Bonjour,

Nous avons quitté la baie de Saint-Joseph en pirogue et nous changeons de territoire pour nous faufiler dans la baie d’Upi. Elle appartient à la tribu Youwaty dans l’est de l’île. C’est la tribu la plus petite en nombre d’habitants.

La baie d’Upi n’est accessible qu’aux pirogues ou aux embarcations à fond plat écartant de son écrin toutes les bateaux à tirant d’eau, même faible. Quelle joie de se laisser glisser sur un plan d’eau couleur absinthe! Nous sommes emportés par la voile gonflée d’alizé de la pirogue. Henri, notre guide ne lâche pas le gouvernail. C’est une immense pagaie, ou Kohu, sans aucune attache à la coque, qui se colle le long de celle-ci par la pression de l’eau. Il change de bord son lourd kohu selon l’allure que prend la pirogue par rapport au vent. Attention la tête! Aux empannages, la voile latine passe d’un bord sur l’autre sans ménagement. Aujourd’hui ces voiles sont en toile, mais autrefois, elles étaient tressées en pandanus.

Accompagnés des chants d’oiseaux et de celui de l’eau sur la coque en bois, nous flânons entre les formations rocheuses qui égrainent sur un tapis de jade la baie d’Upi. Une merveille entre les merveilles. Impossible de détacher les yeux, nous sommes littéralement hypnotisés par la beauté.

Nous scrutons le rivage à l’envie. Pas une trace d’installation humaine. Comme partout dans l’île des Pins, le droit coutumier qui interdit de vendre ou de louer la terre protège ce joyau. Ici, c’est le paradis des tortues, des raies, et parfois si l’on a de la chance on peut voir les dauphins évoluer entre les « gros champignons » de pierre. Un bonheur si total qu’il paraît surnaturel.

À bord de la pirogue de Henri, nous apprenons que le peuple kunie sait encore naviguer, comme autrefois, aux étoiles.

Nat et Dom
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Pour ceux qui aiment situer sur une carte n’hésitez pas à l’agrandir