Les Tortues de Rodrigues, princesses au cou tendre

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

23 avril 2016

Bonjour,

Plus de deux cents ans après la disparition de la dernière tortue endémique de Rodrigues, deux environnementalistes mauriciens, Owen et Mary-Ann Griffiths tentent de les réintroduire sur l’île. L’expérience a déjà eu lieu sur Maurice, avec le « Vanille Nature Park ». Mais à Maurice, bien que les tortues bénéficient d’un large espace de vie, il sera impossible de les relâcher vers la totale liberté. L’île trop urbanisée ne s’y prête plus. Par contre, à Rodrigues, tous les espoirs sont encore permis.

La réserve naturelle François Leguat à Anse Quitor occupe 19 hectares où les tortues géantes apportent un second souffle à leur espèce. En plus de tenter de réintroduire ces jolies princesses, les responsables de la réserve François Leguat se battent pour préserver une faune et une flore endémiques encore très menacée.

Qui était Fraçois Leguat?

À la fin du 17e siècle, Louis XIV décourage par tous les moyens le protestantisme en France. Les protestants fuient le pays et cherchent asile dans les pays plus tolérants. C’est à cette époque que François Leguat part en Hollande où il rencontre Henri du Quesne, baron d’Aubonne et marquis du Quesne, officier de marine français, également protestant qui propose de créer une colonie de réfugiés huguenots français aux Mascareignes. Mais, apprenant que les Français l’ont devancé dans la région, il craint l’affrontement, et ne met pas à jour ses projets. François Leguat poursuit le rêve d’une terre idéale et il trouve une dizaine de compagnons ainsi qu’une frégate pour concrétiser l’aventure.

Après un long voyage, en 1661, l’équipe débarque avec un équipement sommaire à Rodrigues. Ils y survivent 2 années. « Ils quittent l’île après avoir laissé un monument pour témoigner de leur passage et abordent l’île Maurice le 29 mai 1693. Là, le gouverneur les fait emprisonner dans des conditions très dures et plusieurs des compagnons de Leguat meurent. Les survivants sont finalement conduits à Batavia (actuelle Jakarta) en 1696, et ils reviennent en Europe en 1698. Ils ne sont alors plus que trois. » Plus tard, à Londres, Leguat écrira ses mémoires sous ce titre à rallonges  » Voyages et aventures de François Leguat et de ses compagnons en deux isles désertes des Indes orientales »

En 1691, l’île comptait des centaines de milliers de tortues géantes elles disparaîtront totalement, ainsi que la forêt endémique après un siècle d’exploitation humaine. Notamment sous l’impulsion Bertrand François Mahé, comte de La Bourdonnais,  Gouverneur général des Mascareignes pour le compte de la Compagnie des Indes dès 1935. Celui-ci faisait prélever des milliers de tortues par an sur Rodrigues afin de nourrir la population des deux autres îles.

La Mauritian Wildlife Foundation tente de réparer cette erreur environnementale dans la réserve du sud-ouest de Rodrigues. Depuis juillet 2007, l’écosystème original de Rodrigues y est inlassablement ranimé. Des équipes de botanistes ont éradiqué les plantes introduites, notamment les pestes végétales. En parallèle, ils ont replanté des espèces indigènes. L’île compte encore 145 espèces de plantes endémiques. Afin de les préserver, il a fallu produire des plantules. On compte aujourd’hui plus de 130 000 plantules de 40 espèces dont une trentaine sont endémiques et extrêmement menacées de disparition.

Bien évidemment, ce ne sont pas les tortues disparues qui viennent repeupler Rodrigues, mais des espèces cousines, telles que les tortues géantes d’Aldabra (Dipsochelys elephantina) et de tortues étoilées (Astrochelys radiata).

Owen et Mary-Ann Griffiths et Charles Darwin, même combat

Le choix de la tortue d’Aldabra n’est pas un hasard. Elle fut, elle aussi, une rescapée. Lors de son passage aux Seychelles, Charles Darwin se rendit compte de la précarité de l’espèce. En effet, les Seychelles servaient de garde-manger aux marins de passage. Ainsi alertés de la disparition de l’espèce, à la fin du XIXe siècle, de nombreux scientifiques ont collaboré avec le gouvernement de l’île Maurice (dont dépendaient les Seychelles) pour assurer la protection des chéloniens. Leur reproduction en captivité a permis de les réintroduire sur certaines îles d’où les tortues avaient disparu et, de ce fait, elles ne sont plus considérées comme étant en danger. »

À Rodrigues, le même procédé est utilisé. Plus de cinq cent cinquante tortues ont été introduites dans la Réserve entre 2006 et 2007, et aujourd’hui le nombre dépasse 2000 individus vivant en liberté dans la Réserve.

Nat et Dom sur les chemins du monde
Texte et photos Nathalie Cathala.
Auteurs des vidéos : Dominique et Nathalie Cathala, montages Dominique Cathala
Tous droits réservés, pour toute utilisation nous contacter par le site :
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Pour obtenir le diaporama, cliquez sur la première photo de l’album et faites défiler.


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Sources utilisées pour rédiger l’article :
Wikipedia
Le Mauricien
Rodrigues Le petite Livre
http://www.tortoisescavereserve-rodrigues.com/
http://www.futura-sciences.com/magazines/nature/infos/dico/d/zoologie-tortue-geante-seychelles-12939/

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1 Commentaire

  1. Annie Danemark

    Merci Nath pour cet article sur les tortues, je faire suivre aux kids ♥ Bons baisers ♥

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