Bonjour,
A force de me voir « traîner » avec mon objectif, les danseurs se sont habitués à ma présence. Il n’y a pas vraiment de coulisses pour qu’ils puissent se préparer, ils le font à la bonne franquette, derrière le kiosque où sont réunis les officiels. Ils se bidonnent de me voir les prendre en photo, et c’est l’énorme fou rire, lorsque le premier ministre en personne passe devant mon objectif, créant un flou totalement inutilisable. Peu à peu, une complicité naît.
Le contact est établi, nous pouvons discuter pendant que les « huiles » font leurs palabres. Ils viennent de l’île de Futuna (attention ne pas confondre avec Wallis et Futuna). Futuna est une île minuscule qui porte un peu plus de 500 habitants, à l’est de Tanna dans le sud de l’archipel, dans la Province de Tafea.
Les Vanuatu sont divisées en 6 Provinces. Par exemple, Efaté, l’île principale et notre base de visite pour l’archipel est dans la Province de Malampa
Comme dans chaque île des Vanuatu ce sont les hommes exclusivement qui dansent. Les hommes de Futuna, ont fière allure. Ils ont donné une représentation dansée de leurs coutumes qui a emballé tout le monde. Rythme, chorégraphie et costumes ont tout pour nous enlever de nos carcans occidentaux et les suivre dans ce monde si particulier de leurs traditions. Les hommes sont tous ornés de parures de perles de plumes et de coquillages. Ils sont habillés de pagnes tressés. Leurs danses sont à la fois viriles et gracieuses. Certains groupes de Futuna sont réputés dans le monde entier, et tournent sur les scènes internationales.
Au travers de leurs danses, ils vénèrent les esprits de la nature et des ancêtres. Ils témoignent aussi de la force de leur clan. Ces manifestations ne sont pas « uniquement » touristiques et historiques. Chaque village développe encore aujourd’hui son art, celui-ci est étroitement lié à la vie sociale et rituelle. Dans une société où l’écrit n’existait pas, l’histoire du peuple, la conservation de sa mémoire, et l’enseignement des « choses de la vie » aux générations futures passait et passe encore aujourd’hui par toutes les formes d’art qu’elle développe et notamment la danse.
Celle de Futuna est l’une des plus agréables et des plus entraînantes à observer. Le groupe accompagne ses danses de chants anciens. Ils remplissent une fonction de « réservoir » historique permettant de mémoriser un événement estimé important, et de le transmettre. Cela dit, la tradition bien que respectée et vénérée n’empêche pas nos danseurs en costumes ancestraux de téléphoner depuis leur portable…
A la fin de leur représentation, ils offrent leur sagaie aux capitaines de Te Mana O te Moana, et les invitent à les rejoindre. Pour le coup, ils se débrouillent moins bien que hier, avec les danseurs de Pentecôte. Il est vrai que la chorégraphie est beaucoup moins basique… 😉
A plus, pour d’autres découvertes culturelles et ethniques
Nat et Dom
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