Un nuage de poussière… (Namibie/2)

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

12 février 2017

Namibie Étape 1 :
Départ de Windhoek, consignes de sécurité sur les routes namibiennes, premières impressions, premières rencontres, désert grillagé. Fiche technique de l’étape.

Bonjour,

Nous quittons Windhoek sans trop lui accorder d’intérêt. La capitale, située à 1700 mètres d’altitude au coeur du désert Namibien, laisse une impression d’étrangeté. Quelque chose de « déplacé ». Du béton bien propre, des immeubles alignés le long d’avenues taillées à angles droits. Les voies de circulation sont immenses et le trafic peu dense pour une population réduite à 400 000 habitants ( soit 20% de la population totale du pays).

Aucune sensation d’oppression, mais un ressenti bizarre : quelque chose d’impersonnel, de trop neuf, d’artificiel, de « trop bien rangé »! Une ambiance laissée par les ex-colons germaniques qui se méfient encore du peuple originel en se barricadant derrière d’énormes murs ceinturés de barbelés, sécurisés par des systèmes sophistiqués de caméra, de barrières électrifiées, et autres gardiens en faction. Sur les points culminants de la ville, nous cherchons un « ailleurs » et le regard se perd sur les collines du Khomas Hochland qui tremblent dans la brume de chaleur.

La ville s’arrête net, pour laisser la place au désert et à des hordes de babouins capables de déjouer tous les systèmes de sécurité pour dégoter leur pitance dans les frigidaires des maisons les plus huppées de la banlieue.

Un décor de "Mad Max" à la sortie de Windhoek

Un décor de « Mad Max » à la sortie de Windhoek

Un dernier feu rouge … puis un pont rouillé brise l’ambiance aseptisée pour ouvrir notre route sur un décor de « Mad Max », de fin du monde… ou non, plutôt sur l’esquisse d’un nouvel élément.

Nous foulons 45 kilomètres du rare bitume qui existe dans ce pays, puis, nous bifurquons sur notre première « gravel road » (route de gravier), route de poussière, route en tôle ondulée…

C’est parti pour 6800 kilomètres de massages lombaires uniques au monde! Au passage, le dos de Dom préfère le 4*4 sur tôle ondulée qu’une berline sur le bitume, ou qu’un bateau secoué par l’océan!

 

Certains voyages se finissent sur le toit ...

Certains voyages se finissent sur le toit …

Consignes sur la route

À partir de ce moment précis, la copilote a les yeux rivés sur le compteur. Dom a le pied lourd, et a tendance à faire rimer « safari » avec « rallye ». Les routes namibiennes sont « dangereuses ». Larges, on n’y rencontre personne, ou presque! On pourrait croire que tout est permis! Eh bien non! Le loueur nous a prévenus, un « mouchard » dans la voiture contrôle notre vitesse. Les panneaux indiquent que la vitesse maximum est de 100km/h sur gravel, 120km/h sur bitume. Les Namibiens quant à eux ont pour philosophie, « plus ça va vite, moins c’est long! » Ils fendent la poussière de leurs gros 4*4, vous laissant dans un brouillard qui vous force à attendre sur le bas côté que le sable retombe afin d’y voir clair.

Chez le loueur, un panneau sur une voiture accidentée décrit les circonstances de l'accident

Chez le loueur, un panneau sur une voiture accidentée décrit les circonstances de l’accident

Nous ne nous laissons pas influencer par ces pratiques, notre contrat de location est clair : la vitesse maximum autorisée est de 80km/h. Pour les distraits, un rappel est collé sur le pare-brise côté chauffeur. C’est un point essentiel à respecter lors d’un voyage en Namibie.

Les voyageurs de passage sont plus exposés aux accidents que les locaux qui semblent être nés avec un volant dans les mains! Une antilope, un phacochère surgit de nulle part, traverse la route, et le 4*4 se retrouve sur le toit, au mieux dans le bas côté! Un trou invisible du revêtement et la punition est immédiate! Fin du voyage! Retour en avion sanitaire, en plus il nous faudrait rembourser intégralement la voiture au loueur (aucune assurance en Namibie ne couvre les dégâts matériels lors d’un dépassement de vitesse) ! C’est arrivé à un couple de photographes pendant notre séjour. Sortie de route, tonneaux, l’un d’eux éjecté hors de la voiture, l’autre prisonnier de la tôle, tous deux bien mal en point! C’est vraiment trop con…

Échaudés, nous avons scrupuleusement respecté la limitation imposée par le loueur. Ce respect nous a permis également d’épargner les pneus. En 44 jours, pas une crevaison, pas un problème mécanique!

NAMIBIE poussière

Quelle que soit la vitesse, une voiture traîne dans son sillage un nuage de poussière (comme Bip Bip dans les Tax Avery)

À nous les grands espaces !

À présent, que ces consignes sont totalement intégrées à notre quotidien de voyage, nous laissons libre cours à notre curiosité, elle se perd sur une route qui disparaît au fin fond de l’horizon. Un serpent de sable qui s’étire à l’infini. Et si par hasard, une voiture devait surgir, nous repérerions son nuage de poussière à plus de 25km à la ronde. Autant dire que nous avons tout le temps de la voir venir!

Le ciel bleu, limpide, la terre chauffée à blanc, le relief polychrome sont autant d’étonnements renouvelés sans cesse. Il n’y a rien, et il y a tout. Une phrase qui habitera mes pensées tout au long de ce voyage.

VAUTOUR D AFRIQUE

VAUTOUR D AFRIQUE

Aux heures les plus chaudes, l’espace s’envahit d’un sifflement strident, comme si nous longions perpétuellement une scierie. Des grillons? Sorte de cigales? … Partout en Namibie ce sifflement accompagne la mi-journée. Une myriade de papillons blancs voltigent au hasard.

Mais où trouvent-ils donc, dans cet espace aride et surchauffé l’énergie de papillonner ?

Un vautour nous survole, il annonce la première rencontre. Un oryx traverse la route tranquillement, c’est un animal superbe, parfaitement adapté aux conditions désertiques. Je tiens un carnet de route, où je consigne le type d’animaux rencontré et leur nombre… Mais j’avoue qu’au bout d’une dizaine de jours j’ai cessé le comptage des Oryx, springboks, girafes, phacochères… et autres gnous!

NAMIBIE

Un désert grillagé

Un désert grillagé…

Autre sujet d’étonnement : la majeure partie des routes sont cloisonnées par des haies grillagées.

Toutes les terres sont la propriété de quelqu’un : fermier, réserves naturelles privées, parcs nationaux… Étrange couloir, où les voitures sont en prison, tandis que les animaux disposent de territoires si immenses qu’il faut plusieurs jours pour traverser chacun d’eux. Impressionnant travail d’entretien que ces clôtures, et quel investissement ! Ce principe est à la fois protecteur… mais comme toute chose inventée par l’homme, il a ses revers. Ainsi, une antilope, une girafe ou tout animal qui s’échappe d’un territoire, se retrouvera sur la route, et s’il ne retrouve pas un point d’entrée, il mourra de soif, car tous ces territoires protègent non seulement des troupeaux, ou une faune à préserver, mais également l’un des plus grands trésors de Namibie : l’eau!

Pour notre première nuit, nous avons choisi Eningu, à une centaine de kilomètres de Windhoek. Une mise en ambiance dans l’espace africain. Comme tous les ranchs, une barrière définit la propriété. Il faut l’ouvrir soi-même, et la refermer avec précaution, au-dessus de ma tête, comme dans les vieux westerns, une plaque en ferraille grince au vent. Les roues s’enfoncent dans un épais sable rouge, la route molle nous conduit à un « coeur de village », où les contrastes de verts, de bleus et de rouge partagent sans nuances l’espace.

Ça y est, nous sommes entrés dans le Kalahari!
À suivre …

Namibie

Eningu, le désert du Kalahari

Fiche technique de l’étape

Eningu Clayhouse lodge

Nous passons la première nuit dans du « dur », et non en tente.
Un lodge à une centaine de kilomètres de Windhoek, environ 70 kilomètres de l’aéroport.
Cette option nous a permis de faire les courses tranquillement le matin à la capitale, puis de ne pas stresser sur la route et de respecter les limitations de vitesse, tout en arrivant dans l’après-midi sur le site.
Nous sommes déjà dans le vif du sujet : couleurs rouges du Kalahari. Peu d’animaux au point d’eau.
Une bonne étape de transition. On y mange bien. Les chambres sont spacieuses et d’un style ethnique comme on en rêve.
Clayhouse, signifie « maison d’argile », le lodge est entièrement construit de matériaux locaux et « écologiques ».
Situé sur la piste D1471 à environ 45 km de Dorbadis.
Après le portail, il reste 5 km sur piste de sable rouge.
site : http://www.eningulodge.com/index.php
GPS : 22°46’50.47″ Sud 18°01’03.03″Est

 

Eningu Clayhouse Lodge Nambie

Eningu Clayhouse Lodge

NAMIBIE ORYX

Sur les pistes on rencontre avant tout des animaux (Notre premier Oryx)

 

Namibie girafe

Notre première girafe! Nous sortons de la voiture comme des fous pour la photographier. Elle est intriguée !

 

NAMIBIE phacochere

Pumba traverse la piste nonchalamment !

 

NAMIBIE autruches

Nous ne comptons plus les autruches qui s’éparpillent à notre passage

 

Namibie_la longue route

Trouver de l’ombre sur la piste, une gageure !

 

Namibie_ republicains sociaux (1)

Un républicain social, ce n’est pas un animal politique (!) mais un bâtisseur hors pair !

 

Namibie_ republicains sociaux (2)

Les républicains sociaux s’associent pour construire des nids gigantesques

 

NAMIBIE 2M DHABITANTS

La Namibie compte un peu plus de 2 millions d’habitants, sur un territoire de 2 fois la France… Dur, dur, pour se faire des amis !

 

Namibie_Eningu Clayhouse

En poste pour notre première observation animalière !

 

Namibie Art Afrique (1)

Avant d’arriver en Afrique, l’art africain m’était hermétique, à présent, … je ne peux plus m’en passer !

 

Namibie Art Afrique

que du bonheur : art africain !

 

NAMIBIE COUCHER DE SOLEIL SAVANE

Coucher de soleil, notre premier, dans le Kalahari

Plus de photos dans l’album (cliquez pour agrandir chacune d’elles) et une vidéo en fin de blog

 

Vidéo sur notre chaîne Youtube

À plus, pour la suite de notre Odyssée dans le désert
Nati et Dom

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6 Commentaires

  1. Doucet

    MAGNIFIQUE …REPORTAGE que je vais suivre avec passion ..un de mes rêves de voyage que je ne pourrai jamais réaliser ..!!

    Réponse
  2. frejaville

    J’aimerai que tous les animaux des zoo rejoignent ce merveilleux paradis que tu nous comte et photographie avec tant de talent, merveilleuses images …. BRAVO à tout deux..

    Réponse
    • Nat & Dom

      Merci Dany, oui… difficile après un tel voyage de voir des animaux en cage…

      Réponse
  3. Véronique

    Bonjour et bravo pour votre magnifique carnet de voyage! Nous préparons un voyage (bcp plus modeste!) en Namibie pour Noël 2019: Kalahari nord, Namibrand, Swakopmund, Damaraland, Etosha sur 17n donc en prenant notre temps.
    J’aimerais savoir si les matelas des tentes sur le toit sont corrects (nous sommes un peu rouillés & déjà « rhumatismeux » à 52 & 50 ans …)?
    Par ailleurs, nous aussi détestons les villages zoo d’ethnies car nous sommes très gênés de les déranger, de les polluer. Que nous conseillez-vous? aller qd même chez Marius? Et concernant les Sans: où en rencontrer avec le moins de dommage possible pour eux (Kalahari? Damaraland? Etosha?).
    D’ailleurs à ce propos je n’ai pas vu d’article sur Etosha: peut-être ne l’avez-vous pas encore mis en ligne 😉 ?
    Merci encore pour ces images fabuleuses et vos commentaires pleins d’humour.
    Véronique

    Réponse
    • Nat & Dom

      je vous répondrai par mail. Oui Etosha arrive, ce n’est pas encore mis en ligne j’en publie un ce jour. Le premier d’une série de 4 épisodes. Merci de votre message

      Réponse

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