Bonjour,
Il ne faut jamais s’arrêter à ce « qu’on dit »! Les marins ont généralement une mauvaise opinion de Viti Levu, l’île principale des Fiji. A vrai dire depuis que nous avons changé notre angle de vue pour découvrir les îles, se confirme la petite phrase que je répète depuis le début du voyage : « lorsqu’on arrive par la mer, les îles, les pays sont souvent de beaux cadeaux que l’on n’ouvre pas ». Nous sommes au bord du rivage, nous découvrons un périmètre limité en raison du moyen de circulation qui se fatigue vite : nos jambes. Un autre facteur entravant notre curiosité est l’accessibilité, les mouillages n’offrant pas toujours un débarquement aisé et sécurisé. L’exposition aux conditions météo nous rivant au bateau, parfois… Bref une foule de petites choses dont nous nous sommes libérés avec délice pour 18 jours d’échappée belle.
Vu que nous atterrissons à Viti Levu, en dépit de sa « mauvaise réputation » nous nous sommes quand même laissés tentés par une visite approfondie, du moins la plus « approfondie » possible. Car dès que l’on quitte la route principale, il faut impérativement un 4×4 pour poursuivre son chemin. L’île est sans doute l’une des plus touristiques de l’archipel. Mais celui-ci est cantonné à Nadi et certains patchs sur la côte de corail. Le reste de l’île a gardé ses habitudes agraires, et la canne à sucre occupe pas mal de monde du nord au sud de Viti Levu.
Nous sommes en pleine récolte, ce qui donne à ce coin du Pacifique un air d’Antille.
Depuis le début de notre séjour, nous nous sommes pas mal déplacés, boulimiques que nous sommes de panoramas divers. Et… nous avons été gâtés! Mais chaque vue se mérite, nous avons grignoté kilomètre après kilomètre de routes cabossées plus de 900km entre Rakiraki au nord et Pacific harbour au sud, revenant chaque soir à Nadi. Nous avons été étonnés par la diversité des paysages. Chaque partie de l’île réserve des trésors cachés qu’il faut aller dégoter en gravissant les collines et les monts afin de découvrir au sommet des panoramas toujours renouvelés.
Un régal!
Au nord, l’île est soumise à un climat sec et ventilé qui grille les versants des monts. Ces facteurs climatiques ne sont pas seuls responsables de la désertification, la culture par brûlis se propage souvent bien au-delà des champs de canne à sucre, et donne aux paysages des teintes ocres et chamois où tranchent les champs de canne qui n’ont pas encore été récoltés. La politique de déboisement est également sévère. Un décor de roches noires s’imbrique au milieu de ce damier, les volcans des Fiji sont de l’histoire ancienne que l’érosion agresse en permanence pour engendrer des sculptures naturelles qui hypnotisent le regard. Au sein de ces panoramas plutôt désertiques, au fond des vallées près des rivières bruissent dans l’alizé des oasis de verdure. Ce camaïeu de nuances ressort sur un ciel bleu roi…
Dès la sortie de Nadi, à quelques kilomètres au nord, nous sortons des sentiers touristiques. Rien n’est prévu, nous devons trouver par nous-mêmes les points de vue, nous arrêter sur les bas-côtés y laisser la voiture et grimper à chaque colline qui nous tend les bras. Certaines n’ont pas même un sentier, Nous suivons celui que les vaches se sont façonné. Les Fidjiens nous regardent avec de grands yeux étonnés : « pourquoi s’arrêtent-ils là? Que trouvent-ils de si intéressant? »… c’est leur décor quotidien, ils ne le voient plus. Plus embêtant, il y a très peu de panneaux de circulation, et cela pose problème pour se repérer dès que nous sortons de la route principale. Mais ça le fait…
Nous sommes heureux, nous nous sentons libres comme l’air, celui qui nous fait vaciller en haut des monts…
A plus, pour d’autres découvertes des Fidji
Nat et Dom
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