J’ai failli vous faire :
« Montbolo à vélo, c’est rigolo. » Rassurez-vous, malgré l’élan qui nous pousse vers Montbolo, je vais m’abstenir de chanter. En route pour un village où les afflictions semblent s’évanouir depuis la nuit des temps, et où, d’un seul regard, mer et montagne s’offrent à nous.
D’un souffle, les soucis s’y éclipsent
Une route… aérienne!
La route qui mène à Montbolo semble aérienne, survolant des panoramas magnifiques. Elle zigzague entre chênes-lièges et chênes verts, dévoilant les Gorges du Mondony qui escaladent les massifs frontaliers, ou encore le Vallespir, s’étirant jusqu’au clocher d’Arles avant de se perdre vers Prats. Au printemps, le parfum des genêts nous accompagne ; l’été, le vent chaud attise notre soif d’arriver ; l’hiver, le froid aiguillonne notre avancée ; et l’automne, c’est la saison de s’arrêter pour cueillir les fruits de la nature.
Le balcon du Vallespir
Montbolo dégage à chaque visite un bien-être et une paix qui se renouvellent sans cesse. Petit et ramassé autour de son clocher, le village s’ouvre sur un point de vue exceptionnel.
Depuis le jardin qui surplombe la mairie et l’église, le regard s’étend jusqu’aux confins du pays, vers le massif des Albères, qui forme la ligne frontalière entre la France et l’Espagne. Le Roc Saint-Sauveur et le Roc de Frausa, deux sommets emblématiques de ce massif, se dessinent à quelques kilomètres seulement, à vol d’oiseau.
À l’est, le regard porte jusqu’à la mer Méditerranée et les plaines du Roussillon. À l’ouest, en grimpant jusqu’aux Antennes, un chemin dévoile une vue magistrale sur le massif du Canigou.
Ici, tout est réuni ! Les univers de la mer et de la montagne se rejoignent en un seul et même horizon.
Escapade dans le temps
Puisque nous sommes aux pieds de l’église Saint-André, profitons de l’ombre d’un banc pour remonter le temps. Montbolo a accueilli ses premiers habitants il y a 4 000 ans avant Jésus-Christ. Ils y ont laissé quelques outils, au plus grand bonheur des archéologues du XXe siècle. Entre -3500 et le Xe siècle, les lieux gardent le silence : bien que le Vallespir subisse tour à tour l’hégémonie des Celtes (-500), des Romains (-121), des Wisigoths (Ve siècle) et des Sarrasins (739), personne ne laisse ici d’héritage pour les visiteurs futurs.
En 811, c’est Charlemagne qui réveille ce bel endormi en repoussant les Sarrasins vers la région de l’actuelle Barcelone. Des pionniers venus du nord de la France s’installent dans ces territoires nouvellement conquis. On imagine volontiers Montbolo attirant les regards, avec son balcon naturel qui, en ces temps troublés, permet de « voir venir. »
Immunité intemporelle
Puis, en 993, l’église fortifiée Saint-André est consacrée, marquant la première mention officielle du village. D’architecture romane, elle enchante les historiens. Entre le XIe et le XIIe siècle, le village s’établit lentement. Blotti sur les contreforts du Canigou, Montbolo échappe aux troubles qui secouent la région, aux révoltes et aux invasions espagnoles. Les siècles défilent, mais le village traverse les époques comme un « long fleuve tranquille. »
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Réchappé du bal des Sorcières…
Les Catalans aiment leurs histoires de sorcières (la bruixa, prononcez « brouche »). Tantôt bienveillantes et porte-bonheur, tantôt malfaisantes, elles peuplent les contes et légendes qui tissent l’imaginaire de cette région. Chaque année, le 30 juillet, la procession de la Rodella part de Montbolo et descend vers Arles-sur-Tech pour honorer les Saints Abdon et Sennen, ceux qui mirent un terme aux plans maléfiques de deux sorcières, empêchant un orage destructeur de s’abattre sur Montbolo.
L’histoire remonte à 1465, lorsque Noguer de Gasnach, un berger de Montbolo, fut pris dans une tempête au col de Formentere. Alors qu’il se réfugiait sous un rocher, il entendit deux voix s’élever. Deux sorcières tentaient de déclencher l’orage pour frapper Montbolo. Mais, selon la légende, Abdon et Sennen leur barrèrent la route et les forcèrent à rebrousser chemin. Depuis, chaque année, un énorme cierge est fabriqué à Montbolo et transporté à Arles-sur-Tech pour honorer les saints. L’année suivante, des répliques miniatures de ce cierge, façonnées à partir de la cire fondue de l’année précédente, sont allumées pour éloigner les orages, si elles sont allumées à temps.
Par des cieux tourmentés, nul doute que les sorcières tentent encore d’amener l’orage sur Montbolo…
Montbolo préserve sa tranquillité intemporelle, entre ses panoramas grandioses et ses légendes envoûtantes presque murmurées. La mer et la montagne se fondent dans un seul horizon, tandis que le village, discret et serein, abrite son riche héritage. Là, l’air semble plus pur, et l’on se laisse porter par la magie de cette nature merveilleuse, accessible à tous. Il suffit d’enfourcher un vélo ou de chausser ses baskets pour découvrir cette richesse, un véritable cadeau offert sans contrepartie, un émerveillement à portée de pied.
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Itinéraire à vélo
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Des panoramas sublimes vous attendent..
++++ on le refait quand tu veux