Bonjour,
J’aime les éléphants. En réalité j’aime tous les animaux, mais je garde des éléphants un souvenir impérissable. J’étais jeune, 25 ans, et je ne savais rien. A Sri Lanka j’étais montée à dos d’éléphant, directement sur son dos… sur son cou, les genoux ventilés par les oreilles. Je garde de cette balade un sentiment d’une incroyable douceur. En arrivant en Thaïlande, je voulais renouveler ce sentiment.
Mais… le temps a laissé son empreinte d’expériences J’avais lu quelque part, et cru naïvement que le tourisme avait sauvé les éléphants au royaume du Siam. C’est à la fois vrai et faux.
La forêt se réduit à peau de chagrin et du coup le garde-manger de ces mastodontes qui ont besoin de 200 kg de feuilles par jour s’est vidé. Dans un même temps, le tourisme s’est développé avec son incontournable « trek en éléphant ». Treck qui se réduit (autour de Bangkok) à un tour de jardin. Les éléphants menacés de disparition ont été « adoptés » par des familles qui ont organisé des journées touristiques. Mais le problème c’est que certaines familles ne peuvent se permettre de nourrir les éléphants correctement. Certaines pratiques commerciales avec les éléphants sont choquantes. Il ne faut faire une généralité de rien, mais il vaut mieux le savoir et éviter d’encourager ces pratiques en les « finançant », via les activités touristiques. (Je pense à ceux qui à Bangkok cachent des bébés éléphants et font la manche la nuit au beau milieu de la ville)
Certains spectacles retracent l’histoire de Thaïlande et l’éléphant en fait tout naturellement partie. Les cornacs veillent sur les animaux, ils sont libres, les dresseurs n’ont en général rien en main pour les faire obéir (je pense à ces bâtons munis d’un pic acéré en métal). Et les animaux connaissent leur rôle à la perfection. Par contre, à la fin du spectacle, les cornacs invitent le public à se faire prendre en photo avec les éléphants, en échange d’un « tip » et si l’on ne donne pas suffisamment, le cornac nous le fait savoir d’un « sourire » bien antipathique.
Avant de participer à ces spectacles, il convient de se renseigner sur le bon traitement des animaux. Les éléphants qui se trouvent en région de Bangkok ont très peu de chance d’être bien traités. En revanche, certains endroits de Province sont plus recommandables.
Nous le verrons plus tard, les éléphants sauvages existent encore dans la forêt et il faut être très chanceux pour voir les survivants. De bonnes âmes se mobilisent et créent des associations de protection et de défense, afin de sauver l’espèce et d’adoucir le sort des individus. Ces associations rachètent à leurs propriétaires les animaux malades ou maltraités afin de les réinsérer, non pas dans la vie sauvage, où ils ne se réadapteraient pas, mais dans une retraite bien méritée. Ils sont néanmoins encore utiles et font quelques « taxi éléphants » pour les touristes qui, sensibles à leur devenir, contribuent par une aide pratique et matérielle à ce que ces initiatives perdurent.
Les Thaïs sont des personnes sensées, et elles prennent conscience que la maltraitance des animaux fait fuir la clientèle occidentale. Ainsi, afin de ne pas perdre ce tourisme « responsable », des efforts sont consentis d’année en année. Et, j’ajouterais enfin, sur le sujet, que l’éléphant est à la Thaïlande ce que le chien est à l’Occident. Il y a chez nous, des chiens heureux, bien traités et d’autres qui souffrent sous le joug de maîtres sans-cœur. Il en est de même pour les éléphants, ici.
Malgré toutes ces remarques, il ne faut cependant pas être trop sévères avec les Thaïs et leur prise de conscience tardive. Elle est à l’aune du développement du pays, rapide et tous azimuts.
A plus,
Nat et Dom en voyage en Asie
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