Carnet d’été – Ep 13 – Tour de Batère – Sentinelle du Roussillon

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

10 septembre 2025

🌞 Rendez-vous en estives vagabondes🌞

💙Nat et Dom murmurent à l’oreille des chevaux💙

Chevaux libres, mer de nuages et silence immobile

🪶 La tour de Batère se dresse sur sa crête comme un point d’exclamation face au ciel. Autrefois, elle reliait les vallées par ses signaux de fumée et de flammes, symbole de vigilance et de pouvoir. Aujourd’hui, malgré les siècles et les tempêtes, elle garde ce rôle de sentinelle visible de tous. Mais autour d’elle, le décor a changé : ce sont désormais les troupeaux en estive, chevaux, vaches et brebis, qui animent les crêtes et veillent à leur manière sur ces montagnes.

Paix immense

À 1 450 mètres d’altitude, entre Corsavy et Saint-Marsal, la tour veille sur le col de la Porte, passage stratégique entre Vallespir et Conflent. Dressée sur les contreforts du Canigou, elle offre un panorama infini : la plaine du Roussillon, les Aspres, la Méditerranée et le Vallespir.

Ici, inutile de choisir entre mer et montagne.
Tout est là !
Et lorsque la météo s’en mêle, une mer de nuages s’étend à nos pieds.
Alors surgit un souffle d’éternité, un silence immobile.

Immobile?
Pas tout à fait.

Les maîtres des crêtes

Les crêtes vivent.
Il suffit de les scruter pour comprendre que ces montagnes sont habitées.

Chevaux, vaches, brebis et moutons sont les véritables maîtres des lieux. En estive, ils profitent de ces pâturages d’altitude jusqu’à l’automne. Selon leur humeur, ils s’invitent au pique-nique, viennent à la rencontre, et se laissent aller aux caresses.

Ici, le temps suspend son vol. Assise sur un rocher à observer les troupeaux, je me laisse envelopper par le silence immense. Au-dessus, les vautours dessinent des cercles lents, maîtres des courants. Leurs ailes de géants accompagnent ce moment de liberté et de bonheur intense.

Vigie des Pyrénées

Derrière cette quiétude, la tour rappelle qu’ici se jouait autrefois une histoire de frontières. Édifiée entre 1331 et 1344, probablement sur ordre du roi Jacques II de Majorque, elle renforçait la protection du royaume face à l’Aragon. Elle faisait partie d’un réseau ingénieux de 41 tours à signaux. 

Sa mission : transmettre les messages à la vitesse de la lumière, fumées le jour, flammes la nuit. De crête en crête, l’alerte parcourait le Vallespir avant de filer vers Castelnou et Perpignan.

Sa construction était spartiate : une citerne aujourd’hui effondrée, une salle de garde exiguë, un escalier étroit menant à la terrasse, et une entrée perchée à trois mètres du sol. Cinq ou six hommes vivaient là, parfois avec un chien pour donner l’alerte. Quelques arbalètes, un stock de vivres pour deux mois, et surtout l’attente, le regard rivé sur l’horizon. Le sort de toute la région dépendait de leur vigilance.

Utilisée intensivement du XIVe au XVe siècle, la tour perd son rôle essentiel après le traité des Pyrénées en 1659. Abandonnée aux intempéries, elle subit les assauts du gel, de la foudre et de la tramontane. Lentement, elle se dégrade, mais demeure debout, sa silhouette reconnaissable entre toutes.

Flamme olympique et renaissance

En 2024, une autre flamme, olympique cette fois, fait escale à la tour de Batère. Ce passage révèle l’urgence de la préserver et rallume les consciences : de nouveaux soutiens affluent, et la tour retrouve peu à peu sa fière allure d’antan, prête à poursuivre son rôle de sentinelle dans le paysage, fière malgré le temps et les épreuves.

Sentinelle entre hommes et nature

La tour ne sonne plus l’alerte, mais elle garde ses yeux ouverts sur les crêtes. Les chevaux, les brebis et les vautours ont pris le relais des guetteurs d’autrefois. Dans ce ballet immobile, l’histoire se mêle à la vie, et la liberté vibre dans chaque souffle de vent.

Tout s’éclaire et l’horizon s’ouvre des Pyrénées à la Méditerranée

Silence sur un océan de nuages

Des chevaux qui viennent nous murmurer des trucs… à l’oreille…
🩵💦💙🌀🧜‍♀🪶🐝🪷💙💦

👉 Et si l’aventure ne s’arrêtait pas là?
On peut filer plus loin, musarder encore un peu… dans mes Carnets d’été, ou prendre le chemin des escapades en Catalogne, du nord au sud.
💬 Et vous, quel est votre coin de paradis ?
N’hésitez pas à laisser un petit mot en bas de page,
🖋 Chaque pensée partagée devient un écho dans le silence des crêtes et des estives. 🪶
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6 Commentaires

  1. Dom

    quelle est belle notre montagne et que ses occupants sont sympathiques, beau moment partagé et surtout bien filmé et monté, bravo

    Réponse
    • Nathalie Cathala

      Hi,hi … double prises de vue, et double activité de montage 😉

      Réponse
  2. Pom

    Juste MERCI BEAUCOUP ! Quel bonheur de voir, de lire et de revivre tout cela à travers vos yeux, vos écrits, vos ressentis

    Réponse
    • Nathalie Cathala

      Merci, Pom, de ta visite sur le blog, cela me fait très plaisir, ainsi que de te lire

      Réponse
  3. Dany

    1450 mètres quand même ! Les animaux y vivent heureux ! Belles photos, vidéos pour illustrer « ta jolie plume »
    Mercis à tous les deux..

    Réponse
    • Nathalie Cathala

      Merci Dany, oui, ça grimpe … Et nous ne sommes pas 4*4 comme nos amis les chevaux 😉

      Réponse

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