L’île Maurice, Port Louis capitale dynamique

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

25 mai 2014

Bonjour,

Vivre un pays, c’est le ressentir au plus profond de soi… Dès que l’on pose le premier pied sur une terre, on sent, si ça « clique » comme disent nos amis québécois, ou non. C’est comme les affinités entre humains. Les relations qui se fluidifient dès le premier regard sont souvent celles qui resteront à vie.

Pour Maurice, j’étais venue sans illusion. Les rapports d’un tel ou un tel, n’étaient pas vraiment bons. Sans doute étaient-ils influencés par mon amour immodéré pour le Pacifique. On m’avait prévenue. J’y viens donc comme ça pour voir. Allez savoir pourquoi? Dès le premier pied posé hors de l’avion, je ressens comme une symbiose. Pas une magie, une symbiose. Je me sens à l’aise tout de suite. Évidemment, il faut beaucoup plus que ce quart de seconde où tout « clique » pour adopter un pays. Le vernis se craquelle toujours à la longue… comme dans les relations du premier abord. Ce qui fait la force d’une relation c’est lorsque ce vernis se fissure pour laisser apparaître les défauts et que la relation perdure!

Je ne sais pas si je dispose d’assez de temps à Maurice, pour voir le vernis se craqueler, mais je peux vous dire que la force d’un pays réside dans sa population. Lorsqu’elle est souriante, accueillante, cosmopolite et tolérante, elle a fait une grande partie de chemin vers mon coeur!

Partout dans l’île, il suffit, de lancer un sourire pour qu’il soit récompensé d’un « bonjour », d’un sourire en réponse, voire d’un début de conversation.

Dès le premier jour, me voici nantie d’un énorme bisou d’une jeune Anaïs avec laquelle nous sympathisons, ainsi que son amie Precilia alors que nous nous baladons au coeur de la capitale : Port-Louis.

Là aussi, on m’avait prévenue… « Attention… Port Louis, c’est autre chose ». Ben oui, quoi? C’est une ville qui entre avec ses gros sabots dans la modernité du 21e siècle, comme bien d’autres sur notre belle Planète! Il suffit de voir le nombre de cargos transiter au large pour s’en convaincre. Et puis, la ville se pare de tours, d’immeubles comme partout ailleurs. Elle préserve en son centre quelques pans de son histoire. Je trouve cette ville « normale » pour une cité tropicale, plutôt propre (du moins pas sale!). Un effort est fait en bord de mer, malgré la présence du port de commerce. Un petit espace est réservé aux bateaux de passage. Et ? N’est-ce pas le bateau que Kersauson avait fait construire, sur trois coques et à moteur pour suivre les grands événements nautiques « Patrole One » ? Que fait-il ici???

La ville est dynamique, même le dimanche. Dans le bassin de Port Saint-Louis, des rameurs s’entraînent pour une prochaine course. Ils sont menés par un tambour qui sonne comme au temps des galères, le rythme imposé. Nous apprenons qu’à deux pas du quai, se tenait samedi, la journée du pain. De magnifiques réalisations des boulangers des hôtels de l’île se disputent la vedette et sont encore exposées en ce dimanche.

Nous nous baladons, au rythme de nos envies, nous bifurquons sous le conseil d’un tel, ou d’un tel qui nous adresse la parole spontanément. C’est ainsi que nous nous retrouvons au marché de Quatre Bornes. Rien de typique ou d’authentique, est-ce obligé? Ici, tout ce qui est en « frou-frou » comme dit Dom, se vend. Une quantité de vêtements, de tissus, et de babioles, témoigne de l’effervescence des Mauriciens. Tout est vendu à un prix imbattable, du moins lorsqu’on vient du Pacifique. Incroyable, en 3 mois, notre pouvoir d’achat s’est considérablement amélioré : dans le Pacifique, tout nous paraissait vraiment très cher, inabordable ; de retour en France, nous retrouvons le plaisir de nous offrir quelques repas, et de nous gâter (la vie devenait déjà beaucoup plus raisonnable!), à l’île Maurice, nous sommes franchement à l’aise. Un même produit passe de 100 euros dans le Pacifique, à 50 euros en France, à 10 euros à Maurice. Une copie? Peut-être… Et encore, je ne suis pas certaine de la qualité des tissus vendus dans le Pacifique ni en France, tout se fabrique au même endroit, et… on se rapprocherait du vrai rapport qualité/prix dans l’Indien! Je ne fais pas cette comparaison pour chagriner qui que ce soit… Malheureusement, sur cette question, dans toutes les îles du Pacifique (à partir du moment où nous avons quitté celles rattachées aux pays d’Amérique latine) et après avoir connu quand même quelques pays, ça fatigue de se faire prendre pour des prunes… des poires, des pigeons. Le pire dans cette situation c’est que le vendeur en face de nous n’est pas le voleur, ce n’est pas lui! Il est au bout d’une longue chaîne où chaque prend sa dîme, se cachant derrière des arguments du type « c’est loin », « faut le faire venir », « c’est la faute aux importateurs ». J’ai vu une paire de chaussures à 2 dollars à Panama City, et à 70 euros aux Marquises. La même paire, venant de Chine. La Polynésie est à mi-chemin du Panama depuis la Chine! Ces pratiques d’intermédiaires gourmands, qu’ils se nomment grands consortium de l’importation ou état et taxes, gâchent des pays qui méritent autre chose, rend la population prisonnière d’un système, et c’est bête! Je leur préfère celle des vendeurs de l’Indien finalement, même si je n’aime pas le marchandage. Les vendeurs se livrent ici à un petit jeu de lucre, en face de nous ils essayeront toujours de grappiller quelques euros, dollars, roupies… de plus qu’à un local, et malgré tout le prix restera vraiment très bas!

Sortons de ces considérations… Les villes qui s’étalent autour de la grande voie rapide ne sont pas belles, ça, c’est certain. Fonctionnelles, et originales par certaines façades qui reflètent le caractère cosmopolite de l’île. Par contre, les paysages sont très beaux sur cette façade sud-ouest, voire autour de Port-Louis, avec un cirque de montagnes aux pics singuliers. Nous sommes en saison où la canne à sucre approche de sa maturité, et sur fond de mornes pointus, cette canne qui ondoie dans le soleil de l’automne austral, c’est vraiment ravissant!

Mais je vais en laisser pour un autre jour, je n’ai pas eu l’occasion de photographier ces paysages, je me réserve pour d’autres balades.

A suivre…
Nat et Dom dans l’Indien
http://etoile-de-lune.net/accueil/index.php

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1 Commentaire

  1. frejaville

    Une belle balade dans Port Louis et si merveilleusement bien conté…J’y ai retrouvé l’ambiance…Oui un peuple très attachant !

    Réponse

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