Les Catalans sont intimement attachés au petit train jaune, celui-ci enjambe le pont qui marque l’entrée des gorges de la Carança. Il est le dernier témoin de la présence de l’Homme avant longtemps. Sous le pont, au niveau de la rivière, une arche sculptée dans la pierre est le sésame des randonneurs amoureux d’espaces sauvages. C’est le début d’une belle, très belle aventure, où la Nature est maître chez elle, où l’Homme y est accepté à condition de la respecter, à condition de la mériter!
Une niche écologique sauvegardée
La rivière Carança puise principalement sa source au coeur de trois vallées glaciaires, à la lisière entre l’Espagne et la France. Elle parcourt sur 15 km un paysage sauvage et somptueux, pour se jeter, après un dénivelé de 1700 mètres, dans la Têt. L’une des vallées porte le nom évocateur de Coume d’Enfer (Coma d’Infern). Au cours de son cheminement sur les contreforts du Massif Canigou-Carança, la rivière est dominée par de nombreux pics dépassant pour certains 2800 mètres, c’est le cas du Pic de la Vache (Vaca, 2821m), du pic de l’Enfer (Inferm, 2869m).
Lorsque l’Humain se fait discret
L’exiguïté de l’entrée empêche l’accès à tout engin. Cet isolement permet de préserver 90.80% de « forêts et milieux semi-naturels ». La vallée de la Carança est le refuge de nombreuses espèces animales et végétales qui ailleurs sont menacées d’extinction. Aujourd’hui, elle fait l’objet d’une protection rapprochée sous la houlette du « parc naturel régional des Pyrénées catalanes », de la « réserve naturelle régionale de Nyer ». Les gorges sont également classées au titre de la loi de 1930, ayant notamment pour objet de réorganiser la protection des monuments naturels.
À plus d’une heure de marche de l’entrée du Canyon se situe un barrage en pierre aux dimensions minimalistes de 2.8 mètres de haut sur 5 mètres de large. Les autorités de la région, conscientes du trésor naturel que recèle la Carança, ont récemment réalisé des travaux afin de limiter l’impact sur l’environnement. Une structure a été mise en place afin de séparer l’eau nécessaire à l’usine et les poissons et sédiments indispensables au biotope de la rivière. Une prouesse qui a demandé de l’ingéniosité et un investissement de 1 million d’euros. Car il a fallu amener par hélicoptère les équipes et le matériel nécessaire.
En marge de cet aménagement, quelques sentiers parcourent la gorge. Ceux-ci sont destinés aux équipes d’entretien du barrage, à la randonnée et aux transhumances. Certains d’entre eux mènent les plus courageux à la source de la Carança. Les chemins sont parfois spectaculaires, comme ceux taillés dans le gneiss et le granit, à flanc de falaise. On se demande comment, l’homme a pu réaliser une telle prouesse. Trop étroit pour une machine, nous imaginons, qu’il fut sculpté, vers les années 1940, à coups de burin par des hommes sans peur ! Aujourd’hui, nous empruntons ce couloir ouvert sur le précipice, offrant un panorama somptueux sur la vallée qui s’enfonce dans le massif pyrénéen. Toute personne sujette au vertige devrait s’abstenir de passer par cette corniche sans garde fou!
Mais le panorama se mérite !
Un balcon taillé dans la roche, sentier de randonneur, mais également destiné aux équipes d’entretien du barrage
Un avenir rassurant
Mais…, c’est une autre histoire…
Bonjour Nathalie et Dominique…
Je suis par hasard de passage à Amélie les bains ce dimanche 26 juillet, et je croise un couple dans la rue : bon sang ! C’est Etoile de Lune ! Le temps de me remémorer les prénoms vous avez déjà fait 30 mètres…
J ai le syndrome du fan qui croise sa star, je n y crois pas !!!
J hésite à vous appeler… Je doute…
Vous êtes les auteurs du blog que j ai le plus lu le plus fouillé et qui m a accompagné dans mon voyage en voilier de 2014 à 2018, entre Hendaye et les Antilles… Le must !
Pour en avoir le coeur net je consulte vos dernières écritures qui me confirment que vous êtes en pays catalan ! C’était donc vous !
J aurais aimé vous dire merci les yeux dans les yeux ! Vos écrits sont d une grande qualité, vos images superbes !
A une prochaine peut-être qui sait ?
Bon vent à vous ! !
Bises Michel et Sylvie (blog voilier Ciao).
« Ho mon Dieu, mais alors, quelle émotion de vous lire. Quel dommage de ne pas avoir su que étions « en croisière » sur le même chemin… le blog est en plein travaux, et pour le moment je ne l’ai pas trop partagé… Je me le gardais « un peu pour moi » le temps qu’il prenne sa nouvelle forme… Quel incroyable message vous m’écrivez, au moment où tant de doutes m’ont fait arrêter la plume et l’objectif pendant des mois. Si j’avais besoin d’encouragements, vous êtes là et comment vous remercier, à présent ! Bon vent à vous aussi, et plein de bonheur! »
ai aussi tout lu, que dire ? donne envie d’y retourner…
moi aussi 😉 … pour la rando plus longue…