Une merveille : les grottes sur la rivière Tham Lot

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

18 avril 2013

Bonjour,

Nous quittons Chiang Mai par une petite route qui grimpe, qui grimpe… et qui tourne, qui tourne, qui tourne. Paraît-il qu’il y a 1800 virages entre Chiang Mai et Pai, et 1864 virages entre Pai et Mae Hong Son. Il faut un estomac plus accroché que dans la plus forte des tempêtes sur un océan mal peigné pour affronter ces routes.

Nous goûtons la « Thaï attitude » au volant.

Incroyable manière de conduire! La règle simple et la seule respectée est celle qui ne respecte rien du tout. À croire que personne n’a jamais passé son code ni la pratique. Tout le monde se double en plein virage et dans les montées les plus raides, sans aucune visibilité. Quant aux lignes jaunes continues, elles sont tracées, mais c’est une dépense de peinture inutile. En Thaïlande, les voitures sont censées rouler à gauche de la route. Et je vous assure que plusieurs fois j’ai cru que nos divers chauffeurs étaient tous ambidextres du volant. Combien de fois avons-nous roulé à droite, dépassant un camion, une mobylette, une voiture voire les trois à la fois et frôlant le parechoc avant de celui qui venait en sens contraire, sur sa propre bande? Nous ne les comptons plus! Avec deux bandes de circulation à sens contraires, ils parviennent à faire 4 voies.

La règle la plus simple est « on roule où ça passe ». On ne freine que rarement, et tout le monde est à fond sur les pédales, quel que soit l’état de la route. La bande d’arrêt d’urgences est pratiquée pour le dépassement, ce qui fait que l’on double aussi bien par la gauche que par la droite. Au risque de basculer dans les bas-côtés.

Une amie polynésienne me répète souvent que le « mana » (la force spirituelle qui protège nos chères îles du Pacifique) ne m’abandonnera jamais. Le mana s’est penché sur ma vie et je le crois vraiment, ayant échappé jusqu’ici à tant de périls sur les routes asiatiques. Je vous assure et vous répète que les routes d’Asie sont plus dangereuses que n’importe quel océan de cette planète. Elles le sont d’autant plus que la plupart des chauffeurs « tiennent » le coup à l’aide d’amphétamines dont ils abusent. Ils sont parfois sur les routes 3 jours et 3 nuits sans s’arrêter, sans relais… Certains s’arrêtent quelques minutes et se mettent la tête sous l’eau pour repartir de plus belle.

Nous parvenons néanmoins à gravir quelques cols, desquels nous photographions la brume épaisse sur les montagnes.

Nous découvrons également sur la rivière Tham Lot une merveille de Dame Nature : les grottes de Doll. Des bras de rivière partent depuis la chambre principale dans toutes les directions formant un labyrinthe souterrain fascinant. Deux jeunes femmes portant des lumières encadrent notre groupe. Nous aurions vite fait de nous perdre dans l’obscurité totale. Dans chaque chambre, nous nous émerveillons des formations calcaires en stalactites et stalagmites gigantesques. Elles brillent des feux des millions de diamants qui incrustent les parois.

Les recherches de Chester Gorman, historien américain, en 1960, ajoutent un côté mystérieux à toute cette beauté luminescente. En effet, des cercueils en teck sculptés il a plusieurs milliers d’années ont été découverts dans les grottes. Ils enfermaient le corps de « Lawas », ethnie qui peuplait le pays bien avant les Thaïs. Les restes de cette civilisation datent de 10 000 ans, ce qui lui confère aux yeux de la population actuelle, une valeur occulte. Les habitants du coin connaissaient depuis bien longtemps l’existence de ces cercueils, sans en connaître l’origine dévoilée plus tard par les scientifiques, ils baptisèrent l’endroit : « la grotte aux esprits ». Et les croyances populaires survivent encore aujourd’hui aux assertions scientifiques.

À la sortie des grottes, quelques ombres fugaces transportent sur leur dos, les feuilles qui serviront à faire les toits des huttes des peuples des montagnes.

A plus pour la suite,
Nat et Dom
http://etoile-de-lune.net/etoiledelune/index.php
carte thailande_01

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2 Commentaires

  1. Heracles Arno-Phil

    C’est bien vrai, les chauffeurs peuvent avoir un sérieux grain…Entre Chiang Raï et Chiang Maï, le soir, le dépassement des doubles bandes fût tel, que j’ai du, à la fois promettre 500 baths si on ralentisait, tout en les respectant, et menacer d’une plainte à la Police, si le « saute bandes » continuait! j’ai bien failli me faire débarquer, et j’ai la surprise, le lendemain, de voir le chauffeur, tout sourire, me rapporter mon chapeau, oublié la veille! il vivent dans l’instant: maï pen raï!
    C’était comme cela dans la Grèce et, surtout, la Turquie de notre enfance!
    Le paysage, en dehors de la grotte est magnifique! est ce qu’il n’y a qu’une grotte à voir pour 3632 virages? amitiés.

    Réponse
    • Nat & Dom

      Arno… écoute tu ne peux pas décrire mieux l’ambiance … c’est tout à fait ça… et surtout l’histoire du lendemain! A 100% Asie!!!!

      Réponse

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