14:08.75S 164:51.33W
position à 15h30 locale le 8 mai ( 1h30 UTC ou 3h15 du lendemain matin en France)
Distance restant à parcourir jusqu’aux Samoa: 330 milles nautiques
Distance parcourue depuis le départ : 830
Cap suivi : 270°
vitesse du bateau : 6 noeuds
Allure : travers bâbord amure, grand voile le levée

Conditions :
Houle courte de sud ouest dominante de 4 mètres et plus
Vent 20 noeuds Sud Sud Est
Ciel encombré, beaucoup de mini système dépressionnaires

Bonjour chers amis du voyage,

Vous allez croire que je me dégage de mes travaux de blog, mais… nous avons été passablement occupés depuis ce matin (8 mai) 3 heures et ce jusque 15 heures! Après une journée splendide hier, des conditions pratiquement idylliques où on pouvait dormir dans le carré, laissant hublots ouverts pour aération (rare!) nous sommes passés à des conditions plus musclées.

A trois heures du matin, j’étais de veille et j’ai dû réveiller Dom, un orage sévissait sur notre tribord. Il grognait, grondait et illuminait de flashs incessants l’horizon. Décision est prise de quitter notre route, vers le sud pour l’éviter. Jusqu’au lever du jour, nous parvenons à esquiver sa foudre. Au petit matin, nous nous retrouvons dans un ciel sale, une mer « bordélique », (excusez du terme, je n’en ai pas d’autres). Le vent nous abandonne, une fois de plus, mais nous ne comprenons pas le désordre des vagues, il en vient de partout, et si hautes qu’elles finissent par faire décrocher le pilote automatique. Ça aussi c’est une première!!!

Nous reprenons rapidement les choses en main. Affalons tout, moteur démarré, pour affronter le rodéo. Le pilote retrouve ses esprits, c’était une mise en alerte tout à fait normale vue les conditions. Le vent se lève, nous ne pouvons persister vers une route sud, le système orageux nous barre la route, et le soleil providentiel, perce une trouée très très loin au nord. Quand je dis, loin, c’est vraiment une lueur imperceptible. Nous faisons route au nord, tandis qu’un vent d’ouest de vingt noeuds lève sur le courant portant à l’ouest un clapot qui s’additionne à la houle ambiante. Je vous le dis : quand elle est comme ça, elle n’est pas belle du tout!!! Et on peut dire « j’aime la mer »… ben je la préfèrerais vue du bord!

Nom de nom!!!

Elle nous en fait voir des montagnes et des crêtes! Notre chance est que le système s’évacue lentement vers le sud-ouest. Enfin vers 13 heures nous gagnons des vents à dominante sud, qui nous indiquent que nous sommes passés au nord du cadran NW du système… Peu à peu, il nous lâche, jusqu’au moment où je vous écris (agitée du bocal! Vive les antidérapants sous les ordis!). Pour autant je pense que nous n’avons pas fini avec le mauvais temps. Le ciel n’est pas très propre devant. À vrai dire, comme les prévisions météo sont complètement dans les choux pour aujourd’hui, nous nous dirigeons à l’instinct! Selon ce qu’on voit.

Décision a été prise de relâcher aux Samoa. Nous y trouverons du gasoil détaxé, de quoi faire relâche et voir si on ne peut attendre des cieux plus propices à une navigation de « plaisance ».

Non, décidément le Pacifique n’est pas un long fleuve tranquille. Voulez-vous que je vous fasse une confidence? Je n’ai qu’une hâte : le quitter! Il paraît que l’Indien est un gentil, un vrai de vrai LUI!

Haut les coeurs!!!! Il reste combien de milles avant la sortie???
Ouf!
A chaque jour suffit sa peine, et … ne vous inquiétez pas, dès que le soleil revient, que les menaces se font plus sourdes, que le bateau ronronne et court sur les vagues, on oublie tout et on et reparti pour un tour!
Ben oui!!!
Cela s’appelle un « régime d’alternance », pour ça en France on est champion! 😉

A plus, pour d’autres nouvelles du large que j’espère moins mouvementées!
Nat et Dom