Bonjour,
En dehors de Port Vila et de Luganville, les deux seules agglomérations du Vanuatu, nous croisons peu de voitures sur les îles.
Partout, le meilleur et plus fiable moyen de locomotion est le « pedibus-jambus ». Il existe quelques chevaux, mais l’on voit rarement les Ni-Vans se balader sur les pistes à cheval. Les habitants parcourent à pied un chemin de terre battue qui traverse les rivières à gué et qui, en général, fait le tour de l’île. Quoique, je m’aventure beaucoup en vous disant qu’on peut faire le tour. A Pentecôte, Malo, et même à Santo, les pistes « carrossables » ne font pas le tour. Une seule route bitumée fait le tour d’une seule île sur les 80 que compte l’archipel : Efate. Là, les Américains, les japonnais et les ni-vans dans une mesure proportionnelle à leur moyen ont permis une « circum-route ». A Santo, le bitume existet à Luganville, deuxième plus grande ville de l’archipel. Au sud, elle s’arrête à un kilomètre au plus de la dernière maison. Au Nord, elle part jusqu’à Port Olry. Une distance de 60 kilomètres couverte d’un beau bitume tout neuf. La dernière ville, Port Olry est desservie depuis l’an dernier, et ce sous l’influence de ses trois députés élus et du ministre de l’Éducation.
Parfois, ce genre de choses aident 😉
Ailleurs, la piste principale cède la place à un « sentier » carrossable. En réalité, je ne devrais pas utiliser ce dernier terme (carrossable!), il vous donnerait la fausse impression qu’on peut y circuler par tout temps. En réalité, ces chemins sont d’immenses nids de poules, fossés à boue, qui se faufilent dans une jungle épaisse qui assène ses griffures à la peinture rouillée des 4*4 ou des trucks.
Le truck est le véhicule le plus répandu de l’archipel. Il sert à tout. Et ne subit pas les restrictions qui existent en Polynésie, à savoir qu’embarquer sur le plateau arrière des personnes est strictement interdit. Heureusement, car je me demande si la même loi devait exister ici, ce que les Ni-Vans deviendraient? Sans doute, leur périmètre d’évolution se réduirait drastiquement!
Les plateaux arrière de ces trucks chargent tout : cousins, voisins, denrées, matériel, animaux… Et même parfois, une mamy décédée qui revient de l’hôpital de Port Vila pour son dernier voyage vers son village de naissance. La famille l’accompagne, rabattant en permanence, le linceul qui a une furieuse tendance à s’envoler dans les soubresauts. Quant à nous, nous avons aussi été ballottés dans les tucks. Nous avons partagé notre aire de transport avec des Ni-Vans, bien entendu. Souvent, ils nous regardent d’un air mal à l’aise. Ils nous demandent si nous avons « commandé un taxi »… En fait, ils sont accompagnés de poules, cochons ou tout produits venant du jardin et livrables au marché de la ville. Lors de notre dernier voyage en truck, nos sacs de voyage gisaient dans le fond, avec les porcelets qui, conscients de leur devenir, laissaient s’échapper tout ce qu’il fallait pour imbiber la toile de nos bagages!
Illico, j’ai rajouté dans la liste des effets indispensables, des sacs-poubelle étanches assez grands pour les protéger la prochaine fois!
Sur le dernier cliché, vous verrez notre « ami du voyage » qui tente de brider les instincts d’escapade de son porcelet, tandis que nous sommes balottés sur la piste qui mène à Luganville.
A plus, pour d’autres clins d’oeil
Nat et Dom
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