Dangolla- Street Art et authenticité -Kandy-Sri Lanka

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

24 février 2022

Après une semaine de villégiature au coeur des montagnes paisibles du Sri Lanka, nous nous rapprochons de Kandy, la dernière cité royale du Pays. Tentant d’échapper au tumulte de la ville, nous nous immisçons dans un quartier de banlieue. Impossible pour nous d’y passer inaperçu. L’accueil est comme partout dans l’île, touchant et inoubliable.

Authentique urbanité

Echapper à la ville

ous quittons les belles montagnes du centre de l’île pour Kandy. Mes vieux souvenirs de 30 ans sonnent l’alarme à l’approche de la cité historique. À l’époque, la congestion urbaine, le bruit, la foule étaient déjà saisissants. Trois décennies plus tard, ce cocktail s’annonce plus corsé encore! Néanmoins, Dom trouve impensable que notre Road Trip ne transite pas par Kandy. 

Passage obligé, donc! 

Je cherche un moyen d’évasion. Je le trouve dans une description wiki : Kandy, ville sise « sur un plateau à 500 m d’altitude, entourée de monts à la biodiversité préservée ».

Soucieuse d’esquiver les affres de cette ville grouillante, je choisis une pension excentrée, dont la description sur les plateformes de location est élogieuse. J’imagine un hébergement au coeur de l’authenticité, du calme et du charme des forêts.

Électrochoc urbain

La circulation aux abords de Kandy est un écheveau inextricable. Il embrouille toute notion de conduite. Dom se fraye un chemin dans ce labyrinthe, et nous nous  échappons vers le quartier Dangolla où se trouve la maison de notre hôte. Nous observons, avec un certain soulagement, que peu à peu, la végétation prend le pas sur le béton. Néanmoins, nous nous arrêtons au pied d’une maison qui n’est pas encore « tout à fait » dans la forêt. Celle-ci aura sans doute reculé très récemment?

La chambre que notre hôte a préparée avec beaucoup de soin se situe très précisément dans le virage le plus serré du quartier. Ce coude est un passage stratégique : bus, tuk-tuk, motos y défilent. Chaque véhicule déploie un zèle pétulant à signaler sa présence par un grand coup de klaxon! Tous circulent tard dans la nuit et recommencent les rotations très tôt au matin. La plage de silence est brève, et même précaire, car menacée par les chiens qui détestent la trêve des avertisseurs! Il manque à ce tableau un détail : les prières du temple voisin! À heures régulières et très matinales, elles sortent brillamment de la mêlée sonore, grâce à des haut-parleurs savamment disséminés dans les environs. J’allais oublier : les travaux ! Le voisin rehausse sa maison d’un étage, et amorce les grandes manoeuvres avant qu’il ne fasse trop chaud, soit, avant l’aurore! Ce vacarme laisse indifférents les singes qui galopent de toit en toit pour grappiller les restes de victuailles dans un hurlement frénétique et fracas de tôles couvrant le logis.

On ne pouvait mieux répondre à l’un de mes critères  : l’authenticité!

Nous sommes au coeur de ce que vivent les Srilankais, dans leur quotidien. Ce qui m’inspire une nouvelle expression : « tata-tuk-tuk-musik », la musique qui rythme l’ordinaire des familles du Sri Lanka.
(Tata est la marque indienne des bus locaux)

Extra-terrestres à quatre-roues

Tandis que nous ne sourcillons pas le moins du monde à l’ambiance sonore, nous sommes accueillis par quelques paires de gros yeux ronds soulignés de grandes rangées de dents hilares. Personne ici, ne possède de voiture particulière. Le véhicule familial, s’il y en a un, est la moto, ou le tuk-tuk. Lors de la manoeuvre, de « collé-serré » à la façade, nous prions sous l’oeil amusé des voisins, qu’aucun bus ne déboule à ce moment délicat. Nous sommes quelque peu inquiets de laisser la voiture là au bord de ce flot incessant! Les trottoirs, places de parking sont bien évidemment inexistants!

Prochain Road Trip, c’est juré, nous louerons un tuk-tuk.
Nous passerons inaperçus, sur tous les ponts de l’île, et dans tous ses quartiers!

Urbanité généreuse

Les grands sourires sont autant d’invitations à nous promener dans le quartier. Nous réalisons que la forêt n’est pas loin, à moins d’un kilomètre, les maisons s’éparpillent dans une végétation généreuse.  Les enfants sortent des maisons en éclaireurs. Les mimiques timides cachent de grands yeux illuminés de curiosité. Nous sommes l’attraction du coin ! Chacun sort sur le pas de porte : les « Hello » fusent et même quelques bisous envoyés à la volée par de jeunes enfants amicaux! Sous l’oeil attentif des mamans, je m’exécute, car un mot revient sans cesse : « photo », « photo ». Nous croisons le destin de fabricants de parpaings, d’artisans de tous métiers, et de familles toutes plus gentilles les unes que les autres. Notre seul moyen de communication : le sourire, car personne ne parle l’anglais, et nous n’avons pour toute richesse linguistique que quelques pauvres mots de cingalais mal prononcés.

Street Art

Les murs du quartier traduisent l’ambiance par de nombreuses fresques. Un « street art » vif, coloré, joyeux qui exprime à merveille l’amour des Srilankais pour leur pays et leur sens inégalés de l’accueil. Cet art des rues, nous l’avons vu souvent sur notre parcours depuis les débuts de ce Road Trip, mais il se situait sur des axes où nous ne pouvions pas nous arrêter pour le prendre en photo. Cette fois, nous pouvons à loisir contempler les oeuvres de cette solidarité anonyme qui illumine tout le pays.

Insertion réussie

Au retour, à la chambre, les bruits n’ont plus du tout la même sonorité. J’entends les rires des enfants qui jouent au ballon, le jeu des singes que je guette, la bienveillance et la volonté de chacun afin de faciliter notre intégration au sein du quartier.

Et puis demain est un autre jour …

 

Demain, nous laissons la voiture à Dangolla. Notre hôte offre une journée de répits à Dom, et nous emmène en tuk tuk à Kandy…

Je ne résiste pas à l’envie de partager une « petite » leçon de conduite. C’est un réel coup de chapeau à Dom qui a su se faufiler dans la circulation des routes du Sri Lanka. Les moments les plus difficiles se vivent dans les villes. Souvent, même en tant que copilote je ne parvenais pas à saisir ces moments où l’écheveau dont je parlais au début de l’article semble inextricable. Et pourtant, tout le monde finit, par des moyens souvent « peu orthodoxes » à se frayer un chemin.

Un vécu inoubliable

A bientôt,

En attendant de nous retrouver, laissez-moi vos impressions, questions ou suggestions dans la zone commentaire au bas de la page. Ils seront publiés après validation et j’y répondrai avec plaisir.

Retrouvez  tous les articles et vidéos sur le Sri Lanka  :
https://voyage.nat-et-dom.fr/sri-lanka/

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12 Commentaires

  1. Dominique Chevallier

    Coucou, beau voyage en Tuk tuk, moi j’aime bien selon les modèles of course c’est comme les voitures hein.. !

    C(est comme en ThaÏlande, ça grouille de monde; on n’est pas habitués mais c’est ça les voyages.

    Superbes ces mûrs colorés .

    Bisous et belle soirée à vous deux.

    Réponse
    • Nathalie Cathala

      Merci de ton message
      Oui c’est tout à fait ça, l’ambiance à font Asie , avec le sourire et beaucoup d’impro

      Réponse
  2. Clara

    L’ambiance inégalée du Sri Lanka… Sourires, bienveillance, gentillesse… Les hauteurs de Kandy, au milieu de la nature tropicale et loin du tumulte et de l’effervescence du centre ville… Les murs couverts de fresques colorées… Un pays qui ne laisse en aucun cas indifférent… Merci, ma petite Nat, passionnant reportage !
    De gros bisous ❤️❤️❤️

    Réponse
    • Nathalie Cathala

      Merci à toi de ta lecture Clara, que je sais ressentie ! à bientôt pour la suite

      Réponse
  3. Sylvie Revel

    Merci pour la suite du voyage et les différentes ambiances ressenties au cœur du pays. La circulation échappe totalement au conducteur occidental…je souris en te lisant et regardant les vidéos qui nous plongent dans un désordre urbain inhabituel…on a l’impression d’évoluer sur un grand manège de voitures tamponneuses… celà grouille de partout mais tout se passe bien! la nature n’est pas loin, les habitants toujours souriants…comme vous d’ailleurs… prêts à repartir en tuk-tuk!
    Le street Art aux couleurs locales fait son effet…on se sent très loin de chez nous; ces rues sont belles et tellement authentiques! Cet album offre un dépaysement garanti… objectif atteint! Merci encore ma petite Nat pour cette promenade étonnante!

    Réponse
    • Nathalie Cathala

      Merci de ton message, et effectivement tu as trouvé l’expression imagée et ressentie « un grand manège de voitures tamponneuses ». Je suis heureuse que les sentiments ressentis là-bas soient à ce point communicatifs

      Réponse
  4. Françoise M

    Pas de mot Nat pour décrire ton récit qui est rempli d’émotions dépaysement total..les murs couverts de fresques colorés j’adore…quelque soit les Aléas ça reste un pays très charmant et le plus beau se sont leurs sourire merci pour cette magnifique aventure..❤

    Réponse
    • Nathalie Cathala

      je suis heureuse que ce clin d’oeil d’ailleurs t’ai plu. Bientôt une suite, … tout aussi dépaysante

      Réponse
  5. dany

    Récit passionnant, on ressent tellement bien toute l’ambiance ! l’Art de rue et ses couleurs joyeuses, le Tuk- tuk pour Kandy restera en effet inoubliable Le plus beau moyen de communiquer, le sourire ! Merci pour ce beau moment de voyage Nat et Dom..

    Réponse
  6. Lobbe Michèle

    Impressionnant cette manière de circuler . Superbe texte et vidéos au top
    Bravo

    Réponse
    • Nathalie Cathala

      Oui effectivement… une manière bien particulière de circuler 😉

      Réponse

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