Le bateau de ma vie

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

25 juillet 2014

Bonjour

Aujourd’hui 25 juillet, cela fait exactement un an que nous avons quitté l’Etoile de Lune. Ce jour-là j’ai été aussi triste que si j’avais perdu mon ami le plus cher. Il nous a fallu choisir d’arrêter ce mode de voyage. Après le départ, j’ai vécu des semaines de profonde déprime. C’est bizarre, cette relation qu’on entretient avec un bateau. Bien immobilier pour les uns, compagnon de voyage pour les autres. Nous ne nous sommes jamais comptés parmi les « marins », les « aventuriers ». Nous sommes des voyageurs, un point c’est tout. La voie océanique était la voie royale pour satisfaire la curiosité du monde. Elle permet de rallier des escales hors des sentiers battus, et pour cause, de sentier, il n’en existe pas sur l’eau. La liberté n’est pas tout à fait le maître mot de ce type de voyage, qui dépend des conditions météo, qui parfois font payer un lourd tribut, financier, d’angoisse, ou de mobilité. Et le deuxième facteur empêcheur de liberté est « les formalités ». Ces règles éditées par chaque pays, pour faire de chacun de nous des ouailles à rentrer dans le rang!

Cela dit, outre les clichés que la vie de bateau entretient encore dans l’imaginaire de beaucoup d’entre vous. C’est un fabuleux mode de voyage. J’ai eu la chance d’avoir le meilleur capitaine, capable de ménager sa monture, de réduire le facteur risque au maximum. Et pourtant, il vous le dirait lui-même, sans son moussaillon, jamais il n’aurait pris la mer, jamais il n’aurait acheté de bateau. Dom est dilettante, il aime la tranquillité, le voyage, mais sans toutes les contraintes du bateau. Et pourtant il les a assumées avec brio. Méticuleux, ne laissant jamais rien au hasard pour que le bateau soit toujours au top.

Le coût de la vie de bateau, la santé ont décidé que nous arrêtions de mode de voyage il y a un an. Si l’on m’avait dit qu’un an après je serais capable d’écrire à ce sujet, j’aurais répondu : « vous êtes fou, je suis désespérée… je ne veux plus en entendre parler, pour ne plus souffrir ». La blessure du départ a été vive… Très vive! J’estimais avoir vécu mes 10 plus belles années, et que rien plus ne m’attendait sur cette belle Planète. DSC00309

C’est sans compter l’imagination de Dom, qui m’a ramenée au fenua, ma Terre de coeur, pendant 7 mois, et qui, à présent, me fait découvrir sans bateau, mais avec autant de passion l’Indien. Un autre moyen de voyage que nous inventons. Une manière de vivre partout, comme si nous vivions quelque part. Et ce n’est pas si mal.

En tout cas ce soir, je veux rendre hommage à celui qui nous a accompagnés pendant presque 12 ans : L’Etoile de Lune. Mon fiancé des mers, qui porta si brillamment le nom de notre gardienne : Lune, qui nous protégea contre vents et océans.

Nat et Dom dans l’Indien
http://etoile-de-lune.net/accueil/index.php

Dans la galerie de photos, les derniers instants de vie avec notre Etoile. Son départ pour l’Australie, sans nous, depuis Nouméa. Nos derniers préparatifs de départ à Brisbane. Laissant l’intérieur comme nous l’avions trouvé. Retirant notre âme, pour laisser place à celui qui désormais prendrait soin d’elle. Le dernier coucher de soleil.

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