NAVIGATION de BORA à MOOREA

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

7 janvier 2012

Position : 17:29.4032s 149:51.1002w

Bonjour,

Partis de Bora Bora mercredi à 9h30, nous sommes arrivés dans la baie d’Opunohu à 21h jeudi, soit 36 heures de navigation pour 135 milles nautiques. OK, pour ceux qui calculent vite cela fait une moyenne de 3.5 noeuds de vitesse. D’aucuns nous diront que c’est lent, voire très lent, qu’en dessous de 4 noeuds, il vaut mieux remiser nos grandes ailes blanches et allumer le moteur. Ben non ! Pas nous, et surtout pas pour 135 milles nautiques. On ne nous refera pas, nous sommes trop vieux, depuis trop longtemps sur l’eau… (Je vous la fais à la « vieux de la vieille » aujourd’hui ;-)…

Notre grande aile blanche de l’avant s’ébat mollement sur son étais, tandis que la grand-voile, soutenue par ses lattes a meilleure tenue. Au départ de Bora l’océan est gentil, pas un vrai tapis roulant comme l’Atlantique ou la Méditerranée savent le faire. Non, là il ne faut pas rêver ! Le Pacifique, il lui suffit de 10 à 15 noeuds pour bouillonner. Il est comme ça ! Mais ce qu’il nous a offert au début de la nave est hautement satisfaisant. Le vent léger, mais régulier nous a permis, au sud du lagon de Bora, d’éteindre le moteur. Ha ! Retrouver le large, les yeux plantés dans le sillage et regarder Bora s’éloigner. En réalité, nous avons eu tout le temps nécessaire pour saisir toute sa dimension, les moindres détails de sa célèbre montagne… et même d’observer un phénomène de miroitement de sa couleur lagon dans les nuages ! Féérique ! L’émeraude du lagon se reflète dans les nuages qui s’étirent au large et viennent titiller notre mât, pour nous fournir l’ombre salutaire qui garde notre cockpit à la bonne température, tandis que nous laissons de chaque bord du nuage, les rayons du soleil courir sur l’horizon sans nous griller la couenne !
Un amour de navigation !

Sur Bâbord, Taha’a et Raiatea grandissent peu à peu. Dans leur chenal commun, une succession de grains a l’extrême bonté d’y rester, nous offrant le spectacle d’arcs-en-ciel timides. Le soleil décline, il s’abîme sur l’horizon, et donne sa représentation nocturne de ses teintes les plus chaudes. En ligne de mire, une barre de nuages très caractéristiques. Nous savons ce qui nous attend. Une dépression court vers nous, elle arrive des Cook, et c’est elle qui nous fait cadeau des vents portants sur ce parcours qui devrait s’effectuer nez au vent.

Pour l’heure ces dons de Zéphyr sont cadeau… Mais nous savons qu’ils sont corrompus, dès samedi nous aurons à faire le dos rond !
Mais chaque jour en son temps. Pour l’heure nous bénéficions de conditions clémentes, nous avons tout le temps de vivre au rythme de ce que l’océan nous donne.

La nuit est merveilleuse, petite houle, petit vent, les étoiles et la lune !

Au matin, le ciel est gris, la « dep » poursuit inéluctablement son chemin vers nous. Elle sème des grains partout sur notre disque rond qui s’est passablement agité, mais cela reste tout à fait gérable, sauf pour ce pauvre génois ! Quelle allure il a ! Il valdingue d’un bord sur l’autre… Nous finissons par le rentrer pour ne garder que la grand-voile qui se tient mieux. Le vent toujours léger (6 noeuds, 12 en rafales !) ne nous soutient pas suffisamment dans la vague

Un grain, très correct, très zen à l’extrême obligeance de nous raser la jupe arrière sans nous mouiller, mais en fournissant des vents de 20 noeuds. Nous renvoyons le génois, notre Etoile file, elle passe d’une vague à l’autre, semble l’effleurer, sans plus aucune embardée… Mais ce plaisir est de courte durée, le grain passé, il gâche le vent qu’il a engendré, et nous laisse pitoyables, voiles battantes. Dans l’après-midi, une brise légère nous permet de continuer voiles en ciseau jusqu’à Moorea.

Nous atteignons Opunohu à la nuit tombée, les traces du GPS nous aident formidablement, car il manque la balise rouge de l’entrée. Nous nous faufilons entre les bateaux au mouillage (nous avons perdu l’habitude de la cohabitation, les îles sous le vent sont moins fréquentées).

Nous jetons deux ancres, assurons le mouillage en prévision de ce qui nous est annoncé !
A plus pour d’autres nouvelles des îles
Nat et Dom
Nat&Dom

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