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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

26 mars 2013

Bonjour,

Dingue… première journée de dingue!!!
Elle a débuté bien mal, dans cet hôtel excentré, au 18e étage. Quand j’ai regardé par la fenêtre, j’ai failli vomir. Ben … oui, je n’ai pas le mal de mer, mais je souffre de vertige.
« Mon Dieu, mon Dieu, que sommes-nous venus faire ici? »
Je trouvais Nouméa, trop grande… trop polluée… et trop nauséabonde, et ici je suis au beau milieu de 10 000 000 d’habitants (plus peut-être…). Un brouillard permanent enveloppe la ville, et j’étouffe dans un CO2 surchauffé. L’hôtel est très bien, un monde de modernisme « tellement si trop » moderne, que la première nuit, nous n’avons pas trouvé comment éteindre les maudites lumières intégrées au plafond. « Trop fort n’a jamais manqué », Dom a trouvé le fusible général (pas de tout l’hôtel) mais de la chambre (du moins je l’espère!!!!). Donc luxe moderne, mais il est mal placé, un peu comme si un Américain logeait à la Défense, pour visiter Notre Dame de Paris!
Que de bouchons pour arriver au centre!
Et puis, en ce petit matin blème, je ressens comme un grand stress, un trac. Presque peur de sortir de la chambre.
Que va-t-on trouver dehors?
Nous sommes arrivés là, sans rien préparer. Nous étions pourtant nourris de bonnes intentions en achetant à Nouméa deux guides de la Thaïlande, très bien faits. Dom l’a consigné dans sa valise, moi dans la mienne, hier avec les 20 heures de voyage, nos super valises à roulettes auraient eu tout le temps de faire un résumé, et de nous raconter ce matin. Rien… les ingrates!

Nous nous lançons dehors, via l’ascenseur, si classe, si moltonné qu’on ne sent pas le moindre mouvement.
« Descend-on, monte-t-on? »
Nous nous lançons dans les embouteillages chroniques de la ville. Le taxi nous emmène au centre dans une folle cavalcade alimentée de klaxon. Nous avions pris la peine de lire une phrase dans le guide : « demandez au taxi d’enclencher le « mètre » sinon ne montez pas! » Donc, il enclenche le « mètre » et ça nous fait 120 baths, soit 3 euros pour aller de la périphérie vers le centre, à peu près 3/4 d’heures. De Nouméa à Tontouta (3/4 d’heures aussi) on nous demandait 10 000 XFP, soit 84 euros (ou 28 fois plus). Autant dire que lorsque je regarde les prix, des repas, des taxis, et d’une foule de choses, j’ai l’impression ici qu’ils ont oublié quelque chose. Des zéros, une taxe… Et en Nouvelle-Calédonie, lorsqu’on me disait le prix final, j’avais toujours envie de répondre « mais je ne veux pas vous acheter votre restaurant, ou la chambre d’hôtel »…

Nous avons basculé sur une autre planète!
Une chose incroyable, c’est que tout au long de la journée nous sommes parvenus à communiquer. Nous ne connaissons pas le Thaï, langue difficile, sans repère auditif, ni visuels possibles par rapport au français, ou même à l’anglais. Et pourtant, par échange de regards, de signes, le courant est passé. A commencer par le chauffeur de taxi, qui ne parle pas l’anglais, encore moins le français, mais il comprend immédiatement que nous venons d’arriver, et il nous offre un plan de la ville. Ce n’est pas gentil ça? Et tout au long de notre évolution nous avons trouvé des regards (pas si souriants qu’on nous le dit, la mégapole doit les effacer) mais compréhensifs et des attentions touchantes. Pourvu que ça dure!

Et puis nous tombons par hasard sur Ton, il travaille dans un « tourism office », et il passe plus de 2 heures avec nous pour décoder la Thaïlande et nous épargne la lecture fastidieuse des guides touristiques.

Imperceptiblement, mes craintes s’échappent, elles rejoignent les nimbes du CO2 qui gravitent autour de la planète Bangkok, et je me plonge à corps perdu dans cette ville. Un trafic impensable, sans logique. Il explose à chaque carrefour d’une frénésie colorée. Les taxis, rose fuchsia, jaune canari, bleu électrique, orange (mécanique, bien sûr!) et vert jouent des cylindrées, tandis que les tuk tuk se frayent un chemin, entraînant dans la plus pétulante des villes que nous ayons fréquentées des Bonzes safranés.

Partout d’immenses photos du roi règnent sur la ville. Les passants saluent son effigie en joignant les mains et courbant l’échine comme ils le font pour Bouddha. Le roi est partout. Un boulevard entièrement tapissé de ses photos et enjambé de décorations dignes des champs Élysée à Noël lui est consacré. Des couleurs, des dorures, il y en a partout. Une effusion gigantesque, qui ne ternit pas les nombreux temples de la ville.

Nous nous perdons dans le Wat Sakhet. Wat est un mot utilisé pour les temples vénérés. Il paraît qu’il est le moins intéressant de tous. Et bien, ça promet! Nous nous sommes quasiment extasiés devant son gigantisme, ses dizaines de bouddhas dans des postures différentes, le front garni de feuilles d’or déposées par les fidèles.

Et puis que dire des jardins! Des pans entièrement sculptés d’orchidées. Des merveilles!

Pour cette première journée ô combien terrienne, nous nous sommes quand même débrouillés pour prendre un bateau. Il nous a permis d’éviter les embouteillages, en empruntant les canaux de la ville. Là aussi, que d’étonnements! Le canal aux couleurs d’eau indescriptibles (il vaut mieux ne pas s’y risquer pour la baignade!) est cerné de ce qu’on qualifierait partout de « bidon ville ». Ici, cela semble un mode de vie. Des maisons bâties tout au bord, d’où dépassent des « garde-robes », un bric-à-brac stupéfiant. Et puis le bateau lui-même défie toutes les lois de sécurité. En tournicotant autour du bloc moteur, pour prendre des photos, j’ai failli passer au travers du plancher et retrouver ma semelle de tong collée au pot d’échappement. Dom quant à lui était assis sur les « barils » de réserve d’essence. La barque longue file à toute vitesse entre les bidons villes, on se croirait dans un film de « James Bond ».

Nous finissons cette journée trépidante, dans l’un des « centres commerciaux », temple de la « consommation et de perdition » de Bangkok. Une fourmilière! Ou l’on trouve principalement des copies de tout.

Et bien voilà, la journée se termine. Et je le confirme je n’étais pas rat des villes avant ce long voyage. Mais ce dernier n’a fait que confirmer mes propensions à rallier les rats des champs océaniques.

Pour les blogs à venir, vous aurez droit en plus des galeries des photos aux vidéos que Dom a réalisées : Thaïlande Bangkok Jour 1 : http://youtu.be/5Zy7-DpS2RU

A plus,
Nat et Dom en voyage en Asie…
http://etoile-de-lune.net/etoiledelune/index.php

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