NAVIGATION VERS WALLIS position et conditions

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

5 mai 2012

Position : 14:54.08s 158:10.67w
position à 8h30 locale ( 18h30 UTC ou 20h30 en France)
Distance restant à parcourir : 1056 milles nautiques
Distance parcourue depuis le départ : 434 milles
Cap suivi : 270
vitesse du bateau : 5 noeuds

Conditions:
Panne de vent, le ciel se dégage et le soleil revient par de larges bandes d’éclaircies
Houle longue de 2 à 3 mètres

Bonjour chers amis du voyage,

Dans la journée du 4 mai, le vent nous a progressivement lâchés. Nous laissant pantelants au milieu d’un gros cercle d’eaux mouvantes. Incroyable la respiration Pacifique! On disparaît dans des houles longues, et puissantes, rétrécissant l’horizon autour de nous. Celui-ci est encore bien chargé et laisse à parier que nous allons encore devoir batailler avec les orages dans la nuit prochaine (nuit de vendredi à samedi). Selon prévisions météos, après cette deuxième nuit, nous devrions trouver des vents de NNW, ce qui nous fera naviguer au près, (étrave à 60° du vent). Par petit temps, tous les voiliers préfèrent le près au portant. Les allures de largue (soit le portant, vent arrière), lorsque le vent n’appuie pas les voiles dans une houle néanmoins présente, ressemblent à une vraie leçon d’équilibriste.

Au moment où je vous écris (4h de l’après-midi vendredi), une grosse barre de Cumulo-Nimbus entrave l’horizon. Ils montent à la verticale, dans des teintes anthracite, laissant voir un océan aux nuances marbrées sous un rideau épais d’eau. Dire qu’à terre j’adorais voir les orages. En mer, Dom et moi, nous détestons cela, surtout lorsque notre mât représente l’unique paratonnerre à des centaines de milles à la ronde. Ha non! Nous n’aimons pas cela.

Pour parer tout danger à l’approche de ces grosses bêtes nous éteignons tout ce qu’il est possible d’isoler en matière électronique. Mais nous avons néanmoins besoin de certains instruments pour nous repérer, et restons vulnérables. Par contre, le bateau étant en alu, nous formons une véritable cage de Faraday. Ce qui n’est pas le cas des bateaux plastiques qui se sont parfois trouvés en très mauvaises postures au milieu des orages.

Bon nous verrons tout cela demain samedi.

Et « demain » le soleil se lève aussi. Je vous écris du cockpit, le soleil vient de disparaître dans un épais voile de nuages. Hier soir, comme je vous l’écrivais plus haut, nous étions face à une ligne d’orage. Si la nuit précédente nous avions assez de vent pour les éviter par d’incessants changements de cap qui nous ont fait naviguer en zigzags, au moment du coucher, nous naviguons au moteur et décidons de chercher « une porte ». Si nous suivons notre cap, il est certain que nous fonçons droit dans le plus gros des orages, par contre sur la partie tribord, il nous semble que les nuages sont moins noirs. Comme dit la chanson de Goldman, entre gris clair et gris foncé, nous choisissons le clair. La densité nuageuse se referme sur nous. Pas de belles couleurs de couchant, mais des grosses pluies. L’étau des orages se referme sur nous. Au diable le jeu de cache-cache, nous décidons de reprendre notre route, plein ouest : le chemin le plus court pour abréger les risques. Encore une
fois, la chance est avec nous, tandis que la foudre tombe au sud et au nord, nous regagnons des cieux plus cléments. A 22 heures nous renvoyons le génois sous un ciel pâle que la lune tente d’éclairer de toute son énergie.

A 3 heures le vent nous abandonne à nouveau, nous redémarrons le moteur et avançons depuis sous « voiles mécaniques ». Le bateau a de la réserve : 850 litres de gasoil soit de quoi traverser tout un océan. C’est une grande première, car depuis le début du voyage nous n’abusons pas de la mécanique privilégiant la voile et attendant parfois le vent au milieu du grand cercle d’eau. Mais là, … on a préféré s’échapper !

Avec tous ces changements de temps, le moral de l’équipage est bon. Finalement ça nous occupe! Et puis ce matin, pour se faire pardonner de tous ses écarts, le ciel nous a offert l’un des plus longs et des plus beaux levers de soleil que nous ayons vu au large. Des troupeaux de nuages passant du mauve à l’orange, laissant une bande le feu jaillir de l’horizon et éclairer d’un beau rose tendre des cumulo-nimbus qui ne nous concernent plus!
Spectacle magique!

A plus, pour d’autres nouvelles du bord
Nat et Dom

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