L’arche de Noé : Etosha rassemblement de 60 éléphants (épisode 3)

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

29 juillet 2018

Au programme :  En arrivant à Aukokuejo, nous grimpons à la tour de garde, du sommet de celle-ci, nous voyons une colonne d’éléphants se diriger vers le plan d’eau du camp. Vite, vite nous dévalons les escaliers de peur de rater le spectacle . En réalité, les éléphants se sont donnés rendez-vous et plus de 60 pachydermes défileront autour du plan au cours de l’après-midi. Une féerie éblouissante !  

 

Bonjour,

C’est inoubliable ! 

 

Lorsque nous arrivons au plan d’eau, déjà une dizaine d’éléphants s’abreuvent, se douchent. Mais au loin, nous apercevons toute une troupe qui en rang bien organisé se dirige vers nous. Ces premiers arrivants nous offrent le spectacle de mamans menant leur petit entre leurs pattes, leur donnant la tétée … Les petits s’éclatent dans l’eau, et remuent maladroitement, perdent l’équilibre, toujours sous la surveillance des plus grands. Une cohésion de groupe émouvante. Plus tard d’autres familles arrivent, chacune par leur chemin. Toutes communiquent entre elles, les jeunes se retrouvent et jouent à s’asperger d’eau, de sable. Les jeunes mâles testent leur force, sans pour autant arriver jusqu’au combat. Certains couples se forment. Un patriarche guette au loin toute cette gentille pagaille. Il attend que chacun des groupes se retirent. Mais il devra patienter plusieurs heures. Car nous passons tout notre temps en compagnie de ces familles depuis midi jusqu’au coucher du soleil. Elles évoluent à quelques mètres de nous, un muret de pierre nous sépare d’eux. Nous pouvons en toute sécurité les photographer, observer leur comportement social. Nous savourons notre chance !

 

Lorsque le dernier groupe se retire, il passe près du patriarche resté là en bordure de savane. Il nous semble que chaque membre de cette famille va vers lui, le salue, lui rend hommage, tous jusqu’aux plus polisson des adolescents honorent le patriarche, baissant la tête devant lui, offrant son front, comme pour y recevoir un baiser. 

 

Voici, en photos le déroulement de cette après-midi magique ! (cliquez sur les photos pour les agrandir dans une nouvelle fenêtre). Les infos que vous retrouverez en commentaire ne concernent que les Loxodonta africana (éléphants d’Afrique) et non l’éléphant d’Asie (Elephas indicus). Ce dernier extrêmement rare à l’état sauvage recouvre d’autres caractéristiques, il est notamment beaucoup plus petit. 

 

En route pour une après-midi éléphantesque ! 

 

Il est midi, une dizaine d’éléphants boivent en chœur, tandis qu’une famille s’approche en rang serré.

 

Les autres herbivores, girafes, springboks, oryx devront céder leur place. Ils attendront patiemment leur tour tout au long de l’après-midi.

 

Il n’est pas rare de voir une femelle s’occuper de petits d’âges différents, ce ne sont pas forcément les siens. Elle est la nounou du moment. 

 

« La société des éléphants est menée par les femelles. Une famille d’éléphants est  appelée harde. La femelle la plus âgée joue le rôle de matriarche, grande soeur, mère, tante, grand-mère ou grande-tante de tous les membres de la famille. »  (sources bibliographiques fin d’article)

 

« La matriarche détient le savoir de la harde, elle connaît les routes migratoires, le rythme des saisons et les endroits de ralliement ou trouver l’eau et la végétation. Dans une harde,  les mâles quittent le groupe à l’adolescence. » Ils sont en général chassés par les mères, car jugés trop turbulents,  peu dociles pour encore suivre l’autorité matriarcale. Les femelles quant à elles restent auprès de la matriarche. 

 

« Les éléphants ont la plus longue gestation parmi les mammifères terrestres : elle s’étale sur  20 à 22 mois. La femelle a des cycles de l’ordre de deux mois. Une femelle met bas un unique petit tous les quatre ans environ. »

 

La femelle de tête mène tambour battant sa troupe, tous, du plus petit au plus grand suivent d’un pas alerte, et semblent siffloter : »les jolies colonies de vacances…  » 

 

Si petit, c’est craquant ! « L’éléphanteau pèse environ 120 kg. Il peut marcher dès son premier jour, ce qui lui permet de suivre le troupeau. »

 

 » L’éléphanteau peut boire de l’eau avec sa trompe et manger de l’herbe à partir de cinq mois environ. »

 

Ce petit apprend les joies du plan d’eau, mais ne semble pas encore se servir de sa trompe.

 

Une nouvelle famille vient rejoindre les deux premières. Il y aura au pic de fréquentation de cette après-midi plus de 60 éléphants… 

 

S’il ne boit pas encore seul, il apprend avec sa mère les plaisirs du bain 

 

L’allaitement dure entre trois et quatre années. Regardez la position de la patte avant, pour laisser téter le petit.

 

La maman a rabattu sa patte droite, et dégagé le sein gauche, le petit fait le tour

 

C’est reparti, pour un goûté gourmand, côté gauche ! 

 

Après le bain, petits et grands s’enduisent de terre et de poussière. La méthode varie d’un individu à l’autre. Les petits sont les plus fantaisistes et se roulent par terre avec l’approbation de leur maman. 

 

Tout grattoir est bien venu ! Tronc, muret, pierre, … On se gratte en famille ! Et que c’est bon ! 

 

Après-midi pédagogique et ludique à la fois, on apprend à se doucher, à se baigner, à boire, à se gratter… tout cela sous l’oeil bienveillant des mamans, tantines, marraines … 

 

« La trompe sert entre autre d’arrosoir. Pouvant contenir jusqu’à 12 litres d’eau, l’éléphant s’en sert pour porter l’eau à sa bouche et boire, mais également pour se laver ou s’asperger de boue. » Ici, il s’en sert d’aspirateur… Mais au lieu d’aspirer et de conserver la poussière, il s’en enduit afin de se préserver du soleil, des insectes … 

 

« Les éléphants ont besoin de tellement d’espace, d’eau et de nourriture, leur domaine vital est tellement grand, que protéger les éléphants revient à protéger toutes les espèces, petites et grandes, qui se trouvent dans leur écosystème. Les études menées par les scientifiques nous montrent régulièrement à quel point les besoins des éléphants sont conséquents. Un éléphant mâle suivi pendant plusieurs années a couvert plus de 35 000 km² à la frontière du Botswana, de la Namibie et de l’Angola. »

 

« Dans les écosystèmes qu’ils occupent, les savanes, les forêts, les régions arides, les éléphants jouent de multiples rôles essentiels, y compris pour les humains. Ils disséminent les graines des arbres favorisant la reforestation, ils ouvrent le milieu en débroussaillant, leurs sentiers servent de pare-feux, ils rendent accessibles les eaux souterraines quand l’eau de surface n’est plus disponible, ils ouvrent des salines utilisées par de nombreux herbivores, et leurs excréments servent de réserves de nourriture à de nombreux insectes, oiseaux et primates. » 

 

Ce petit a trouvé une pierre-grattoir à sa taille ! 

 

Et là… mais, là ! C’est trop trop bon ! 

 

« L’éléphant est l’un des derniers grands mammifères de notre planète. Intelligent, bien adapté à son milieu. Le développement des Eléphantidés commence il y a 16 M.ans, au milieu du Miocène. Les premiers mammouths, Mammuthus, vécurent en Afrique il y a 3 M.ans, peuplant les steppes et les forêts. On a cru que tous les mammouths avaient disparu il y a 10 000 ans, mais dans l’île de Wrangel, Sibérie, S.Vartanyan a découvert des fossiles datés entre 7 000 et 4 000 ans. Ces mammouths étaient contemporains des Pharaons. Les Loxodontes (ancêtres de nos amis de ce jour) apparurent il y a 1.5 M.ans, c’est la plus récente espèce du genre, et donna Loxodonta africana divisée en deux sous-espèces :
L’éléphant de savane : Loxodonta africana africana
L’éléphant de forêt : Loxodonta africana cyclotis »

 

Zèbres, gnous, et springboks tentent leur chance au plan d’eau… Certaines familles commencent déjà à se retirer. 

 

Celui-ci s’est trouvé un cure-dent à sa taille !

 

« La trompe est l’organe qui caractérise le mieux les éléphants. Elle est formée par la fusion de la lèvre supérieure et du nez. L’odorat est un sens primordial pour les éléphants, leur permettant de repérer les dangers à des kilomètres à la ronde, de savoir où trouver les fruits mûrs et de détecter les sources d’eau souterraines. Lorsqu’un éléphant est en alerte, il dresse sa trompe et sent l’air autour de lui pour repérer d’où vient la menace. Une étude menée au Kenya a démontré que les éléphants peuvent distinguer l’odeur des chasseurs massai de celle des inoffensifs agriculteurs Kamba. »

 

  « Un bras gyroscopique.  La trompe est également le « bras » de l’éléphant. Il s’en sert pour attraper sa nourriture, serrer la trompe de ses amis ou ramener dans le droit chemin un éléphanteau qui s’égare. La trompe ne compte aucune partie osseuse mais est constituée de milliers de muscles dont l’organisation extrêmement complexe permet une flexibilité jamais égalée par la robotique. Le bout de la trompe des éléphants d’Afrique présente deux doigts alors que son cousin asiatique n’en présente qu’un. Ces « doigts » leur permettent de saisir minutieusement de tout petits objets, pas plus grand qu’une brindille. »

 

Vue sa taille ce jeune savoure sans doute ses dernières tétées ! Une maman bien jeune également. Tandis que d’autres familles s’ébattent, barbotent et se désaltèrent 

 

C’est bon ! 

 

Pas évidente cette cascade ! 

 

 » Quand ils se sentent prêts, les mâles cherchent à se reproduire avec les femelles des hardes et luttent pour les conquérir. A partir de ce moment, beaucoup de mâles mènent une vie solitaire, du moins en apparence … »

 

« Quand une naissance survient dans une harde, c’est un moment de grande excitation pour toutes les femelles. Il est fréquent que toute la harde entoure l’éléphante qui accouche pour la protéger. Les premiers jours, les soins apportés par la maman à son éléphanteau sont intenses. » 

 

« Lorsqu’un membre d’une harde est en danger, tous les éléphants lui viennent en aide. Que des prédateurs attaquent, qu’un petit soit piégé dans la boue ou qu’un adulte soit blessé ou malade, toute la harde apporte son soutien. »

 

« Avec sa trompe la maman dirige son petit, le nettoie, le cajole. Rapidement, les autres femelles vont également prendre soin du petit et peuvent même l’allaiter si elles ont du lait. » 

 

Question de dimensions … Regardez la taille de la patte de la maman et celle de son bébé. Des « monstres » qui se comportent avec une infinie délicatesse ! 

 

« Dès l’âge de 6 ans, les femelles s’occupent de leur petit frère ou neveu. L’instinct maternel des éléphantes est tel que des cas d’adoption de bébés orphelins ont lieu. »

 

La matriarche regarde l’un de ses garnements en action ! 

 

Ce jeune a décidé de mener une guerre sans merci aux zèbres, springboks, oryx et autres herbivores qui s’approchent de sa famille et du plan d’eau. Le voici oreilles ouvertes à l’affût du moindre intrus ! L’œil attentif de sa génitrice est un puissant stimulant! 

 

Maman emmène le plus jeune loin de l’agitation, les esprits s’échauffent autour du plan d’eau 

 

Regardez-moi ces zigotos ! 

 

« Les mâles adolescents retrouvent souvent les jeunes mâles adultes qui forment des groupes de célibataires. La plupart d’entre eux n’ont pas encore eu la chance de se reproduire ; Ils attendent d’être plus grands, plus forts et plus expérimentés. Au sein du groupe, ils s’entraînent tout en se tenant compagnie. »

 

On se tire par la trompe ! 

 

Celui-ci a failli noyer son premier flirt ! … Heureusement : la trompe est là! « Quand il faut traverser une rivière profonde, la trompe sert de tuba. Les éléphants sont d’excellents nageurs et traversent ainsi fleuves et rivières, mais également des bras de mer ! »

 

Ce petit a trouvé la meilleure place à l’ombre et au calme pour une petite sieste avant de reprendre la route (Remarquez les proportions : srpingbok/éléphant) 

 

Et celui-ci après une cabriole trébuche …

 

Heureusement, la famille est là pour l’aider à se redresser ! 

 

Une autre famille s’en va, sous l’égide de la matriarche. Les girafes restées à l’écart pendant tout l’après-midi reviennent vers le plan d’eau qui retrouve son calme. 

 

Son calme ? Pas tout à fait, deux jeunes se serrent la trompe ! 

 

Il est temps de se dire au revoir, chacun va devoir, après les ébats et les jeux, suivre son clan

 

Hey hoooo, frérot… Il est temps d’y aller ! 

 

La harde, matriarche en tête quitte le plan d’eau et part vers la savane avant la fin de journée 

 

La matriarche s’arrête devant un gros mâle qui attend en bordure de savane. Elle le salue ….  » La vie sociale des éléphants est plus riche encore qu’il n’y paraît. Les hardes de femelles peuvent se scinder puis se réunir régulièrement en groupes familiaux. Les groupes familiaux peuvent également former de grands troupeaux, auxquels les mâles, jeunes et plus vieux, se joignent. Les scientifiques ont découvert ces dernières décennies que les éléphants restent en contact constant par des infrasons et des vibrations (qui « s’entendent » à de très longues distances). Ainsi, un vieux mâle peut nous sembler solitaire, mais, il est sans doute en communication avec les autres, sans que nous le voyions ni ne l’entendions ! »

 

Ici, la harde quitte sa formation de rang aligné, pour se réunir autour du gros mâle « solitaire ». Tous lui rendent hommage. Il me semble avec un respect infini. C’est tellement beau à voir, tellement émouvant !

 

La harde a reformé le rang et le petit dernier, (vous vous souvenez, le jeune qui chassait tous les zèbres et springboks) s’arrête à son tour devant le gros mâle. Il pose son front sur la trompe du mâle. Que se disent-ils ????? 
Le gros mâle prodigue-t-il ses conseils de vie à son fils ? 
Les éléphants s’expriment au moins de cinq manière différente. La plus connua est le barrissement, ils s’expriment aussi avec le corps (oreilles, trompes, postures),  ils émettent également des ondes par le front. « Les chercheurs zoologiques du parc de Washington  ont découvert que du front de l’éléphant sortaient un son dissimulé, issu de la gorge de l’animal. Les éléphants communiquent entre eux par le biais de ces sons, et peuvent ainsi se contacter entre eux, même à plusieurs kilomètres de distance. »
« A Stanford, d’autres chercheurs ont démontré que les éléphants communiquent par grondements, certes, mais que ceux-ci contiennent des fréquences fondamentales dans le domaine infrasonore. Ces fréquences ne peuvent être entendues par les humains, même si leurs harmoniques sont audibles. Ces grondements constituent une source d’ondes de Rayleigh, lesquelles ont la capacité de se propager par le sol. Ils ont observé que les éléphants africains émettaient ces ondes sismiques sur une distance de 2,2 kilomètres. Les chercheurs pensent que les éléphants captent les vibrations en provenance du sol grâce à des récepteurs spéciaux situés dans leurs pattes et leurs trompes. »

 

 

Autour du plan d’eau, une dernière famille fait ses ablutions et laisse ses jeunes  s’exprimer dans une « soupe de trompes ». Sans doute un premier flirt pour chacun. 

 

La fin des vacances … Les adieux sont difficiles! Un dernier câlin, la princesse repartira avec sa harde, tandis que le jeune mâle retrouvera sa solitude ennuyeuse. 

 

Bon, petit, tu as déjà trop grandi, tu vois bien que tu ne peux plus passer ! 

 

La grand-mère sonne le rappelle ! 

 

Cette dernière famille s’en va dans une discipline toute relative, ignorant cette fois, le gros mâle qui avait reçu les salutations appuyées de l’autre famille. Au fond à gauche, un autre mâle s’en va seul. 

 

Il n’est pas vexé, heureux de trouver un plan d’eau où les jeunes ont ,certes remué la fange, mais l’ont laissé à sa solitude paisible ! 

 

Ce gros mâle fera ses ablutions au-delà du coucher du soleil… Semblant savourer le calme retrouvé. 

 

Nous sommes restés avec eux tout le long de leurs ablutions, ce qui représente plusieurs heures d’une aprè-midi chaude. Cette observation m’a donné une énergie incroyable. Un souvenir puissant, et l’impression que la chance fut avec nous, du moins jusqu’ici dans ce voyage…

 

A bientôt, pour la suite de ce voyage en Namibie ….

 

L’escale en vidéos

A suivre dans le prochain blog :

Etosha un parc national épisode 4 : Rhinos de nuit, de jour, le premiers que nous voyons, et le départ vers d’autres horizons 

 

Nat & Dom
Texte et photos Nathalie Cathala.
Auteurs des vidéos : Dominique et Nathalie Cathala

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Sources bibliographiques
Certains commentaires entre guillemets sont issus de sites pédagogiques tels que 

http://www.mon-voisin-elephant.net
https://www.futura-sciences.com/
http://www.torah-box.com/etudes-ethique-juive/science-torah/les-elephants_4700.html
https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/vie-communication-ondes-sismiques-chez-elephants-3873/

Dernières parutions

2 Commentaires

  1. dany frejaville

    Incroyables découvertes des chercheurs sur la manière de communiquer ! Merci Nati et Domi pour toutes ces informations ! photos et vidéos extraordinaires !

    Réponse
    • Nat & Dom

      Oui extraordinaire … merci de ton commentaire

      Réponse

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