La Malène, au cœur des Gorges du Tarn, est un lieu riche en histoire. Son accès stratégique a favorisé son développement depuis l’Antiquité. Abritant l’un des plus anciens châteaux de France et le Manoir de Montesquiou, cette commune témoigne d’un passé tumultueux.
Écrin de l’Histoire
Un point névralgique des Gorges
La Malène est marquée par un passé tumultueux. Contrairement à la plupart des villages des Gorges du Tarn, enclavés entre de hautes falaises et isolés par la rivière, La Malène se distingue comme l’un des rares points de passage. Accessible grâce à une brèche dans la falaise du Causse de Sauveterre, ce site est connu depuis l’Antiquité.
Cette position stratégique explique la présence de l’un des plus anciens châteaux recensés en France. L’éperon rocheux, connu sous les noms de « La Barre » ou « Castel Merlet », domine le village et a abrité pendant près de deux siècles une forteresse résidentielle.
Un témoin du passé : l’un des plus anciens châteaux de France
À la fin du Ve siècle, alors que l’Empire romain d’Occident s’effondre et que l’époque mérovingienne émerge, une forteresse résidentielle est érigée sur un piton surplombant les gorges du Tarn. Elle demeure habitée jusqu’à la fin du VIIe siècle. Malgré une topographie difficile, des bâtiments impressionnants s’étendaient sur un hectare, comprenant une tour, plusieurs corps de bâtiments alignés et une citerne d’une capacité de 190 m³, probablement destinée à alimenter des bains situés plus bas.
Les vestiges témoignent d’un mode de vie de style romain : colonnes décoratives, système de chauffage et bains bien agencés. Les amphores retrouvées sur place attestent du commerce méditerranéen qui perdura jusqu’au VIIe siècle
Le castellum, que certains identifient comme celui de Melena, aurait servi de refuge à Saint Hilaire de Gévaudan lors des expansions du royaume franc de Clovis.
Bien que le site ne soit pas accessible au public en raison de sa dangerosité, il reste un lieu d’étude privilégié pour les archéologues qui espèrent percer les mystères de ce témoin exceptionnel du passé des Cévennes.
Manoir Montesquiou
Résilience face aux tempêtes de l’Histoire
L’édifice emblématique de La Malène, le Manoir de Montesquiou, se dresse fièrement au pied du colossal rocher de La Barre, défiant une masse prête à engloutir le village. Ses hautes tours, telles des sentinelles, semblent retenir à elles seules le poids de la falaise, protégeant La Malène d’un écrasement imminent. Datant du XVe siècle, ce manoir incarne force et résilience face à la nature et à l’Histoire.
Le Manoir de Montesquiou échappe de justesse au vaste programme de démantèlement du XVIIe siècle orchestré par Louis XIII et Richelieu. À l’heure où les protestants sont politiquement vaincus et contraints de faire la paix, Louis XIII ordonne la destruction des forteresses dissidentes. L’objectif de cette campagne était de garantir l’unité de la couronne de France tout en empêchant la propagation du protestantisme dans la région, qui risquait alors de revendiquer son autonomie. Seuls les bastions alliés ont réussi à échapper à l’anéantissement de ce précieux patrimoine historique.
Les actions courageuses du Baron de Montesquiou furent décisives pour la sauvegarde du manoir. En 1617, il arrête une troupe de protestants. En 1622 et 1628, il empêche le duc de Rohan, fervent opposant au roi, de progresser dans le haut Gévaudan par la trouée de La Malène.
Ainsi, le Manoir de Montesquiou a non seulement résisté aux assauts de la nature, mais a également triomphé des tempêtes de l’Histoire.
Transmis de génération en génération, le Manoir de Montesquiou est devenu une hostellerie renommée pour son confort et son accueil.
La Malène : un patrimoine vivant
Au-delà de ces témoins historiques, l’église romane Saint-Jean-Baptiste, datant du XIIe siècle et classée Monument Historique depuis 1928, s’affirme comme un symbole de la commune, abritant les dépouilles des martyrs du village victimes de la Révolution.
Les ruelles pavées, bordées d’habitations semi-troglodytiques nichées au pied des falaises calcaires du rocher de La Barre, invitent à une agréable promenade à travers des recoins pittoresques. En bordure de la rivière, un moulin, qui produisait de la farine jusqu’au début du XXe siècle, ajoute au charme de cet endroit.
Sur la rive opposée, sur les flancs du Causse Méjan, la Grotte-chapelle de Notre-Dame de la Malène se distingue par son escalier monumental, offrant une vue imprenable sur les gorges et le causse de Sauveterre. La grotte naturelle, large d’une quinzaine de mètres et profonde de vingt, se pare d’une voûte formée par les parois rocheuses qui se rejoignent. Au fond, une statue de Notre-Dame repose sur une saillie de la pierre, devant un autel entouré de bancs rustiques, le tout clos par une grille en fer.
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La Malène, avec son patrimoine historique et ses paysages grandioses, invite à un voyage à travers le temps. Les vestiges antiques, l’architecture médiévale et la beauté naturelle de la région se conjuguent pour créer un lieu unique et attachant.
J’aime ce genre de recoin dans les villages. Une oasis de poésie, une passerelle entre le voyageur et le résident…
Très beau reportage sur notre joli village de caractère, à la dernière photo je vois que vous êtes venu jusqu’au moulin nous remontons l’histoire à la vente du moulin en 1279 ! L’été nous avons un petit musée qui l’explique
Merci de votre message, oui, nous sommes venus jusqu’au moulin, effectivement, il y a ce petit musée, super mignon. Je n’avais pas pris assez de photos pour en parler, mais je pense réparer cette omission très rapidement.
Je vous remercie encore une fois pour ce beau reportage sur La Malène ,mon village ou je suis né et qui me procure d’immenses joies . Votre reportage est d’une qualité exceptionnelle et authentique .Mille merci, j’adore l’ensemble de vos reportages.
Merci beaucoup de votre message, qui m’encourage et me touche beaucoup. Au plaisir de vous retrouver au fil des lectures.