A la découverte des temples d’Angkor

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

22 avril 2013

Bonjour,

Malgré une chaleur étouffante (38° à l’ombre, sans un souffle d’air), Angkor se visite avec fougue et bonheur. La capitale khmère jamais égalée depuis son déclin est aussi fascinante que les Pyramides d’Égypte. Malgré la chaleur, nous devenons boulémiques d’Angkor.

L’histoire d’Angkor débute au 9e siècle et s’achève au 15e siècle. La puissance khmère débuta vraiment avec le roi Indravarman Ier qui initia un système d’irrigation et de culture intensive du riz qui fit la puissance du royaume. L’oeuvre d’Indravarman Ier fut ensuite largement développée par son fils Yaçovarman Ier qui édifia entre 889 et 900 Lolei et Bakeng, édifices aujourd’hui très dégradés que nous visiterons plus tard dans les rubriques de ce blog, car nous y ferons des rencontres intéressantes.

Le célébrissime Angkor Wat fut construit sous Suryavarman II qui régna entre 1113 et 1152. L’enceinte de l’Angkor Thom que nous visitons aujourd’hui avec le Bayon et Preah voient le jour sous Jayavarman VII entre 1181 et 1201.

Angkor restera la capitale royale pratiquement sans interruption (sauf entre 921 et 944) jusqu’en 1431, année ou le royaume de Siam écrase l’empire Khmer et le dégrade en état vassal. Pendant six siècles, le royaume khmer étend son influence du Viêt Nam, au Laos, en passant par la Thaïlande actuelle, jusqu’aux frontières de Birmanie. Chaque roi devant créer sa propre capitale, les constructions se multiplièrent autour du site initial.

Les palais étaient monumentaux, mais en bois et ne résistèrent ni au temps ni aux invasions dont les belligérants brûlaient tout sur leur passage. De cette époque de faste, il reste les édifices religieux, bâtis en pierre. Ces édifices étaient à la fois des lieux de cultes et des lieux de sépulture. Les cendres des rois et de leur famille étant réunies avec de nombreux objets précieux au coeur des piédestaux que recouvraient de monumentales statues dédiées à Shiva, Vishnou ou Bouddha.

Jayarvarman VII est l’un des rois les plus importants de la période khmère. Après une période d’affaiblissement du royaume, dû aux guerres livrées aux voisins et vassaux récalcitrants, Jayarvarman VII, accédant au trône en 1181, ranima la puissance et la gloire des Khmers. Il fut le plus grand roi bâtisseur du Cambodge. La galerie de photos que je vous livre aujourd’hui atteste de sa prolixité. Sous son règne, les plus beaux temples virent le jour : Bayon, le Preah Khan, le Ta Phrom, les portes d’Angkor Thom. Il créa 102 hôpitaux pour son peuple, cette action est relatée dans les bas-reliefs du temple Bayon. Il fit établir de nombreux gîtes d’étape tout le long des routes qui sillonnaient le pays.

Conquérant émérite il annexe la Champa. Ce terme revient souvent dans la bouche des Khmers actuels, qui parlent plus volontiers de Champa que de Viêt Nam sud, pour eux l’ethnie Champa actuelle, bien que hors des frontières est toujours liée au Cambodge.

La mort de Jayarvarman VII sonna le glas de l’empire Khmer, après lui quasiment plus aucun temple ne fut construit. Le système d’irigation n’est plus entretenu, en raison de nombreuses incursions des Siamois. En 1431, la cour finit par abandonner Angkor qui devient trop dangereuse.

Nous pénétrons dans l’enceinte de l’Angkor Thom par une porte qui m’impressionne par son nombre de statues colossales défendant le pont qui enjambe les douves. Puis, nous visitons le Baphuon. Il est l’un des plus anciens édifices religieux du Cambodge. Sa structure pyramidale à trois imposants étages surmontés de galeries pourtournantes en fait un « temple-montagne » qui fut construit au milieu du onzième siècle. Il fut probablement l’un des édifices majeurs autour duquel se structura la ville angkorienne au cours du siècle qui précéda la construction de l’enceinte d’Angkor Thom et de ses cinq portes monumentales.

Si à sa construction il fut dédié au culte du Linga, vers le 16e siècle le Baphuon devint le support de l’une des plus grandes images appareillées du Bouddha au Cambodge. Cette pratique de réemploi était courante dans l’époque angkorienne qui mariait facilement l’Hindouisme, le bouddhisme et l’animisme. C’est encore le cas aujourd’hui.

Les temples d’Angkor n’ont pas traversé le temps dans l’état dans lequel nous les trouvons aujourd’hui. Ils étaient enfouis dans la forêt, rongés par l’érosion, détruits par les intempéries climatiques et enjambés par les puissantes racines des figuiers étrangleurs. Les Français pendant la période de colonisation découvrirent les principaux sites actuellement mis à jour. D’importants travaux de restauration furent entrepris. Mais les soubresauts de l’histoire cambodgienne interrompirent ces efforts. Entre 1960 et 1970, les sites furent l’objet de pillages, les documents aidant à la reconstruction d’Angkor furent brûlés ou disparurent… Pendant la période des Khmers rouges, des travaux de restauration ont repris, mais sans moyens financiers, sans connaissances archéologiques, ces restaurations furent plus préjudiciables à la conservation que si rien n’avait été fait.

Depuis la fin du 20e siècle, les Français et d’autres nations relancent la restauration des sites d’Angkor. On estime à plus d’un millier le nombre de temples sur le Cambodge, moins d’une centaine ont été réellement mis à jour.

A plus pour la visite d’Angkor
Nat et Dom
http://etoile-de-lune.net/etoiledelune/index.php
CARTE cambodge

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