PERTURBATIONS DANS LE CHRONO

Le voyage de Nat et Dom
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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

8 juin 2012

Je réédite ce message, sans les fautes d’inattention d’hier. Veuillez me pardonner!
Quoiqu’elles soient impardonnables!

Bonjour,

Je sais que parmi vous, il est quelques professeurs de mathématique, amis des chiffres qui jonglez avec la logique. Que tous ces cartésiens convaincus me pardonnent les lignes qui vont suivre ! Mais, je dois vous avouer une faiblesse du Mouss’. Faiblesse qui prend des proportions exagérées avec l’âge et les conditions actuelles.

Vous l’avez compris, je ne suis pas « chiffres » du tout ! Je suis lettres ! Cette préférence me laisse perplexe, voire démunie depuis que nous avons franchi la ligne de changement de date et la longitude de 180°.

Le premier souci que je rencontre est le décalage horaire. Depuis huit ans, nous reculions sur le chrono. Nous grignotions fuseau par fuseau ces heures qui nous mettaient en retard par rapport à nos familles. Au paroxysme du processus, la Polynésie avec un décalage de 12 heures. J’appelais ma petite maman à mon réveil pour lui souhaiter bonne nuit.

C’est le décalage le plus pratique.
Inutile de se creuser les méninges: Il est 7 heures du matin à bord, quelle heure est-il en France? 19 Heures !
Facile !

Et puis, nous avons avancé dans l’ouest, et traversé la fameuse ligne de changement de date, ce qui nous a subtilisé d’un seul coup le jour que nous avions gagné petit bout par petit bout !

Ancrés dans un raisonnement de « retard », à partir de Wallis nous étions les premiers au monde à nous réveiller. En soi cela ne change pas grand-chose, me direz-vous. Hé bien moi, ça m’a tout perturbé !

Si j’appelle ma petite maman le dimanche 3 juin au matin pour lui souhaiter une bonne fête des Mères, non seulement je la réveille, mais en plus c’est samedi soir pour elle ! Mes copines de Polynésie n’ont que 3 heures de décalage avec moi. Quand il est 15 heures à bord, il est 18 heures chez elle, mais elles sont la veille ! Comment leur souhaiter un bon dimanche sans reprendre le boulier compteur? Et nos amis du Québec? Se creuser les méninges pour ne pas manquer la vacation radio de 7 heures du matin (heure de Montréal) du Réseau du Capitaine sans laquelle nos traversées auraient tristes mines.

Là où je pète un câble (pardonnez-moi l’expression) c’est dans l’interprétation de la météo. Depuis toujours c’est le Mouss’ qui prend la météo via les divers moyens de communication que nous possédons. Je résume le tout, et Dom en fait sa sauce pour prendre les décisions de navigation. Certaines météos (rares) sont données en heures locales. Mais la plupart d’entre elles doivent être lues en heures UTC (Universal Time coordinated) que l’on nomme aussi heure Tu/GMT (heure de référence du méridien de Greenwich). Bref, huit ans d’habitude à lire la météo en x UTC, donc x heures de retard sur Greenwich. Et là, d’un coup, ma météo d’aujourd’hui c’est celle d’hier !

Pitié pour les Mouss’ handicapés du calcul!!!!
Pour obtenir les sueurs froides du même Mouss’, ajoutez à cette gymnastique les pays qui ne se callent pas sur un fuseau horaire, mais sur un demi-fuseau. Ils se retrouvent avec la particule bien embarrassante de l' »et demi » sur leurs horloges. C’était le cas des Marquises (impossible de mettre les ordis à l’heure, monsieur Windows n’a pas édité ce cas de figure gmt-10.5)

Pour compléter mon brouillon de neurones, lors de cette dernière navigation nous sommes passés du 180°W au 180° E. (vous l’aurez certainement remarqué dans les positions que je donne quotidiennement). Depuis notre départ, nous incrémentons au rythme de notre avancée des degrés à nos longitudes. C’était l’ascension de la montagne, jusqu’au sommet 180. Ce niveau atteint, plus nous avançons, plus nous régressons dans les degrés de longitude. Pour autant pouvons-nous dire qu’à présent nous descendons le flanc Est de notre planète?

Mes pauvres neurones habitués à additionner doivent à présent se résoudre à la soustraction. Et la gymnastique revient lors des requêtes météo. Cela donne à bord : « donc chéri, tu veux quoi comme point de référence pour les prochaines prévisions? »…

Ouf ! Heureusement qu’il reste à bord une tête froide et cartésienne et vous comprendrez pourquoi je surnomme Dom « mon boulier compteur ».
Comment vivre sans lui?

A plus, pour d’autres nouvelles du bord
Nat et Dom
www.etoildeleune.net

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