POLYNESIE clin d’oeil aux pirogues traditionnelles

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

13 novembre 2011

Bonjour,

Ces trois derniers jours je vous ai parlé du va’a, pirogue moderne en composite inspirée de son ancêtre en bois qui servait autrefois aux Maohis. Je ne vais pas vous le répéter mais les Maohis ont traversé l’océan sur ce que les ethnologues nomment des pirogues doubles. En d’autre terme l’avant-garde de l’actuel catamaran. Les Tupuna ont impressionné les premiers européens qui débarquèrent dans les îles du Pacifique sud. De Cook, à Bougainville, en passant par Bligh, et Wallis, tous s’extasièrent sur les qualités et les performances nautiques des va’a. Selon les régions du Pacifique ces embarcations changent de nom : va’a, waka, wa’a, vaka… Peu importe, partout les balanciers offrent la même stabilité, la même manière de percer la vague. Les ancêtres avaient su créer des navires adaptés aux conditions du grand océan et aux usages qu’ils en faisaient.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAAinsi, lorsque les tribus désignaient ceux qui allaient s’élancer vers l’horizon, ils utilisaient de grandes pirogues faites d’un grand plateau où séjournaient les hommes, les animaux et les vivres qui était lié par des fibres végétales à deux flotteurs. Arrivés sur de nouvelles terres d’asiles, les charpentiers se mettaient au travail afin de réaliser des pirogues plus simples, pour le déplacement d’une vallée à l’autre, pour la pêche… Ces pirogues étaient réalisées sans aucune industrie du métal. Les maohis avaient inventé des outils ingénieux fabriqués à l’aide de ce qui les entouraient : bois, nacre, cocotier, fibres végétales…

Les maohis en étaient peut-être à l’âge de pierre tandis que l’occident sortait de la Renaissance et inventait les prémices des technologies modernes, mais ils maîtrisaient plus que nous l’art de la navigation. Tandis que Bougainville s’élançait pour un tour du monde sur une frégate de 43 mètres où s’entassaient 200 hommes, un navire peu manœuvrant, remontant mal au vent, il croisa au cours de son voyage ces navigateurs d’un autre temps qui allaient donner l’impulsion aux machines les plus sophistiquées sur lesquelles aujourd’hui, les navigateurs avides de records s’élancent.

jpg5RBn94GIISAujourd’hui, il reste peu de traces des navires maohis d’antan. Quelques reconstitutions nous en donnent un aperçu au musée de Tahiti, basés sur les témoignages de Cook, qui ne tarissait pas d’éloges sur leurs qualités.

En ce qui nous concerne les premières pirogues rencontrées nous laissent encore aujourd’hui un souvenir fort! C’était à Fatuiva. Tandis que les villageois se rassemblaient au bord du quai, ils embarquaient à bord de leurs pirogues des chiens. Les Marquisiens quant à eux, nous firent l’effet de vrais guerriers. Une seule route existe à Fatuiva, elle relie entre eux, les deux village d’Omoa et de Hanavave. Tout le reste de l’île est sauvage, laissé à la libre circulation des chèvres et des cochons. Les hommes partent vers ces bouts de leur monde en pirogue pour des chasses communautaires. Il faut se rendre compte des conditions! Fatuiva, minuscule terre de 16 km de long sur 10 km de large est cernée par la houle. Elle est la plus jeune des îles des Marquises. Ainsi ses falaises ne sont pas encore érodées par le temps, elles tombent à pic dans l’océan. Pour rallier les forêts inhabitées, les pirogues longent le rivage, à la faveur d’une pan de côté moins abrupte, les chasseurs, jettent littéralement leurs chiens sur le rivage, et s’y élancent d’un bond précis. Pour revenir vers leur village, ils transportent la viande ensanglantée dans des sacs de jute, voire plus simplement des sacs à dos.

Tout une atmosphère de bout du monde!

C’est sans doute pour cela que les insulaires des autres archipels polynésiens surnomment les marquisiens « les guerriers ».

A plus, pour d’autres nouvelles des îles
Nat et Dom
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