La Cité de Carcassonne, forteresse du sud de la France, est un témoin exceptionnel de plus de 2500 ans d’histoire. Son imposant système de défense et ses 52 tours, réparties sur deux enceintes, lui valent aujourd’hui de figurer au patrimoine mondial de l’Unesco. Dédiée aux échanges et aux batailles, Carcassonne a su traverser les âges, se réinventant constamment, de sa fondation préhistorique à son apogée médiévale, jusqu’à sa renaissance au XIXe siècle.
Carcassonne, Voyage Intemporel
l’Âme d’une Cité
Aux Origines : Un Site Préhistorique et Proto-urbain
Le site de Carcassonne est occupé par les premières populations humaines dès le Néolithique, où le coude de l’Aude et ses sols alluviaux favorisent l’agriculture et l’élevage. Des habitats s’organisent en hauteur, notamment sur le plateau de Carsac, renforçant le caractère défensif du site. Plus tard, l’âge du Bronze et l’essor des échanges avec les civilisations méditerranéennes (Grecs, Étrusques, Phéniciens) confèrent à ce premier village un rôle central.
Carcaso : L’Époque Romaine
Vers -122, la région tombe sous le contrôle romain, intégrant la cité de Carcaso dans un réseau commercial prospère. Le commerce du vin, couplé à l’influence romaine, transforme profondément la ville, renforçant son rôle économique et stratégique. Les Romains construisent une première enceinte de 1200 mètres, marquant un tournant stratégique pour la protection de la ville contre les invasions. Ce noyau urbain restera un point stratégique jusqu’à la chute de l’Empire.
Des Royaumes aux Trencavel :
Une Citadelle Médiévale en Puissance
Avec l’effondrement romain, Carcassonne subit des invasions successives, notamment par les Wisigoths, puis les Omeyyades et les Francs.
Au IXe siècle, les vicomtes de Carcassonne émergent, et en 1067, la puissante famille des Trencavel prend possession de la cité. Au fil des décennies, ils y bâtissent la basilique Saint-Nazaire et le château comtal. La ville s’épanouit sous leur influence, établissant son autonomie dans le Bas-Languedoc jusqu’à la Croisade contre les Albigeois.
Le hourd est une galerie en bois placée au sommet et en surplomb du rempart, pour renforcer le système de défense lors d’un siège. Les hourds sont très employées au XIIe et XIIIe sicècles. Ils seront ensuite remplacés par des mâchicoulis en pierre, moins vulnérables au feu.
La Croisade des Albigeois et le Catharisme
Au XIIe siècle, Carcassonne devient un foyer du catharisme, un mouvement religieux dissident qui remettait en question les dogmes de l’Église catholique. Qualifiés d’hérétiques, les cathares suivent une doctrine dualiste, prônant la pureté spirituelle. En 1209, la croisade des Albigeois, menée par le pape Innocent III, assiège Carcassonne. La cité tombe sous les coups de Simon de Montfort, et les terres des Trencavel passent aux mains du royaume de France.
La Fortification Royale :
Carcassonne au XIIIe siècle
Désormais sous domination royale, Carcassonne se transforme en une place-forte imprenable. Louis IX et ses successeurs, Philippe III et Philippe IV, modernisent les fortifications, ajoutant une deuxième enceinte de 1600 mètres autour de la première. Ce double rempart, équipé de meurtrières et de tours massives, symbolise la puissance royale et assure la défense du royaume contre l’Aragon, situé à proximité.
Un Long Déclin et l’Oubli
Avec le Traité des Pyrénées en 1659, la frontière s’éloigne et Carcassonne perd sa valeur stratégique. Abandonnée au XVIIIe siècle, la cité voit ses murs lentement démantelés, tandis que des habitations précaires s’installent au sein des anciennes lices. La vieille forteresse tombe en ruine, se transformant en une carrière de pierres pour les maçons de la région.
La Renaissance grâce à Viollet-le-Duc
Au XIXe siècle, la cité de Carcassonne renaît grâce à l’engagement de Prosper Mérimée et d’Eugène Viollet-le-Duc. Dès 1840, la basilique Saint-Nazaire est classée monument historique, et Viollet-le-Duc entreprend la restauration des murailles et du château. Achevés en 1911, ces travaux redonnent à la cité médiévale son apparence glorieuse d’antan, permettant à Carcassonne de redevenir un lieu d’intérêt majeur et un symbole du patrimoine architectural français.
Aujourd’hui, le panorama sur la cité est un spectacle immanquable ! La forteresse se dresse, imposante, au-dessus de la cité et de la vallée, avec ses remparts et ses tours qui jalonnent chaque ligne de défense. Les 52 tours s’élèvent fièrement, 26 sur l’enceinte intérieure et 26 sur l’enceinte extérieure, formant une double ligne de défense impressionnante. Si ce nombre est accepté aujourd’hui comme la norme, il n’en a pas toujours été ainsi, la structure ayant évolué au fil des siècles, notamment sous les restaurations. Viollet-le-Duc n’a épargné aucun détail pour que cette impressionnante architecture témoigne de l’aura médiévale de l’époque.
Carcassonne se dresse ainsi, intemporelle et majestueuse, offrant aux visiteurs un voyage à travers les siècles et l’histoire fascinante du Midi de la France.
Sur le chemin du retour, des plans d’eau immobiles reflètent les stalactites et les stalagmites, comme des miroirs qui doublent la féerie du lieu. Ces reflets semblent capter la pureté et la sérénité de ce monde souterrain, où le silence paraît éternel.
Diaporama
Carcassonne, avec ses remparts et son histoire millénaire, incarne la résistance et la grandeur des époques qu’elle a traversées. De sa fondation préhistorique à sa renaissance au XIXe siècle, la cité nous révèle l’âme d’un patrimoine vivant. Aujourd’hui, elle continue de fasciner, offrant à chaque visiteur un aperçu unique des riches héritages du sud de la France.
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Nous avons eu la chance de pouvoir visiter cette fantastique cité sans une horde de touristes à devoir suivre sur l’étroit chemin des remparts. Nous avons même eu droit à un rayon de soleil pour cette journée qui s’annonçait plutôt maussade.
Oui, tu as raison… on a vraiment eu un créneau paisible… presque seuls partout, une aubaine à ne pas oublier de ci-tôt 😉