Au programme : de l’eau !!! Depuis 34 jours nous n’en avions plus vu autant ! Mais avant de gagner ces rives frontalières, nous effectuons une halte à Opuwo. Nous y avons rendez-vous avec l’équipe d’Harold qui nous monte une tente neuve sur le toit. Puis nous gagnons les chutes d’Epupa, lieu mythique pour les Himbas. Et longeons ce fleuve vers … le havre de paix des crocodiles.
Bonjour,
Nous quittons Marius et je ne sais pourquoi, mais malgré qu’il nous reste 10 jours d’Odyssée en Terre de Namibie, j’ai la sensation que là, exactement là, je dis « au revoir au silence du désert ». Ce silence aussi vaste que l’horizon, si majestueux nous a accompagnés pendant plus d’un mois. Nous avons vécu (sauf escale à Wallis) au coeur de régions solitaires, de véritables citadelles de paix, des espaces de liberté qui me marquent profondément et m’apportent autant, voire plus de plaisir que l’océan. Mais nous nous dirigeons inéluctablement vers des lieux relativement plus touristiques.
Reconnaissante pour cette expérience vécue, nous prenons la route plein Nord. À la mi-journée, nous effectuons une escale à Opuwo. En fait de ville, c’est un gros bourg au milieu du désert. Sur les trottoirs déambulent des femmes hereros dans leur costume victorien ou des femmes himbas vêtues ou non. Ici, tout cela semble étrange… alors que dans le désert nous abordions les Himbas avec un naturel évident.
Une nouvelle tente pour nous abriter !
Nous avons rendez-vous à côté de la station-service avec Harold et son équipe. Ils se parlent dans une langue à cliques et sont de l’ethnie Damaras. C’est dimanche, malgré tout, ils sont de bonne humeur, et sans doute un peu alcoolisés. Ils tentent de démonter la tente abîmée par l’éléphant, mais ils n’y parviennent pas. Puis, ils décident de « ne pas s’embêter! » À quoi bon cela sert-il de la récupérer? S’il faut la renvoyer à Windhoek, ça leur fera plus de tracas que s’ils la laissent sur le toit et que nous la ramenons, par le chemin des « voyageurs »… Au bout de quelques manoeuvres animées de ces cliques caractéristiques dont ils nous abreuvent, nous nous retrouvons avec deux tentes sur le toit !
Tout le long de cette escale technique, nous avons été « la proie » des Himbas, désireux de nous vendre des bracelets, de nous mendier quelques dollars… Une longue litanie à laquelle nous n’avons pu répondre. Harrold nous conseillant de repousser gentiment, mais fermement tout ce petit monde. C’est si triste!
Nous sommes soulagés de remonter dans la voiture et de nous éloigner de la ville. Dès que nous sommes sortis de l’agglomération, les regards changent, et les sourires reviennent sur les visages. Les villes ne conviennent pas aux Himbas…
Plus nous approchons de la frontière, plus les paysages se magnifient. Nous passons de montagnes noires, comme brûlées par un incendie, pourtant ce sont des éboulis roches noires qui donnent cette impression. Puis sans transition, le paysage devient rouge, rouge comme la peau des femmes himba. Nous approchons d’un lieu pour lequel ils se sont battus contre tous les projets de barrages : les chutes d’Epupa. Ce terme signifie en langue himba « l’eau qui fume ».
Village d’Epupa
Le village d’Epupa n’est pas engageant, les cases témoignent d’une extrême pauvreté. Je me figurais que l’eau allait leur apporter la prospérité, et je n’imaginais pas pareille misère en cet endroit. Comme c’est étrange. Les villages himbas isolés en plein désert sont plus prospères qu’ici. Est-ce une preuve supplémentaire que la venue de touristes n’aide pas ? Je n’en ai aucune idée. Nous nous installons au camping près de la rivière. Cela aussi nous paraît étrange, après tant de jours à séjourner au bord de rivière sans eau, nous voici sur les berges d’un fleuve où l’eau coule en abondance. Presque une démesure à nos yeux !
Ce camping est plus fréquenté que tous ceux qu’on a pratiqués jusqu’à présent. On retrouve au bord de la rivière une vie « sociale ». Du moins nous sommes quelques couples de campeurs, dont trois couples de Français. On parle… on se raconte nos escales. Comme nous marchons « à l’envers » ils viennent de là où nous allons. Et finalement, je n’aime pas trop qu’on me raconte la suite au travers de leur prisme. On entend un couple nous dire « Vous allez à Olifantrus, mais il n’y a pas de piscine là-bas! » … Aie ! J’ai peine à cacher ce que je pense ! Dites-moi que celui-là était un spécimen rare et non reproductible !
Le désert m’aurait-il rendue sauvage ? Nous nous éclipsons, et nous laissons tout ce petit monde râler à propos de la couleur verte de la piscine et nous nous échappons vers les Epupa Falls.
Une merveille éclatante
Des cataractes d’eau se jettent de 37 mètres de hauteur par plusieurs chutes dans un goulot rocheux qui témoigne des mouvements de cette Terre. Voilà, l’un des témoignages les plus évidents du grand escarpement dont je vous parle depuis quelque temps!
Obnubilée par le flux cristallin, je photographie avec frénésie. Nous nous régalons de voir ce spectacle d’un point de vue qui nous ferait croire que nous survolons cette petite merveille, puis nous descendons vers le couloir qui tente de canaliser ce trésor vital. Mais l’eau, insaisissable, déborde de la Terre, et s’échappe en divers point, creusant la roche.
Hypnotisée ! Je suis littéralement hypnotisée par le spectacle. Dom s’installe à l’ombre, il est rejoint par des gamins. Dom leur offre un gentil « quatre heures ». Lorsque je reviens vers eux, ils ont le visage éclairé par le chocolat et les biscuits. Ils demandent des photos et pausent. Un moment adorable qui me fait espérer que demain, tout ira mieux pour eux…
Je repars au sommet de la chute, une famille y fait ses ablutions, du coup, je leur laisse leur intimité, mais une jeune personne m’appelle. Elle tient à avoir « SA » photo. Elle surprend mon objectif dans des pauses pas possibles à cet âge! Trop fière, elle reprend sa route, hilare vers la maison, où elle apporte l’eau.
Un Havre de paix
Une nuit passée au bord des chutes, et nous reprenons la piste. Nous aurions voulu longer la rivière, mais, les guides nous le déconseillent, la piste serait en très mauvais état. Nous effectuons donc un détour pour rallier l’étape suivant qui nous amène plus en amont sur la rivière. Nous y trouvons un véritable havre de paix, fréquenté de singes alanguis, de lézards de toutes les couleurs, de lézards parfois plus gros… et de reptiles carrément impressionnants.
Une idée saugrenue me traverse l’esprit voyant un gros crocodile de 5 bons mètres de long : « et s’il lui venait l’envie de faire la sieste près de notre campement ? »… Je chasse cette idée immédiatement. Et aucun crocro ne fréquentera notre tente… par contre, un scorpion s’invitera à notre table, un soir, au dîner !
L’Angola est juste en face. La tentation est trop grande d’aller y poser le pied ! Notre hôte nous emmène sur le fleuve dans sa grosse barque bien solide ! Je n’aurais pas fait de kayak dans les parages, même si certains s’y risquent! Au coucher du soleil, nous arrivons « en face ». L’eau est si calme, les nuages s’y reflètent et diffusent l’or du couchant sur les ridules. C’est si beau. Je m’accroupis pour obtenir un meilleur angle. Et … me revient cette image de ce film « Crocodile Dandy », lorsque l’héroïne remplit sa gourde au plan d’eau! Le crocodile agrippe sa gourde, et…. Je me lève d’un bond ! Faisant rire Dom et notre hôte qui sans que je me sois exprimée ont suivi mon chemin de pensée!
La nuit tombe et les grenouilles se réveillent et chantent comme dans nos îles des Caraïbes…
Le lendemain nous partons sur la piste « interdite ». Nous y retrouvons le silence du désert, que je croyais perdu. Une solitude, tout en gardant un oeil sur l’eau du fleuve qui s’écoule paisiblement. Nous effectuons plusieurs arrêts sur les berges. Il n’y a que nous… et quelques crocodiles qui flottent. C’est magique !
Plus de Photos de la Rivière Kunene et sa chute
L’escale en vidéo
Les chutes d’Epupa
Un havre au bord de la rivière
Bonus
Les coulisses du voyage
1 minute en immersion
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A suivre dans le prochain blog :
Etosha un parc national qui abrite 114 espèces de mammifères et plus de 340 espèces d’oiseaux
Nat & Dom
Texte et photos Nathalie Cathala.
Auteurs des vidéos : Dominique et Nathalie Cathala
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Quelles bêtes somptueuses que ces crocodiles qui imposent le respect !
Et comme je vous comprends de préférer être loin des villes.
Je remarque encore ces bonbonnes d’eau…en plastique 🙁 Décidément, la civilisation n’apporte pas que du bon, loin de là.
En tout ta petite star en est une ! Quel regard ! Quelles poses !
J’ai adoré tes photos et les vidéos de Dominique. Entre l’écrit, les images et les films, vous nous offrez des témoignages de toute beauté qui donnent décidément envie de tout envoyer balader pour ne plus faire que ça !
Merci et de gros bisous à vous deux !
Merci Isabelle, quel beau commentaire ! Qui donne du sens à tous nos partages. Et vive le voyage !