Une Table pour Montagne ! (Cape Town)

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Rédigé par Nathalie Cathala

Nomades dans l’âme, l’objectif et la plume de Nat se baladent partout : en voilier autour du monde, par les airs d’un continent à l’autre; par les routes sur les chemins du désert, en 4*4 (tente sur le toit), à vélo , à pied ou en paddle. Plume et objectif se rejoignent dans ce blog, pour partager leurs coups de coeur.

23 août 2018

Dans ce blog : randonnée au Lion’s Head, vue imprenable sur les plages, la ville, la table, 12 apôtres, le désert et … l’océan. Quels panoramas ! Mais il faut les mériter ! Sujets sensibles au vertige s’abstenir ! Et puis, suivant l’actualité une réflexion sur la sécheresse qui sévit au Cap. Un exemple pour les décennies à venir de ce qui se passera inéluctablement dans d’autres régions du Monde.

Bonjour,

Cette journée est bien remplie pourtant, nous ne nous précipitons pas dès les aurores. Nous arrivons tranquillement à Signal Hill vers 8 heures. Le spot est prisé par les parapentes qui s’élancent vers la ville pour aller atterrir sur l’une des plages qui ourlent l’océan Atlantique. Le ciel est d’un bleu sans partage.

Un saut vertigineux vers le « Waterfront »

Cette journée magnifique nous encourage à gravir le lion’s Head. Une grimpette qui nous mène à 669 mètres au-dessus du tapis océanique. Chaque pas vers cette ascension nous conduit vers des panoramas plus beaux ! La Table en ligne de mire, mais également ce que l’on nomme les Douze Apôtres : une succession de falaises de grès qui contemplent l’océan, tels des hommes debout, contemplatifs face à l’immensité. Nous nous arrêtons souvent, admiratifs de ces reliefs qui ne se sont pas laissés envahir par la ville.

Du haut du rocher du Lion, une vue imprenable sur « La Table » que les Capetoniens nomment tout simplement « La Montagne ». Altitude 1086 mètres. A gauche de celui-ci Devil’s Peak, à droite debout, les Douze Apôtres toisent l’océan. (cliquez pour agrandir) 

La ville tout en bas s’étale partout où le terrain est plat. Elle est immense, mais ici, nous n’entendons pas même les rumeurs des 3.8 millions d’habitants affairés. Le Cap a ceci d’étonnant : une grosse ville au cœur d’une nature majestueuse. Elle a fait un effort d’intégration à l’environnement sans tout écraser sous le béton. Elle a su respecter des vallées entières, elle se laisse dominer par une succession de promontoires qui s’allonge si loin qu’elle semble rallier l’horizon. Tout ce décor est abrupt, sauvage, incisif. La perspective change à chaque lacet qui nous élève toujours plus haut.

« La Table » vue depuis le rocher du Lion 

J’ai lu quelque part que le rocher que nous sommes en train de gravir a été surnommé Lion’s Head, car il ressemblerait à la tête d’un lion accroupi et dont Signal’s Hill dessinerait le corps. Je vous avoue que nous n’avons pas vu le moindre lion figuré par ce rocher. Peu importe, nous nous régalons et finissons au sommet par une vue plongeante sur deux superbes plages aux eaux émeraude. Sans doute fraîches, car elles avoisinent les 10 degrés!

Un rocher qui aurait la forme d’une tête de lion ? A sa gauche, la Table et Devil’s Hill

La journée continue d’être chaude et ensoleillée, du coup nous partons vers la Table. Cette fois nous n’aurons pas le temps avant le coucher du soleil de la gravir à pied. Un téléphérique qui aura bientôt un siècle se charge très bien de nous monter vers l’une des 7 Nouvelles Merveilles du Monde. Au passage, il nous restera après la Table 5 autres Merveilles à découvrir dans le Monde, puisqu’il y a quelques années nous découvrions la première d’entre elles : la rivière souterraine de Puerto Princesa aux Philippines. (Des voyages en perspectives !)

Les Capetoniens ne sont pas peu fier de leur Merveille !

Nous ne boudons pas notre bonheur d’être au sommet de la Table, et nous furetons partout sur le chemin balisé. Nous nous offrons des moments de pure contemplation sur ce paysage unique. Formulant le voeu qu’il soit préservé malgré les menaces qui pèsent sur lui.

Une journée aux températures estivales pour monter à « La Table » !

 En effet, la ville du Cap risque de se retrouver « à sec » sous peu ! 

Les données et citations reprises pour la fin de ce blog sont issues d’un article de Madame Sylvie St-Jacques de la revue Québec Science de septembre 2018 (chaque photo peut être agrandie pour lire l’article dans sa totalité)

« La ville du Cap utilise ces jours-ci moins de la moitié de l’eau qu’elle consommait en 2015, soit 529 millions de litres par jour (contre 1,2 milliard de litres), comme le rapporte le site d’information mis à jour quotidiennement par la ville. Mais, pour échapper au fameux Jour zéro, la consommation quotidienne devra être réduite à 450 millions de litres par jour (résultat d’un régime à 50 L par personne). Un tour de force; rappelons que le Canadien moyen consomme à lui seul 330 L d’eau par jour. »

Pour info, la consommation moyenne « d’un français est de 148 litres par habitant et par jour. À la fin du XVIIIe siècle, elle n’était en moyenne que de… de 15 à 20 litres par habitant. » (futura-sciences.com)

Les données et citations reprises pour la fin de ce blog sont issues d’un article de Madame Sylvie St-Jacques de la revue Québec Science de septembre 2018 (chaque photo peut être agrandie pour lire l’article dans sa totalité)

« Ce que vit la ville peut être qualifié de « sécheresse hydraulique », créée par un déséquilibre entre la demande et les réserves d’eau disponibles, indique Mark New, directeur du African Climate and Development Initiative, à l’université du Cap.

En 2014, soit bien avant que la crise ne commence, des chercheurs de l’Institute for Security Studies, Steve Hedden et Jakkie Cilliers, mettaient en garde les décideurs d’Afrique du Sud contre la surexploitation de la ressource. « Si la demande en eau continue d’excéder les réserves, les ressources d’Afrique du Sud continueront d’être surexploitées. Cela aura des conséquences sérieuses sur la résilience environnementale des écosystèmes aquatiques et sur la fiabilité des réserves en eau pour la consommation humaine », écrivaient-ils dans une étude modélisant divers scénarios pour le futur.

Les données et citations reprises pour la fin de ce blog sont issues d’un article de Madame Sylvie St-Jacques de la revue Québec Science de septembre 2018 (chaque photo peut être agrandie pour lire l’article dans sa totalité)

Les conséquences imaginées dans leur étude se sont finalement manifestées en accéléré. Depuis 2015, la température moyenne en Afrique du Sud a augmenté de 1°C. Au Cap, les pluies se sont raréfiées au cours de la même période, alors que la demande en eau de la population a explosé, notamment à cause des investisseurs immobiliers, des migrants à la recherche d’un travail, des touristes en quête de splendeurs et des snowbirds venus d’Europe.

Pour échapper au sombre destin du Jour zéro et retrouver sa nature luxuriante, Le Cap a surtout besoin de beaucoup de pluie. En réalité, la région aurait besoin d’au moins trois hivers de précipitations plus élevées que la normale pour réhydrater ses sols et remplir ses réservoirs. »

Les données et citations reprises pour la fin de ce blog sont issues d’un article de Madame Sylvie St-Jacques de la revue Québec Science de septembre 2018 (chaque photo peut être agrandie pour lire l’article dans sa totalité)

Et puis, elle aurait besoin aussi d’un peu plus de sagesse de la part des nantis qui n’hésitent pas à forer de plus en plus profondément pour vider les sous-sols de son eau! (Le problème est le même en Namibie) !!!

« Cette ruée vers les ressources souterraines hypothèque gravement les réserves d’eau et les écosystèmes humides du Cap. « Avec autant de trous de foreurs, je me dis qu’on est en train d’assécher le sous-sol. Ce n’est pas soutenable », dit la chercheuse en géochimie isotopique, qui s’intéresse à la situation de l’eau au Cap depuis 2008 »

Ce problème nous concerne tous…Dans l’article Sylvie ST Jacques évoque les villes de « São Paulo et Brasilia, au Brésil, et Gaborone, au Botswana qui ont aussi traversé des crises similaires dans les dernières années. (…) Des mégapoles comme Mexico et même Londres seraient susceptibles de vivre un Jour zéro » … Quant à moi, j’émets un doute pour Londres, mais je n’ai pas creusé la question. 

Par contre, j’ajouterais à cet article l’épée de Damoclès qui reste suspendue au-dessus de bien d’autres régions du Monde, dont par exemple l’Ouest américain ! Songez que l’eau du fleuve Colorado n’atteint plus son embouchure et que les Mexicains ne contemplent désormais plus que … du sable. Si le problème du Mexique est déjà « réglé » (ils n’ont plus d’eau dans le fleuve). Les Américains continuent de consommer l’eau comme une denrée inépuisable. Il suffit de regarder les débauches de fontaines et de piscines de Las Vegas. Ainsi, à terme, les 30 millions d’habitants de l’Ouest américain connaîtront le même sort que la Cité sud-africaine. Et tout comme eux, ils se conduisent comme des fous, n’écoutant que leur cupidité et non leur instinct de survie !

Gageons que la ville du Cap soit un exemple pour le Monde, une sonnette qui tinte fort, très fort aux oreilles de nos consciences pour réaliser à quel point il est important de préserver ce qu’il reste de notre Planète !

Le voyage en images

Retrouvez notre voyage en Afrique du Sud, sur notre chaîne YouTube

 

 

A très bientôt pour la suite du voyage, et notre étape dans les vignoles et les montagnes de  Franschhoek

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Nat & Dom
Texte et photos Nathalie Cathala.
Auteurs des vidéos : Dominique et Nathalie Cathala

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4 Commentaires

  1. Lucas

    Bonjour Nat Dom, vous voilá repartit sa m’a. L’air bien Joli Je vais essayer de vous suivre,plus règuliérement Bon voyage qui vas être surement Fabuleux ! Je vous embrassent Nicole Lucas.

    Réponse
  2. dany frejaville

    Une randonnée de rêve avec quand même pas mal de difficultés ! les paysages à couper le souffle, ce ciel d’un bleu majestueux ! superbes photos, vidéo, récit ! Merci <3 Quel avenir réserve le manque d'eau, cela fait très peur !

    Réponse
    • Nat & Dom

      Merci Dany, il faut que 3 hivers il pleuve abondamment pour que les réserves en eau se rechargent

      Réponse

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