleuve, autour du palais, les « ruelles aux amulettes » sont vraiment à voir! Au coeur d’une circulation trépidante, les moines s’arrêtent devant les étales, pour dégoter le « mini » bouddha authentique. Loupe sur l’oeil, ils scrutent celui qui sera élu. Dans ce marché aux amulettes, on ne vent pas que des représentations de l’illuminé, mais également des fruits, des fleurs, des légumes… et … des dentiers! (vous avez bien lu, voyez vous-même la photo) la question est de savoir si on l’essaye sur place, ou si … Bref, et d’où viennent ces dentiers de seconde main?

Aux portes du palais (fermé), nous avons la chance de tomber sur une manifestation « locale », voire capitale. Une sorte de salon du Bouddhisme, de la même envergure que le salon nautique de Paris. Désolée pour la comparaison, je n’en avais pas d’autres à portée de neurones. Chaque temple présente ses affres, ses réparations, ses besoins. Rien de touristique là-dedans! Et tous contribuent d’une manière ou d’une autre à l’entretien du culte. Les enfants présentent des danses traditionnelles. Ils sont remerciés par les moines qui leur donnent des billets, à l’usage strictement religieux. Ces billets retourneront dans les urnes du monastère, via l’achat de fleurs de lotus, offertes à Bouddha.

Un très beau moment. Les accompagnateurs, dont le moine-animateur, comprennent sans un mot prononcé notre intérêt et nous laissent tout le loisir de photographier les enfants en superbes costumes.

Nous n’avons pas suivi le « Lonely planet ». Nous avons suivi notre instinct, et finalement, si nous n’engrangeons pas les images « de tous », nous gardons un merveilleux souvenir, voire unique, de cette journée.

A plus,
Nat et Dom en voyage en Asie…
Vidéo réalisée par Dom http://youtu.be/KoncuMvTH5A
http://etoile-de-lune.net/etoiledelune/index.php

Dernières parutions

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Pin It on Pinterest

Share This