Le premier épisode vous racontait le courage de familles d’agriculteurs, des guerriers du quotidien aux grands sourires ; le second vous a dépeint l’héritage colonial et ses conséquences. Dans ce dernier épisode de la Trilogie des Petits Mondes, nous changeons radicalement d’atmosphère, et gagnons le sommet d’un mont devenu par la volonté d’anonymes, une ode à l’union des peuples au coeur de la biodiversité.
Un monde fantasmagorique
Cascades de sourires et paysages grandioses
Au-delà du col de Ramboda, de ses paysages de forêts luxuriantes, de cascades d’eau et de sourires, de lacs et de reliefs fantastiques, nous faisons un détour par la tour d’Ambuluwawa.
En chemin, les paysages grandioses imposent quelques arrêts contemplatifs. La route n’est pas aménagée d’aires de stationnement. Nous finissons par faire halte à l’arrache, selon l’inspiration. Aussitôt, un homme sort, et vient vers nous. Nous sommes prêts à repartir, pensant que nous gênons, mais il insiste :
« Venez, n’ayez pas peur! »
Il nous fait signe de venir à lui, il nous invite à pénétrer dans ce qui sera, un jour « son hôtel ». Il nous fait grimper sur le toit, qui sera son restaurant panoramique. Il est tellement heureux que nous appréciions le panorama qu’il nous laisse libres, et tout le temps que nous désirons pour profiter pleinement de cette vue. Il s’excuse, il doit partir, mais nous n’aurons qu’à tirer la porte à notre départ. C’est aussi simple que cela !
La Tour d’Ambuluwawa
Perchée sur une montagne qui domine la ville de Gampola de ses 1090 mètres, la silhouette d’Ambuluwawa nous intrigue. Nous devons laisser notre voiture, au pied du dôme végétal sur lequel elle est construite. La route qui y mène est trop raide pour une voiture faiblement motorisée.
Un tuk tuk nous mène jusqu’au sommet où plusieurs édifices sont consacrés aux diverses religions du Sri Lanka, on y trouve un temple hindou, des statues du Bouddha, une mosquée, une chapelle … et deux tours aux allures rocambolesques.
La plus petite, par son aspect anguleux, ses fenêtres bizarrement disposées, pourrait figurer dans un chapitre de « Alice aux Pays des Merveilles ». La plus haute, par ses dimensions et ses volumes, écrase voire éclipse les autres structures. Cet énorme cylindre se finit en une pointe biscornue où circule à l’infini un escalier en colimaçon.
Nous pénétrons dans le ventre de la tour, nous nous sentons comme avalés par Moby Dick. Les boyaux d’escaliers intérieurs me donnent l’impression de suivre Sea Connery dans le drame médiéval, « Au Nom de la Rose. » Vous vous souvenez, la fin du film lorsqu’il se perd dans le labyrinthe de la bibliothèque secrète? Voilà, nous y sommes !
Une longue ascension nous conduit à une terrasse circulaire où nous profitons d’un panorama à 360 degrés sur les montagnes de Nuwara Eliya, les chaînes de montagnes d’Hantana, d’Hunnasgiriya ainsi que les Knuckles. Autant d’invitations à la randonnée.
Nous ne sommes qu’aux deux tiers de l’édifice. La suite de la visite se poursuit en extérieur, de balcon en balcon, par des escaliers baroques. Des niches vertigineuses s’ouvrent sur des panoramas somptueux.
Le vent nous bouscule et chaque rafale nous fait prendre conscience que les rambardes ne rempliraient aucunement leur fonction de « garde-corps » tant elles sont basses. Mais ce parcours, dans une architecture des plus excentrique est irrésistible et finit par nous mener à un sommet que nous sommes heureux de quitter tant il nous paraît fragile !
Ne me demandez pas quand et par qui ce complexe a été construit, malgré diverses tentatives d’en savoir plus, nous avons échoué dans notre quête. J’ai même trouvé quelques textes aussi extravagants que la tour, datant celle-ci du 13e siècle. Sans doute des précurseurs, dignes de Nostradamus, capables de couler du béton et d’ériger des antennes 4G dès le Moyen-Âge!
Seule certitude, cette tour est là! Véritable ode à l’union des peuples au coeur de la biodiversité, elle défie, pour longtemps, tous les styles architecturaux, les lois de la gravité, et la curiosité de tous!
Avant de nous quitter…
Dans un rayon de 130 kilomètres, nous aurons traversé trois mondes, trois atmosphères complètement différentes : des rizières aux grands sourires, au style pompeux des temps révolus, en passant par l’excentricité de bâtiments qui gardent à jamais leur mystère.
Sur la route, les sourires, indifférents aux effets de style, ont eux, toujours la même saveur de bienveillance.
Video : La Trilogie des Petits Mondes
Afin de donner vie au récit, une courte vidéo pour retrouver nos « guerriers du quotidien » dans les rizières, l’atmosphère des rues, et l’espièglerie de quelques singes confiants.
Album photo
Ambuluwawa
La tour aux mille balcons
Ramboda
et
ses paysages somptueux
Excentricité et contemplation
Si vous déteniez quelques infos sur la date de construction et le nom des architectes du complexe d’Ambuluwawa, n’hésitez pas à les communiquer.
Et sinon, avant de nous quitter, laissez-moi vos impressions en commentaire.
A très bientôt pour la suite de ce Road Trip au Sri Lanka
Retrouvez tous les articles et vidéos sur le Sri Lanka :
https://voyage.nat-et-dom.fr/sri-lanka/
3 épisodes joliment écrits, j’ai hâte de lire la suite pour revivre ce voyage inoubliable…
je m’y attèle 😉
Quel dépaysement, jamais je n’aurais osé grimper tout en haut
Nous n’y avons fait qu’un bref « séjour » 😉
Impressionnant site, son histoire est mystérieuse , magnifiques vues, les religions réunies, des sourires ,ta jolie plume pour nous raconter ! Nous sommes gâtés ! Merci à tous les deux..
Merci à toi pour ton message, oui, c’est bien aussi de garder une part de mystères 😉
J’ai adoré ce joli reportage qui m’a fait « replonger » dans les splendeurs de cet endroit… Il y a peu de temps, mais ça me semble déjà loin… Je n’ai malheureusement pas d’infos plus précises à partager !
Merci, Nat, un pur moment de bonheur, hommage à cette île magnifique et à son peuple si chaleureux et accueillant ❤️❤️❤️
Oui c’est un endroit particulier et très spécial, qui est rarement visité par les « étrangers » et très apprécié par le locaux
Tout ce que je peux vous dire tout est ma-gni-fi-que! J’oserais jamais monter si haut cause de vertige. Félicitations à vous deux, toujours impressionnant ce qu’on voit, cela est fabuleux, j’ai adoré et bravo.
Merci Jeanne, de ton message, j’avoue que je n’étais vraiment pas à l’aise tout en haut, et que je ne m’y suis pas attardée 😉
Un site mystérieux qui intrigue et impressionne… des paysages absolument splendides. Merci de nous faire découvrir toutes les facettes de ce beau pays aux mille sourires. Des épisodes toujours écrits avec le même talent! Un régal à lire…
Merci beaucoup, oui c’est un endroit étrange et magnifique à la fois