Llanca-Cami de Ronda_Collier de Lumiere Du Littoral

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

18 novembre 2024

Au fil du Camí de Ronda, entre Llançà et Port de la Selva, la côte catalane dévoile ses trésors. Falaises sculptées, plages secrètes et végétation méditerranéenne composent un décor intemporel. À chaque pas, les vestiges d’un passé riche, des bunkers discrets aux phares inspirants, racontent l’histoire tumultueuse et poétique de cette région baignée de lumière.

Douceur automnale

&

sérénité au bord de l’eau

Une Parure pour les Rives Catalanes

Au départ du port de Llançà, El Camí de Ronda offre une promenade merveilleuse le long d’un sentier littoral soigneusement aménagé. De nombreux escaliers jalonnent le parcours, ajoutant une touche « cardio » à cette balade. En cette mi-novembre, le soleil et la douceur s’invitent au rendez-vous. Partout, les fleurs diffusent une note printanière. La côte déchiquetée oscille entre falaises et plages intimes, baignées d’eaux cristallines déclinant toute une palette de bleus. La sérénité automnale se révèle dans chaque rayon de soleil, et la lumière caresse les reliefs, en sculptant leurs contours avec élégance.

Le chouchou d’Apollon

Tout le bord de mer s’enrichit d’une végétation méditerranéenne où le tamarin de Grifeu règne en maître. Originaire de la Méditerranée orientale, cet arbre, qui peut atteindre 6 à 8 mètres de haut, s’est étendu jusqu’en Angleterre et au Sahara. Au printemps, il enveloppe la côte de ses fleurs blanches ou roses, lui conférant une aura féérique.

Parfaitement adapté au littoral, il tolère les sols salins et puise l’eau souterraine grâce à ses racines profondes. On raconte d’ailleurs qu’il était l’arbre préféré d’Apollon.

Une histoire mouvementée

La pointe du port de Llançà abrite l’ancien îlot d’El Castellar, autrefois séparé du village par quelques mètres. Ce site a toujours occupé une place particulière dans l’histoire de la région. Les nombreux vestiges qu’il recèle témoignent de son importance depuis l’âge du Bronze final. Poteries, ornements et sépultures datant du Xe au VIIe siècle avant J.-C. y ont été mis au jour. L’époque médiévale y a laissé son empreinte avec des tours de guet, tandis que le XXe siècle a vu l’ajout de bunkers enfouis dans la roche, dont les entrées sont encore visibles aujourd’hui.

Forteresses de Fer et de Béton : Titans inutiles

La côte catalane est jalonnée de ces bunkers, vestiges de l’époque franquiste. Construites dans le cadre de la « ligne P » pendant la Seconde Guerre mondiale, ces fortifications étaient censées défendre la péninsule ibérique contre une éventuelle invasion maritime, aérienne ou terrestre. Un projet titanesque qui, au final, n’a jamais servi, sinon à dénaturer le paysage. Tous ces bunkers partagent une même architecture : des structures de fer et de béton camouflées avec des matériaux locaux pour se fondre dans le relief. Celui de l’îlot d’El Castellar, connu sous le nom de bunker « Argilera » (1944-1949), reste discret, dissimulé sous un amas de roches locales.

Le Phare de s’Arenella ponctue cette jolie journée en bord de mer

Le phare de Punta s’Arenella, situé sur le sentier côtier entre Port de la Selva et Llançà, tire ses origines d’une tour de guet médiévale, érigée pour défendre la côte catalane contre les Sarrasins et les pirates. En 1397, la menace persistante poussa les habitants à fortifier l’église Saint-Sébastien, transformée en bastion.

À la fin du XIXe siècle, les préoccupations se déplacèrent vers la sécurité maritime, et en 1891, la construction d’un phare fut réclamée. Après plusieurs hésitations, le site actuel fut choisi pour sa visibilité, malgré l’exposition au vent du nord. Le phare fut finalement inauguré en 1913, assurant un guidage lumineux distinct avec des éclats blancs réguliers.

Durant la guerre civile espagnole, en 1937, des batteries militaires y furent installées, et la lumière du phare cessa parfois de fonctionner. Après la guerre, l’endroit fut marqué par la présence de casernes et de mines, certaines ayant explosé à proximité. En 1999, le poste de gardien fut définitivement supprimé.

Aujourd’hui automatisé, le phare reste un symbole, ayant même inspiré la prose poétique de J. V. Foix, fidèle à ses étés à Port de la Selva.

Entre beauté sauvage et héritage historique, cette balade sur le Camí de Ronda invite à contempler la richesse naturelle et culturelle de la côte catalane. Une insitation à ralentir, à observer et à se laisser porter par la douceur méditerranéenne.

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2 Commentaires

  1. Dany Frejaville

    Merci pour ces images sublimes et l’histoire de ce coin de paradis toujours si bien racontée, mi novembre un temps magnifique !

    Réponse

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