We : la baie de Chateaubrilland, village principal de LIFOU

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

14 janvier 2013

Bonjour,

Nous arrivons à 7 heures du matin sur Lifou. La Grande Terre que nous quittons s’enrobe de gros nuages. Tout au long du parcours, le ciel noir s’épaissit. Presque miraculeusement, à l’approche de Lifou, des morceaux de ciel bleu se dégagent. À l’atterrissage le ciel est encore laiteux, puis tout au long de la journée le soleil prend le dessus!

Heureusement!
Sans lui, les belles couleurs ne se seraient pas montrées aussi éclatantes!

Nous commençons notre visite par We, la ville… ou le village principal de Lifou lové au coeur de la baie de Chateaubriant sur la façade Est de l’île.

Aux abords de We, nous visitons la marina. Elle est exigüe et la sortie des bateaux ne semble pas aisée par alizé soutenu. Quid de la protection par temps de cyclone ? En tout cas, elle est bien mignonne, et j’avoue que si les formalités* n’étaient pas si drastiques sur Lifou, et bien je me serais volontiers arrêtée ici sur la route depuis Vanuatu. Et si j’y avais eu une petite place pour notre Etoile, et bien, c’est au pied de biche qu’on m’en aurait évincée! Je me sens tout de suite à l’aise ici… Conquise, même!

Une question d’atmosphère, de couleurs et de sourires …

We est le centre administratif de Lifou, on y trouve comme partout ailleurs, une gendarmerie, un centre hospitalier, des écoles, un petit super marché, une pompe à essence, un hôtel les pieds dans l’eau. Une église aux drôles de tours crénelées, avec un écusson dédié au Pélican.
A-t-il reçu une béatification ?

Non loin, un temple protestant, et la grosse mairie, sur l’esplanade de laquelle trône une case typique. C’est la case des femmes. Nous y rencontrons Marcelle et Anna. Elles tressent des feuilles de cocotier ou de pandanus, l’une fait un panier, l’autre une natte qui leur a été commandée pour la case d’une grande chefferie.

We est adossé à une longue, très longue plage de sable blanc où l’océan casse son écume. L’eau est magnifique de dégradés de bleus.

Le long de cette plage, chaque terrain couve une case traditionnelle. La maison est souvent en béton et de construction récente, mais dans le jardin, grande ou petite, une case pointera son faîte vers le ciel. C’est là que les familles reçoivent leurs amis. Ils vivent dans les maisons modernes, mais les habitants se sentent plus à l’aise, plus en phase avec leurs coutumes en recevant leurs hôtes dans la case.

Au moment de notre passage, une famille se recueille dans l’une d’elles, un parent a quitté ce bas monde, et tous l’accompagnent pour qu’il trouve le chemin de l’au-delà. Je ne me rends pas compte tout de suite de la gravité du moment, concentrée à la découverte et aux clichés que j’engrange. Puis voyant des personnes sortir je me confonds en excuses… et la réponse est magnifique : « Ne vous inquiétez pas, vous pouvez prendre nos cases en photos tant que vous le désirez ». Évidemment je ne photographie pas les personnes sans leur demander leur avis, simple question de respect!

We, comme vous l’aurez compris, est « la ville » de Lifou, pourtant, il ne faut pas s’imaginer une grande effervescence, le quotidien s’y écoule paisiblement. Malgré son importance administrative, elle ne revêt aucune histoire coutumière, et aucune grande chefferie n’y est installée. Elle ne revêt aux yeux des habitants qu’un aspect pratique de regroupement. L’essentiel, l’âme de Lifou se trouvent ailleurs.

Ha… les chefferies de Nouvelle-Calédonie et de Lifou! Tellement mystérieuses à l’étranger de passage. On nous rebat les oreilles avec les chefferies : « attention à la coutume », « attention à ne pas froisser les chefs », « attention à …  » Et puis… et, mais encore…. et le manu qu’il faut apporter en offrande au chef pour lui demander l’autorisation …
L’autorisation de quoi ?
De respirer sur son île ? Nous en étions traumatisés, et sur Lifou, nous nous détendons. Nous aurons l’occasion de rencontrer un « petit chef » et de parler longuement avec lui. Et puis, à discuter avec nos Mamies de la case des femmes, on apprend que le « manu », le « cadeau » en un mot « l’obligation de faire la coutume » ce n’est valable que si l’on veut vivre chez eux, pêcher, chasser, bref disposer de leur terre et de leurs ressources (à fortiori, comme la Terre ne s’arrête pas à la mer et que le lagon est propriété des chefferies aussi, un bateau qui jette l’ancre doit également faire « la coutume »). Bref, nous simples ombres de passage nous nous sommes encombrés de Kava et de présents que nous finirons par offrir à une dame fort sympathique, ravie de revenir dans sa tribu avec ces beaux cadeaux du Vanuatu (le kava du Vanuatu est réputé!), sans avoir eu l’occasion de nous livrer à la pratique de la coutume kanake!

Retrouvons-nous au prochain blog suite de la visite de Lifou,
Nat et Dom
http://etoile-de-lune.net/etoiledelune/index.php

*Formalités d’entrée. Lorsque tout bateau, français ou étranger pénètre dans les eaux territoriales néo-calédoniennes, bien que plusieurs ports d’entrée soient mentionnés dans les fascicules, seul celui de Nouméa est réellement valable. On peut faire son entrée douanière et de quarantaine à Lifou, et l’on a droit à un séjour de 24 voire 48 heures, avant d’aller faire l’immigration à Nouméa. Certains bateaux qui se sont arrêtés à Lifou ont vu leur équipage obligé de prendre l’avion pour régler l’ensemble des formalités sur Nouméa (coût du billet +/-30 000 XPF) pour les autres ports d’entrée sur la Grande Terre cela pose moins de problèmes, on peut laisser le bateau sur place et prendre le bus pour régler les formalités à Nouméa.

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