HUAHINE_un tour pour les coeurs vaillants!

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

5 avril 2012

Bonjour,

Hier, nous avons finalement fait le tour de Huahine. Rien n’était gagné, la personne qui devait nous rappeler, pour savoir si une voiture était disponible, nous avait, elle aussi, oubliés. Nous prenons les devants, rappelons nous-mêmes, et une voiture nous attend. Il s’avère une fois, sur place que c’était la même personne que celle du sud. L’oubli n’est donc pas contagieux sur Huahine. Ouf!

Nous commençons ce tour de l’île sous un climat normand, ceci dit, à la température près. Un crachin mouille le pare-brise, la chaleur diffuse du brouillard à l’intérieur et à l’extérieur de la voiture. Décidément, cette chère Huahine est bien cabotine avec nous. Nous partons néanmoins avec dans la tête notre adage favori : « à coeurs vaillants rien d’impossible »!

A croire que le ciel lui-même s’est découragé de notre détermination. Alors que tout jouait contre nous, y compris les prévisions météo, nous avons néanmoins trouvé le moyen de faire quelques photos sous le soleil qui sort de sa léthargie nuageuse dès midi. Puisque le tour est vite fait, nous en avons profité pour prendre à rebrousse-poil tout ce qui avait été photographié dans la grisaille, le matin, et refaire les clichés dans le soleil de l’après-midi.

Huahine est très très… mais alors TRES différente de ses soeurs. Si depuis des mois, je fais des photos aux dominantes émeraude-turquoise et lumineuses, que l’on qualifie dans le nuancier de teintes froides, à Huahine j’ai complètement changé de registre. Dans le soleil de l’après-midi, l’île entière revêt des teintes chaudes aux demi-teintes dorées et vert foncé.

Un autre monde!

Les deux baies jumelles qui séparent les deux îles de Huahine Nui (au nord) de Huahine Iti (au sud) amplifient sensiblement cette impression. Deux fjords enjambés par un petit pont de pierre reliant les deux îles, offrent des paysages faits de baies échancrées, de plans d’eau gris bleuté, entourés de montagnes rondes, dodues interrompues ça et là de proéminences suggestives qui inspirèrent des légendes triviales sur le dieu Hiro.

Paraît-il que le dieu Hiro, le dieu des voleurs, sacré dans les îles sous le vent, aurait, par orgueil mal placé, laissé son appendice reproducteur en guise de fanal au beau milieu des crêtes de Huahine… Plus loin, ce serait sa pagaie qu’il ficha dans la falaise d’un coup de colère. D’un oeil espiègle, les habitants de Huahine, nous demandent de prononcer le nom de leur île. Ils sourient sous cape, et nous demande d’insister sur les aspirations des « h », sans quoi, ces deux mots accolés perdraient leur signification « Hua » « trou » et « Hine » que vous retrouvez dans vahiné : la fille, la femme. Arrêtons là les descriptions scabreuses, avant de glisser sur ce terril de terre, qui nous mène tout droit dans le repère des anguilles sacrées. Des anguilles longues de deux mètres dodues et gourmandes qui viennent au bord de la rivière dès qu’elles vous aperçoivent et qui quémandent, comme le feraient des toutous aquatiques, les maquerelles vendues par le petit magasin qui s’est installé juste en face!
La belle affaire!
Dans ce coin perdu, le monsieur assuré de son chiffre et cela pour la satisfaction des petits et des grands curieux. Les enfants du village (en vacances de Pâques) se font une joie de prendre la boîte de poisson et de la distribuer aux anguilles qui révèlent alors des yeux bleus vitreux, comme si elles étaient toutes atteintes de cataracte.

Anguilles sacrées… Pourquoi?
Je chercherai dans les livres, car ici, on vous répond « elles sont sacrées ». Point et après?
Après, plus rien, on a dit ce qu’on avait à dire!
Passez votre chemin, chers curieux.

Le nord de l’île est littéralement parsemé de marae (lieu de culte maohi) qui témoignent d’une population abondante et florissante avant la venue des « navigateurs étrangers ». Plus de 28 d’entre eux ont été mis à jour dont 16 joliment restaurés. Leur situation est particulière, car au nord, un motu se referme sur une lagune. L’île et le motu se rejoignent vers le sud, donnant l’impression qu’une rivière s’y écoule. Là, des pièges à poissons en pierre très ingénieux ont été édifiés. Cela donne une enfilade de parcs à poisson, de blocs de corail immenses dressés sur le rivage marquant l’enceinte des marae et de maisons de bois colorées. Le tout se succède au sein de cocoteraies au bord d’une eau calme et sinueuse.

Il y règne une atmosphère stagnante, où les bruits s’étouffent dans la végétation, où l’eau même semble ne pas oser bouger. Sans doute est-ce cette ambiance qui inspire aux visiteurs les termes « authentiques » et « sauvages » repris en écho par tous les articles des revues touristiques. Pourtant, à être franche, je n’y trouve rien de sauvage, ce qualificatif ne lui convient pas. Je la trouve plutôt « doucement indépendante » à en croire le nombre de drapeaux bleu et blanc qui flottent sur les maisons.

Loin de moi l’idée de faire de la politique, ceux qui ont vu le « Thalassa » sur la Polynésie ont certainement entendu le témoignage de cette dame indépendantiste de Huahine. Ce mouvement qui aime à faire flotter les couleurs bleu azur et blanc fait-il ici peut-être plus d’émules qu’ailleurs? Je n’en sais rien, et pour tout vous dire, nous n’avons que droit à l’observation, et absolument pas à l’_expression_. Nous en faisons notre mot d’ordre partout où nous allons, n’y étant que de passage, impossible de nous impliquer dans une quelconque opinion.

Je vous envoie une série de photos généralistes sur Huahine, mais ne vous inquiétez pas je vous reviens avec d’autres photos plus représentatives du tour…
Juste une question de gestion entre les connexions Internet et les batteries (le temps est grisâtre), ça ne charge pas beaucoup et Dom bougonne pour l’énergie du bord (il a raison, le mouss’ tire toujours trop sur les bouts! 😉

A plus, pour la suite…
Nat et Dom
Nat&Dom

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